Opsens cherchait du pétrole, elle trouve une technologie pour soigner le coeur


Édition du 29 Octobre 2016

Opsens cherchait du pétrole, elle trouve une technologie pour soigner le coeur


Édition du 29 Octobre 2016

Par Claudine Hébert

Louis Laflamme, président et chef de la direction d’Opsens.

PME DE LA SEMAINE - Quel lien peut-il y avoir entre les sables bitumineux de l’Alberta et les avancées en cardiologie interventionnelle? La réponse se trouve dans le parcours de l’entreprise Opsens. Grâce à ses capteurs à fibre optique utilisés, entre autres, pour dénicher du pétrole, cette PME de Québec a développé l’OptoWire. Un outil de mesure de la pression coronarienne qui, depuis deux ans, gagne le cœur des plus grands cardiologues de la planète.

Comment expliquer un tel succès?« Depuis la création de l’entreprise en 2004, nous sommes des leaders en fabrication de capteurs optiques pour mesurer la pression. Une expertise que l’on a d’abord perfectionnée au sein des industries pétrolière et minière ainsi qu’à titre de fournisseurs pour des fabricants d’équipements médicaux », répond Louis Laflamme, président et chef de la direction d’Opsens.  

Cette expertise, explique-t-il, a permis de rassurer les actionnaires de la PME, devenue une entreprise publique en 2006. En parallèle, elle a permis d’entamer le projet de développement de l’outil de mesure de la pression coronarienne.

Ce capteur optique d’à peine 0,25mm de diamètre et 1,8m de longueur est utilisé dans une procédure diagnostique que l’on appelle la mesure de la FFR (Fractionnal Flow Reserve). Cette procédure permet aux cardiologues de mesurer la pression artérielle, avant et après un blocage, que présente un patient atteint d’une maladie coronarienne ou susceptible d’en être atteint.

«Cette mesure fournit de précieux indices pour le choix du meilleur traitement», indique M. Laflamme. Une étude clinique a justement démontré que la procédure du FFR peut réduire de 30% les risques de mortalité, en plus de réduire les coûts de santé.

La PME québécoise dispose aussi d’un élément distinctif. Elle est la première entreprise au monde à présenter un outil de mesure avec fibre optique pour la FFR. «Des résultats cliniques démontrent que l’utilisation du fil optique OptoWire ne présente aucune dérive. Ce qui n’est pas le cas des outils de mesure de nos principaux compétiteurs, St. Jude Medical (acheté récemment 2,5G$ US par Abbott) et Philips/Volcano, dont les mécanismes sont électriques», fait remarquer M. Laflamme.

En 2015, la PME de Québec a obtenu l’approbation commerciale pour l’OptoWire et l’OptoMonitor, l’appareil qui affiche les données, aux États-Unis, en Europe, au Japon et au Canada. À eux quatre, précise M. Laflamme, ces territoires représentent 85% du marché total pour les produits FFR.

D’après l’entreprise St. Jude Medical, les produits FFR sont en pleine croissance. Ils représentent déjà un marché mondial de 400M$ US. Ce même marché générait moins de 75M$ en 2009.  « Déjà Opsens détient 1% des part du marché FFR. Compte tenu de la qualité de notre produit, on est convaincu que ces parts vont grimper à 20% d’ici 2020», dit le président d’Opsens.

Il n’est pas le seul à partager cette conviction. Le cardiologue Olivier Bertrand, croit lui aussi aux vertus de ce dispositif. «Cet outil de mesure de pression coronarienne est en voie de révolutionner la cardiologie interventionnelle», soutient le Dr Bertrand, titulaire de la chaire internationale de cardiologie interventionnelle de l’Université Laval. Le spécialiste collabore depuis 2008 au développement de l’OptoWire.

Au printemps 2015, signale-t-il, le Japon est devenu le premier pays à commercialiser l’outil de mesure de pression artérielle d’Opsens. « Dans l’univers médical, ce pays est reconnu pour afficher l’une des réglementations les plus contraignantes. Le Japon figure généralement parmi les derniers pays à approuver la commercialisation d’une nouvelle technologie. Qu’il en soit le premier pour l’OptoWire lance un solide signal à l’industrie», insiste le cardiologue Bertrand.

Le succès de l’OptoWire a incité l’entreprise de Québec à déménager au printemps 2016 dans de plus grands locaux lui permettant de tripler sa superficie 10 000 pi2 à 30 000 pi2. Le nombre d’employés a également augmenté de 65 à 120 personnes.

Une croissance, reconnaît M. Laflamme, qui a été facilitée par l’entrée de l’entreprise en bourse il y a dix ans. «Cette décision, prise avec les trois fondateurs d’Opsens (Pierre Carrier, Claude Belleville et Gaétan Duplain) a donné des ailes à l’entreprise. En plus d’augmenter notre visibilité, elle nous a permis de recruter des employés-clés dans le secteur des ventes pour le marché européen et américain», explique le président Louis Laflamme.

L’entreprise est inscrite sur la bourse TSX-Croissance. En 10 ans, le cours de l’action de Opsens est passée de 30 cents à 1,50$. Notez que plus de 75% des employés de l’entreprise détiennent des options d’achat.

En quelques chiffres :

Année de fondation : 2004
Nombre d’employés : 120
Chiffres d’affaires : 8,7M$ au 31 août 2015.
Objectif d’ici 2020 : Opsens souhaite détenir 20% du marché FFR.

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