Les Nations Unies des start-ups au coeur de Saint-Michel

Publié le 09/05/2016 à 14:10

Les Nations Unies des start-ups au coeur de Saint-Michel

Publié le 09/05/2016 à 14:10

Par Matthieu Charest

[De gauche à droite, Octave Niamié, Bruner Nozière et Cyril Arnaud]

Si L’écosystème start-up est vibrant à Montréal, il est surtout confiné au Mile-End, au Mile-Ex, voire au centre-ville. C’est donc un choix audacieux de lancer Défi3737, un nouvel incubateur de start-ups, en plein cœur du quartier défavorisé et excentré de Saint-Michel. Pour les fondateurs, l’objectif est clair: stimuler l’entrepreneuriat chez les communautés culturelles et leur donnant les moyens de leurs ambitions. Bienvenue aux Nations Unies des start-ups.

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«On parle assez peu de la différence culturelle dans la manière de faire des affaires, mais c’est un enjeu important, explique Cyril Arnaud, directeur des opérations du nouvel incubateur. Au cœur de Saint-Michel, nous voulons offrir plusieurs services à plusieurs entrepreneurs qui n’ont pas nécessairement accès aux mêmes services ou aux mêmes réseaux qu’au centre-ville».

L’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension est l’un des territoires les plus multiethniques du Québec, devant Côte-des-Neiges, avec environ 47 % de la population composée de minorités visibles. C’est aussi un arrondissement défavorisé, selon le dernier recensement de Statistique Canada mené en 2011, le salaire moyen individuel y est de 25 490 $, alors que la moyenne montréalaise est de 33 859 $.

«C’est bien beau de dire que l’on s’enrichit de la diversité, il serait temps de mettre ça en pratique», poursuit M. Arnaud.

Les inscriptions sont lancées

Les inscriptions pour faire partie de la première cohorte «d’incubés» sont déjà lancées. Les dossiers de candidature commencent à être analysés dès aujourd’hui, jour de lancement officiel de Défi3737.

«L’inscription est ouverte à tout le monde, précise Bruner Nozière, directeur du programme. Mais à compétences égales, nous voulons favoriser les gens issus de communautés culturelles. Les participants auront accès à des espaces de travail, des formations et à un réseau de gens d’affaires». Ils estiment la valeur de chaque place à environ 8 000 $.

«Nous avons une communauté d’affaires vibrante ici, à Saint-Michel. C’est loin d’être un désert entrepreneurial. Mais nous manquons de visibilité. Et il a certainement de l’émulation à créer avec la réussite», soutient M. Nozière. 

Des appuis et du financement

Si l’idée de créer un «hub techno» au cœur de Saint-Michel est audacieuse, les trois cofondateurs, MM. Nozière, Arnaud et leur collègue Octave Niamié comptent déjà sur l’appui d’un éminent homme d’affaires issu de la communauté haïtienne, M. Frantz Saintellemy. Passé par le prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’investisseur a été chef de direction technique chez Future Electronics et détient une partie de la tour 3737 Crémazie, où est situé l’incubateur Défi3737.

L’équipe détient les fonds pour soutenir ses activités pour la première assure M. Nozière. «En tout, nous pensons investir environ 250 000 $ la première année».

L’objectif, à terme, est d’incuber 21 entreprises par année, avec un taux de succès de 80 %. L’incubateur prévoit prendre une participation de 5 à 15 % dans les nouvelles entreprises. Un fonds d’investissement serait également en voie d’être constitué pour accompagner les start-ups. 

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