Ces cuisines québécoises haut de gamme qui séduisent les Américains

Publié le 14/04/2016 à 11:58

Ces cuisines québécoises haut de gamme qui séduisent les Américains

Publié le 14/04/2016 à 11:58

PME DE LA SEMAINE - Du nouveau centre Vidéotron de Québec à la luxueuse tour de condos Porsche Design Tower de Sunny Isles en Floride en passant par le train reliant Toronto à Vancouver, les cuisines en acier inoxydable de Julien sont partout. Une présence forte qui est le résultat d’une stratégie de diversification rondement menée.

Lorsqu’en 1995 Gilles St-Pierre rachète Julien, cette PME est uniquement spécialisée dans la production de cuisines en acier inoxydable à destination de restaurants ou encore d’hôpitaux. Vingt ans plus tard, l’entreprise a vu son chiffre d’affaires presque décupler, passant de 10 à 95 millions de dollars.

Pour y parvenir, elle a su développer de nouvelles avenues, en transposant notamment sa maitrise de l’acier inoxydable à la fabrication de pièces, principalement pour des entreprises en électroménager du monde entier. Une activité qui lui a rapporté presque la moitié de son chiffre d’affaires l’an dernier.

Gilles St-Pierre, président directeur général de Julien

Non au statut quo

À la fin des années 2000, alors qu’une crise économique et immobilière frappe toute l’industrie du meuble, Julien a misé sur la diversification pour renflouer ses carnets de commande. La PME fait l’acquisition de trois entreprises spécialisées en équipements et en accessoires de cuisine pour les professionnels, et les regroupe sous l’enseigne Doyon Cuisine. « Ainsi, nous sommes capables de donner un service clé en main au client et de lui fournir une cuisine de A à Z, allant de sa conception à son installation jusqu’à son équipement en vaisselle, en casseroles, en fours ou encore en réfrigérateurs », explique Gilles St-Pierre, le président de Julien.

Afin de trouver de nouveaux débouchés pour son acier inoxydable, Julien décide de s’ouvrir au marché ferroviaire et crée la filiale Julien Rail Solutions en 2013. Loin de se contenter d’installer des cuisines dans des wagons restaurants, elle parvient aussi à étendre son savoir-faire à la fabrication d’intérieurs et même de porte-bagages.

Du commercial au résidentiel

Pour se développer, Julien s’est aussi lancé à la conquête du marché des propriétaires de condos et de maisons avec la création de ses marques Prochef et Home Refinements, proposant surtout des éviers de cuisine en inox, en quartz ou encore en argile réfractaire. Elles ont notamment séduit des donneurs d’ordre de projets de condos allant jusqu’à 3 000 logements.

Avec Home Refinements, Julien a choisi de se positionner sur le créneau des éviers, des comptoirs et des cuisines hauts de gamme et sur mesure. Emplacement du drain et du robinet, dimension des cuves et de l’égouttoir, intégration d’un tiroir pour ranger les éponges…. Les éviers sont personnalisables à la carte.

Ces produits ont été pensés pour répondre à tous les besoins mais aussi pour s’intégrer à des intérieurs stylés. Une préoccupation pour le design qui est loin d’être superflue, selon Pierre Richard, PDG de l’Association des fabricants de meubles du Québec. « Celui qui n’investit pas en design et en innovation va être rapidement dépassé, affirme-t-il. Si on ne reste pas à l’affût à ce niveau-là, on ne peut se démarquer et le consommateur va aller ailleurs car les gens achetant un condo neuf veulent le top. »

Sur tous les fronts

Pour Julien, la bataille s’est aussi gagnée sur le terrain de la technologie. Chaque année, la PME investit entre 2 et 5 millions de dollars pour se moderniser, ajouter des équipements, optimiser ses processus et intégrer de nouvelles technologies. « Posséder des robots de soudage ou découper les pièces avec un laser 3D permet de concilier qualité et rapidité et donc d’être plus concurrentiel », avance Gilles St-Pierre.

Des investissements qui constituent une nécessité aux yeux de Pierre Richard. « Les meubles québécois se vendent à peu près au même prix qu’en 2008 alors que les coûts ont augmenté, indique-t-il. Investir de manière continue en technologie est donc inévitable pour gagner en efficacité et donc en compétitivité ».

Autre défi avec lequel Julien doit composer : la rareté de la main d’œuvre à Québec. Elle investit de 3 à 5% par an dans la formation de ses employés, en particulier pour pallier à l’absence d’école enseignant le travail de l’acier inoxydable au Québec. Depuis 30 ans, elle donne également des cours de français à ses salariés anglophones et d’anglais aux francophones. Une initiative salutaire puisque le bilinguisme est un passage obligé pour Julien, dont 80% de la production est exportée aux États-Unis.

Julien

Date de création : 1946

Nombre d’employés : 300. 50 nouvelles embauches sont prévues cette année.

Chiffre d’affaires : 95 millions de dollars

Objectif pour 2016: Mettre l’accent sur le marché résidentiel en développant de nouveaux produits, notamment sur mesure.

 

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