Le marché lucratif des activités entrepreneuriales

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Octobre 2016

Le marché lucratif des activités entrepreneuriales

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Édition du 15 Octobre 2016

Mélanie Mamet, directrice des opérations de 1642 Cola. [Photo : Jérôme Lavallée]

Ateliers, bootcamps, start-up week-ends, retraites... À elle seule, la programmation de l'École des dirigeants de HEC Montréal affiche plus de 80 formations et près d'une dizaine de colloques, webinaires et capsules en ligne sur un tas de sujets, dont «comment gérer ses données», «comment déléguer», «comment développer son talent de meneur», etc. Le tout est payant. Les coûts varient de 95 $ hors taxes pour un webinaire sur «susciter l'adhésion quand il y a de la résistance» à 1 495 $ pour une formation sur «gérer et décider dans le secteur de l'énergie» et 4 995 $ pour l'essentiel d'un MBA avec coaching personnalisé sur huit jours et une soirée.

Même si des réductions sont souvent prévues pour certains profils (entrepreneurs, jeunes...) ou pour les membres des organismes organisateurs, les prix restent souvent élevés. À l'Institut du leadership, le certificat en leadership et habiletés de direction, qui s'étale sur six journées de formation, monte à environ 6 000 $. Les événements sont eux aussi généralement coûteux. Par exemple, il faudra débourser environ 600 $ pour assister aux prochains Rendez-vous de deux jours sur l'entrepreneuriat de la Fondation de l'entrepreneurship.

Les start-up week-ends (entre 60 $ et 80 $), certains ateliers et conférences, par exemple ceux du Centre d'entrepreneuriat de l'UQAM, ou des formations comme celles offertes par le Service d'aide aux jeunes entrepreneurs (SAJE) proposent toutefois une offre à prix modique, voire gratuite.

De quoi s'occuper tous les jours

Dans ce méandre d'activités, Mélanie Mamet, 35 ans, est comme un poisson dans l'eau, et son emploi du temps déborde. La jeune femme, qui veut se lancer dans l'entrepreneuriat, court les événements organisés autour de ce thème pour prendre le plus d'enseignements possible en vue de sa nouvelle vie professionnelle.

Elle a participé au Startup Weekend Femmes Montréal en juillet dernier. Une semaine plus tard, elle suivait le bootcamp organisé par Dynamiques convergentes, une société créée en avril par Patrice Chessé, mentor à Futurpreneur et professeur à HEC Montréal. Elle assiste aussi à des conférences, participe à des ateliers - dont un sur les entreprises du milieu culturel à HEC Montréal - et à des événements organisés par les acteurs du milieu, comme la soirée-bénéfice de la Fondation Montréal inc. Elle s'apprête à suivre une formation au SAJE pour les entrepreneurs immigrants. Elle y consacre un véritable budget - 60 $ pour le Startup Weekend Femmes Montréal ; 250 $ pour le bootcamp - et beaucoup de son temps, mais y trouve son compte.

«Ce qui m'intéresse, ce ne sont pas des cours théoriques sur l'entrepreneuriat, mais des informations pratico-pratiques et des outils pour guider le brainstorming. Les échanges au bootcamp ont suscité des questions sur nos motivations, à nous lancer dans l'entrepreneuriat, ma partenaire d'affaires et moi. Cela nous a aussi aidées à modéliser notre proposition de valeur pour notre projet d'entreprise [NDLR : encore confidentiel]. On nous lance beaucoup de pistes de réflexion qui nous sortent de notre zone de confort et nous font évoluer dans notre cheminement», témoigne Mélanie Mamet, actuellement directrice des opérations de 1642 Cola, une PME québécoise qui fabrique notamment du cola sucré à l'aide de sirop d'érable.

Des activités de plus en plus originales

L'entrepreneuriat est à la mode, et la jeune génération a compris qu'il était plus difficile qu'avant de s'improviser entrepreneur, que la complexité du monde des affaires nécessitait un apprentissage, une professionnalisation. Il faut ajouter à cela le goût des entrepreneurs à donner du temps aux suivants. «Les entrepreneurs enrichissent l'écosystème en répondant présent quand on leur demande du mentorat ou de siéger à un comité consultatif. Beaucoup ont épousé la cause», note Nathaly Riverin, présidente et chef de la direction de Femmessor.

Les organismes surfent donc sur ces tendances pour offrir une foule de formations en tout genre et de plus en plus originales, dont des retraites en nature pour entrepreneurs et créatifs, organisées au Couvent Val-Morin dans les Laurentides par l'entreprise Braincamp. Quant à l'École d'entrepreneurship de Beauce (EEB), «elle organise deux bootcamps par mois, soit environ une vingtaine par année, pour des groupes de 20 à 25 personnes chaque fois», précise Valérie Parent, directrice du rayonnement.

Un bootcamp chez les Forces canadiennes

Les activités se multiplient, quitte à galvauder des concepts. Par exemple, peu de bootcamps conservent les exercices physiques propres à la notion initiale issue des États-Unis (entraînements militaires visant à se dépasser). Par cette appellation, les organisateurs renvoient souvent au dépassement de soi afin de permettre la remise en cause et l'approfondissement de la réflexion sur soi-même et son projet. «On ne parle pas de dépassement physique dans nos bootcamps, mais on met les participants dans un contexte expérientiel qui les sort de leur zone de confort. Le but est de mieux se connaître pour améliorer sa performance», indique Valérie Parent.

Le BooST-Camp que proposera La Force au Féminin dans quelques jours est l'un des seuls qui intègrent l'aspect physique. Organisé en partenariat avec les Forces canadiennes, il invitera les participants à effectuer un parcours de la base de Farnham, qui comprend 16 étapes. «Même si les étapes ne sont pas difficiles physiquement, c'est ardu de les réussir. Ça demande au leader d'aller chercher toutes les forces des membres de son équipe et de faire travailler tout le monde ensemble. Le but est que l'équipe arrive au bout ensemble ; mais comme un individu peut être éliminé, le leader doit faire un plan et le communiquer à ses coéquipiers pour qu'ils puissent terminer le parcours sans lui s'il est éliminé», explique Maryse Lavoie, la présidente fondatrice de La Force au Féminin, qui fait partie des Forces canadiennes.

Le succès de l'offre d'aide à l'entrepreneuriat montre que cela répond à un besoin criant de formation et d'informations de la part des entrepreneurs, malgré les prix parfois élevés.

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