Serres Bertrand: des tomates roses qui profitent à Mirabel

Publié le 18/08/2016 à 15:05

Serres Bertrand: des tomates roses qui profitent à Mirabel

Publié le 18/08/2016 à 15:05

Par Claudine Hébert

Serres Stéphane Bertrand a quadruplé la superficie de ses serres de tomates roses, à Saint-Canut, près de Mirabel, et ce n'est pas fini, raconte le président-fondateur de l'entreprise, Stéphane Bertrand. (Photo: courtoisie)

PME DE LA SEMAINE. Pouvoir produire 12 mois par année de belles tomates roses juteuses et goûteuses, comme en faisaient pousser nos grand-mères dans leur jardin constitue un exploit en soi. Mais en cultiver des tonnes au point de devenir le plus important producteur de tomates roses de serre en Amérique du Nord, se révèle un tour de force.

C’est ce qu’a réalisé Stéphane Bertrand. Grâce à un investissement de 15 millions de dollars en 2015, le président-fondateur de Serres Stéphane Bertrand, a quadruplé la superficie de ses serres de tomates roses, à Saint-Canut, près de Mirabel.

Cet agrandissement, qui lui a permis de passer de 17 000 m2 à 65 000 m2 de superficie, se traduit aujourd’hui par une récolte de 4 millions de kilos de tomates roses par année, soit quatre fois plus de tomates qu’en 2014. Elles sont distribuées dans les épiceries IGA et Metro.

Équipements technologiques

«Une infrastructure qui maximise la lumière naturelle, un système d’irrigation qui réduit de 40% l’utilisation d’eau et d’engrais, le chauffage par biomasse: près de la moitié de notre investissement a été consacré à l’installation d’équipements technologiques qui facilitent et augmentent les capacités de production de la culture», souligne Stéphane Bertrand, propriétaire de Serres Bertrand. S’ajoute à cet investissement, près de 300 000 $ par année en insectes prédateurs qui permettent de produire sans pesticides.

Pourquoi la tomate rose? «C’est la plus tendre et la plus goûteuse des tomates sur le marché. Elle n’a pas son pareil dans les sandwichs et les salades», répond sans hésitation Stéphane Bertrand, qui cultive des tomates en serre depuis 1990.

Cet entrepreneur dirige deux autres PME à Mirabel: Denis Bertrand et fils vend des résidus de bois en vrac (du brin de scie) et Mirabûche fabrique des bûches écologiques.

Il cultive également 150 hectares de foin et de soya, en plus de 7000 plants de bleuets destinés à l’autocueillette. Le producteur a également profité de l’agrandissement des serres pour ajouter une boutique et une salle de réception afin d’accueillir des groupes.

Quadrupler le nombre d’employés

Avec une telle croissance, la rétention des employés demeure un des plus gros défis de Serres Bertrand. «Le personnel est passé de 25 à 100 employés en quelques mois. Un gros défi que j’ai un peu sous-estimé. Avant l’agrandissement, la moyenne d’ancienneté de mes employés était de 10 ans. Depuis un an, c’est beau si cette moyenne atteint six mois», indique le producteur de tomates.

Ses solutions? Depuis le début de l’été les chefs d’équipe se sont vu attribuer un cahier de charge. Un outil de responsabilisation qui a un effet positif sur la rétention. Des activités, tel le BBQ du vendredi, ont été mises en place pour motiver les employés au travail routinier. «Des discussions sont également en cours pour augmenter le nombre de travailleurs étrangers. Pour l’instant, ces derniers représentent 30% de la main-d’oeuvre. Je vise faire passer ce ratio à 60% au cours des deux prochaines années», rapporte M. Bertrand.

Plusieurs entreprises qui vivent une croissance rapide sont confrontées à un taux de roulement de personnel élevé, soutient Martin Foster, directeur principal chez Prévision Succès, une entreprise d’experts-conseil en outils de gestion d’embauche de personnel. «Surtout lorsqu’elles commettent l’erreur de s’en tenir qu’à la méthode classique, c’est-à-dire embaucher du personnel après un survol du CV, une entrevue et une première bonne impression offerte par la personne», explique M. Foster.

Dans ce cas-ci, poursuit M. Foster, l’utilisation d’outils d’embauche qui permettent de mieux repérer les candidats dont la personnalité cadre avec la routine, la collaboration et le travail d’équipe, est fortement recommandée.

Un millions de dollars de ventes en Nouvelle-Angleterre

La quête de solutions pour la rétention et la fidélisation des employés demeurera un sujet prioritaire de l’entreprise au cours des prochaines années. La croissance des Serres Bertrand ne fait que commencer, assure son propriétaire âgé de 51 ans. «Les Québécois consomment pour près de 300 millions de dollars de produits de serre par année. La production locale n’atteint même pas les 100 millions de dollars. Il y a encore énormément de chemin à faire», soutient l’entrepreneur.

Le producteur de tomates roses prévoit déjà doubler la superficie de ses serres dans un avenir très rapproché. Particulièrement si les ventes continuent d’évoluer chez les voisins américains. «De 600 000$ en 2015, nos ventes de tomates en Nouvelle-Angleterre dépasseront le million de dollars d’ici la fin de l’année, soit 10% de nos revenus annuels», indique M. Bertrand.

Cela tombe bien pour ces projets d’expansion: les deux enfants du propriétaire, déjà l’emploi de l’entreprise, ont exprimé leur intention de prendre la relève.

En quelques chiffres

Année de fondation: 1990

Nombre d’employés: 100

Chiffre d’affaires: 10M$

Objectif au cours des deux prochaines années: Accentuer les ventes de tomates roses vers la Nouvelle-Angleterre et investir pour doubler la superficie des serres.

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