Honco résiste aux ouragans et aux concurrents


Édition du 05 Novembre 2016

Honco résiste aux ouragans et aux concurrents


Édition du 05 Novembre 2016

Carole Lacasse, directrice des ventes et du marketing, Honco.

Depuis 15 ans, Honco construit des bâtiments pour des clients cubains, notamment dans le secteur de l'hôtellerie. Et elle compte sur l'ouverture du marché cubain pour y augmenter sa présence, malgré la forte concurrence.

Fondée en 1974, l'entreprise de Lévis conçoit, fabrique et installe des bâtiments d'acier à vocation industrielle, commerciale ou récréative. L'entreprise tire environ 10 % de son chiffre d'affaires d'exportations, notamment en Russie, en Algérie et à Cuba. Elle effectue environ 1 % de ses ventes dans cette île des Caraïbes.

«Nous travaillons présentement à un projet d'usine pharmaceutique dans la région de Villa Clara, qui fabriquera des produits médicaux, mais aussi des savons et autres produits destinés au secteur hôtelier, indique Carole Lacasse, directrice des ventes et du marketing d'Honco. Nous avons aussi construit des entrepôts, un incinérateur et de petites usines de fabrication dans différents secteurs de l'île.»

Les bâtiments sont conçus et fabriqués au Québec, puis envoyés à Cuba où ils sont assemblés par des Cubains, sous supervision d'employés québécois d'Honco. «Nous trouvons une main-d'oeuvre qualifiée partout dans l'île, et nos systèmes sont relativement simples à monter, ce qui est d'ailleurs l'une des raisons de notre réussite là-bas», poursuit la directrice.

Toutefois, les conditions de travail ou la disponibilité de certains outils peuvent parfois causer des soucis. Les échafaudages locaux, par exemple, ont parfois été jugés peu sécuritaires par Honco, qui a pris l'habitude d'acheminer les siens pour appuyer l'assemblage de ses bâtiments. Cette initiative augmente le niveau de sécurité sur les chantiers, et les Cubains peuvent ensuite les réutiliser.

L'ombre de l'État

Les liens étroits entre les clients et le gouvernement sont un aspect marquant des relations commerciales sur l'île. Honco s'entend directement avec ses clients, sans discuter avec l'État, mais les clients doivent obtenir l'approbation de ce dernier pour leurs projets et leurs budgets.

«Il faut parfois s'armer de patience, admet Carole Lacasse. Les délais d'approbation peuvent être de quelques mois, voire davantage dans le cas d'un projet de grande ampleur. Nous n'avons pas de contrôle là-dessus.»

Une société faisant des affaires à Cuba doit aussi surveiller étroitement les termes de paiement, selon elle. Les Cubains paient, pas d'inquiétude là-dessus. Mais alors qu'ils offraient au départ des lettres de crédit, ils exigent de plus en plus souvent de payer par transferts bancaires. Et là encore, les délais peuvent s'allonger, jusqu'à 120, 160 ou même 280 jours.

Si les Américains ont échoué dans leur tentative de débarquement à la baie des Cochons en 1961, ils risquent de mieux réussir leur entrée commerciale à Cuba, après la levée fort probable de l'embargo. Carole Lacasse en est bien consciente et admet qu'elle surveille de près l'arrivée de ce nouveau concurrent. La proximité géographique avec l'île et la présence de nombreux ressortissants cubains aux États-Unis pourraient avantager ce pays.

Toutefois, Honco pourrait aussi tirer des avantages de la levée de l'embargo, par exemple sur le plan du transport. Pour l'instant, il est hors de question d'utiliser les ports américains pour acheminer des produits à Cuba, mais cela devrait changer. Présentement, tous les matériaux d'Honco partent du port d'Halifax, et le navire ne doit faire aucun arrêt dans un port américain. De plus, aucun des matériaux (acier, boulons, scellant, etc.) ne peut provenir des États-Unis. Des contraintes lourdes, qui devraient disparaître avec la fin de l'embargo.

Par ailleurs, les Américains ne sont pas les seuls concurrents féroces sur l'île. Depuis plusieurs années, le Brésil, l'Espagne, le Venezuela et le Panama sont très présents et obtiennent parfois des conditions avantageuses, pour des raisons politiques. «Nous avons pleinement confiance à notre compétitivité sur ce marché, affirme Mme Lacasse. La qualité de nos produits a été démontrée lorsque nos entrepôts ont résisté aux ouragans successifs Ike, Gustav et Sandy, qui avaient causé des dommages à plusieurs autres bâtiments similaires. Cuba est un marché à fort potentiel, et nous comptons le développer encore davantage.»

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