Une transition réussie en famille chez Andalos

Publié le 10/06/2016 à 11:40

Une transition réussie en famille chez Andalos

Publié le 10/06/2016 à 11:40

Elie, Pascale et Roger Cheaib, ont pris la relève à la suite du décès de leur père survenu en 2015.

Pascale Cheaib a toujours vu son avenir dans l’entreprise familiale, la boulangerie -pâtisserie Andalos, située dans l’arrondissement Saint-Laurent, à Montréal. Si elle était prête à reprendre un jour le flambeau, le décès soudain de son père, en mai 2015, a précipité les choses.

À 32 ans, elle est maintenant directrice générale de la PME, qu’elle gère avec ses deux frères. La jeune femme a d’ailleurs été le coup de cœur du jury des prix de la relève HEC, décernés en mai dernier.

Le décès de Raymond Cheaib, qui avait fondé l’entreprise en 1991, a créé une onde de choc parmi les 170 employés. La veille, il était encore au travail, se rappelle Pascale Cheaib.

L’événement a secoué tout l’entourage. « Andalos, c’est comme une grande famille. Nous comptons sur des employés qui sont chez nous depuis plus de 15 ans. Leurs enfants, leur cousine ou leur voisin viennent travailler avec nous. »

Un an après, l’entreprise est encore en période de transition. Pascale Cheaib et son frère Élie ont pris la tête de la compagnie en 2015. Leur frère Roger, avocat de formation, les a rejoints en février 2016. « Tous les employés nous connaissaient déjà, car cela fait longtemps qu’on travaille avec eux, souligne la directrice générale. Ils n’ont pas été surpris quand ils ont appris que nous allions prendre la relève. »

La jeune femme a toujours gravité dans l’entreprise familiale, entre pains pitas, baklavas et autres spécialités méditerranéennes. « Pour mes deux frères et moi, c’était presque comme un quatrième enfant. On a vu notre père s’y impliquer avec cœur. Cela fait partie de nous », explique celle qui a quitté le Liban avec sa famille pour fuir la guerre civile à l’âge de sept ans.

D’une petite échoppe de 5000 p2 où il était possible de déguster ou d’emporter des pitas et des pizzas, Andalos a plus que multiplié sa superficie par dix depuis sa fondation. Aujourd’hui, les enfants Cheaib se retrouvent à la tête d’une PME dont les installations s'étendent sur 80 000 p2, répartis dans deux bâtiments, incluant usine de production, aire de restauration et service de traiteur.

L’entreprise, qui produit jusqu’à un million de pains pitas par jour, vend également ses baklavas, kaaks – de petits biscuits méditerranéens – mini-croissants et chocolatines au Québec, en Ontario, dans les Maritimes et dans l’est des États-Unis, du Massachusetts à la Floride.

Expérience et réseau familial

Après avoir occupé toutes sortes de petits boulots dans l’entreprise, Pascale Cheaib travaillait depuis huit ans à la direction d’Andalos alors que son frère, Élie, cumulait 10 ans d’expérience. Malgré cette bonne connaissance de la compagnie, la transition a demandé une période d’adaptation, indique-t-elle. Âgés de 27 à 32 ans, les enfants Cheaib incarnent un nouveau style à la tête de l’entreprise familiale.

En plus d’apprendre les rouages de la gestion d’une PME sur le terrain, Pascale Cheaib a effectué un baccalauréat en management à Concordia. Elle a par la suite consacré son mémoire de maîtrise à HEC Montréal à la succession d’une entreprise, de la première à la deuxième génération. « C’est un sujet qui me passionne! Cela m’a vraiment permis de comprendre quels sont les éléments qui facilitent la transition ou qui la rendent plus difficile. »

Selon son expérience, les liens familiaux comptent pour beaucoup dans le succès d’une succession. C’est d’ailleurs parce que, à l’image de l’entreprise, la famille est tissée serré, que la transition chez Andalos se déroule en douceur, estime-t-elle.

D’abord, ses oncles qui ont fondé les supermarchés Adonis, rachetés en 2011 par Metro, se sont montrés très présents pendant l’épreuve. « Mais surtout, mes frères et moi partageons la même vision de l’entreprise, les mêmes valeurs, affirme aussi Pascale Cheaib. Mieux, nos connaissances se complètent. »

Ainsi, Roger en plus d’être avocat est très créatif avec les médias sociaux. Élie est pour sa part excellent pour améliorer les processus de production, explique-t-elle. Pour sa part, elle estime que sa force réside dans la gestion des ressources humaines.

L’héritage légué par leur père n’est jamais loin. « Nous n’oublions jamais que le Québec a été une terre d’accueil pour nous. Mon père nous disait toujours à quel point nous étions chanceux, il ne tenait jamais rien pour acquis. Notre rôle, c’est de redonner un peu, entre autres, en partageant un morceau de notre culture par nos traditions culinaires », conclut-elle.

 

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