Prevtec Microbia à la conquête de l'Europe

Publié le 10/03/2016 à 13:36

Prevtec Microbia à la conquête de l'Europe

Publié le 10/03/2016 à 13:36

Michel Fortin, pdg de Prevtec Microbia

PME DE LA SEMAINE - Prevtec Microbia installée à Saint-Hyacinthe, s’attaque aux marchés européens et américains avec son vaccin contre la diarrhée du porc qui vient d’obtenir l’homologation en Europe. L’ouverture d’un marché 50 fois plus grand que celui du Québec.

La firme de biotechnologie de 20 employés ne fait rien comme tout le monde. Et elle a gagné son pari. Elle a pris son bâton de pèlerin et, une fois son vaccin contre la diarrhée du porc – le Coliprotec® F4- mis au point et commercialisable, elle s’est lancée dans le long et fastidieux processus d’homologation en Europe et aux États-Unis.

« On a développé notre expertise en homologation, ce qui donne une valeur à notre produit et nous permet de mieux négocier notre contrat avec le distributeur», affirme Michel Fortin, pdg de Prevtec Microbia.

Cibler les marchés les plus porteurs

Trois ans et 3 millions de dollars après avoir commencé les démarches, la spin off de l’Université de Montréal a enfin décroché l’homologation en Europe, où la production s’élève à 300 millions de porcs contre 6 au Québec et 20 au Canada. Elle devrait également recevoir celle des États-Unis cette année après des démarches entreprises depuis quatre ans.

Pour la distribution du vaccin, fabriqué par des sous-traitants, la firme renoue avec le modèle classique et a donc conclu un partenariat avec l’entreprise Elanco, une filiale d’Eli Lilly. Elle vise d’abord les 24 pays d’Europe, qui concentrent la plus grande production de porcs, et «s’attend à atteindre des taux de pénétration du marché de 20 à 25 % », indique Michel Fortin.

Une bonne stratégie selon Frank Béraud, pdg de Montréal InVivo, la grappe des sciences de la vie du Grand Montréal, car « il vaut mieux cibler certains marchés et certains produits plutôt que d’essayer de tout développer en même temps». «D’ordinaire, les petites entreprises comme Prevtec Microbia nouent des alliances de distribution avec de grands joueurs qui s’occupent de la mise en marché et de la commercialisation», explique-t-il.

L’avantage concurrentiel du produit de l’entreprise québécoise, issu d’une découverte de l’Université de Montréal, réside dans le fait qu’il « offre une alternative biologique aux antibiotiques dans un contexte de contrôle plus strict de leur utilisation en production animale. À cause des problèmes de résistance, plusieurs antibiotiques sont bannis en Europe», poursuit Michel Fortin.

Un écosystème solide à Montréal

Le parcours de Prevtec Microbia, comme beaucoup d’entreprises en biotechnologie, a été long depuis la découverte de la molécule à l’Université de Montréal. Non seulement, il y eut la phase de recherche et développement, de preuve de concept et de prototypage, des étapes longues et avides de fonds. Mais «le marché de la santé animale est très réglementé surtout lorsqu’il s’agit d’animaux pour la consommation humaine. Pour pouvoir entrer sur les marchés, il faut passer par des processus long et coûteux afin d’obtenir des approbations. Au-delà de la qualité du produit, il faut avoir la capacité de se rendre jusque-là », indique Frank Béraud. Il faut avoir la capacité financière mais aussi «l’expertise concernant les différentes réglementations et processus de mise en marché», souligne Frank Béraud.

Prevtec Microbia a pu compter sur le soutien de fonds de capital de risque qui ont fait confiance à l’entreprise malgré son pari audacieux. Le fait que son dirigeant soit un gestionnaire chevronné et reconnu a certainement joué en sa faveur. «Ces entreprises ont tout avantage, comme c’est d’ailleurs de plus en plus souvent le cas, à combiner un dirigeant scientifique avec un gestionnaire, qui pourra se charger du développement des affaires. Il y a aujourd’hui des anciens dirigeants à succès disponibles », relève le PDG de Montréal InVivo, satisfait de l’écosystème présent à Montréal pour servir les entreprises en biotechnologie tant en financement qu’en services conseils divers.

Prevtec Microbia a déjà investi 20 millions depuis le début du projet. Elle espère plusieurs dizaines de millions de dollars de revenus en Europe en plus de son marché canadien, où le vaccin est homologué depuis 2008.

Prevtec Microbia

- Date de création: 2005

- Lieu: Saint-Hyacinthe et Montréal

- Nombre d’employés: 20

- Objectif dans un an : obtenir l’homologation d’un deuxième vaccin en Europe, pénétrer le marché européen et conclure des ententes de distribution pour le Brésil et la Russie où l’homologation a également été obtenue.

Le concept de la PME de la semaine expliqué

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