Entrevue n°224: Christian Courtin-Clarins, président du conseil de surveillance, Clarins


Édition du 01 Novembre 2014

Entrevue n°224: Christian Courtin-Clarins, président du conseil de surveillance, Clarins


Édition du 01 Novembre 2014

Par Diane Bérard
D.B. - Vous allez surinvestir dans les Amériques. Pourquoi ?

C.C.-C. - En Europe, on se maintient. Tandis qu'en Amérique, particulièrement au Canada, on croît chaque année. Nous déplaçons donc des budgets de votre côté de l'océan Atlantique. On investira davatange en publicité, en remise d'échantillons, en création de comptoirs, etc.

D.B. - Pourquoi Clarins a-t-elle quitté la Bourse en 2008 ?

C.C.-C. - Nous sommes entrés en Bourse en 1984 pour financer nos nouveaux laboratoires tout en demeurant indépendants. Le meilleur moyen était de faire appel à l'argent public. À cette époque, la finance était au service de l'industrie. À partir de l'an 2000, le rapport s'est inversé. L'industrie a commencé à se mettre au service de la finance. On présentait nos résultats tous les ans. Puis, tous les six mois. Puis, tous les trois mois. On ne juge pas un marathonien tous les 100 mètres. Après l'entrée en Bourse, Clarins s'est retrouvée avec une majorité d'investisseurs sans intérêt particulier pour la société. Des boursicoteurs qui adoraient et alimentaient les rumeurs sur celle-ci. Cette rumeur constante déstabilisait notre équipe. Nous avons quitté la Bourse pour pouvoir faire du long terme, de la recherche et rémunérer notre personnel comme il le mérite.

D.B. - Vous dites «c'est lors des années difficiles qu'il faut donner des bonis». Expliquez-nous.

C.C.-C. - Quand le marché explose, les rendements vont de soi. Il est facile de bien rémunérer. Mais quand les temps sont durs, on exige davantage, et certains employés se donnent à fond. Cela ne se voit pas dans les chiffres, mais c'est souvent parce qu'ils se sont donnés qu'on a limité les dégâts.

D.B. - Quitter la Bourse n'a pas tout réglé. Il y encore des rumeurs sur Clarins. On vous présente parfois comme une proie (LVMH, Shanghai Jahwa), parfois comme un prédateur (Caudalie, Nuxe)...

C.C.-C. - Le couple fondateur de Caudalie vit une aventure extraordinaire. Il ne me viendrait pas à l'idée de les acheter. Nuxe, c'est différent. Nous avons déjà un lien, puisque nous distribuons ses produits. Et puis, l'actionnariat est plus vaste, moins cerné que celui de Caudalie.

D.B. - Vous êtes un petit acteur dans une industrie de géants. Comment cela influence-t-il votre stratégie ?

C.C.-C. - Nous cultivons notre mentalité d'entrepreneur, ce que nos concurrents ne sont pas. Et nous misons sur notre agilité pour saisir les occasions d'affaires. Vous savez, il y a plein de gens intelligents, mais peu de gens qui font les choses.

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