GoGo Quinoa s'attaque au plastique

Publié le 23/04/2022 à 11:30

GoGo Quinoa s'attaque au plastique

Publié le 23/04/2022 à 11:30

Par Emmanuel Martinez

Le fondateur et président de l’entreprise qui possède la marque Gogo Quinoa, Martin Bilodeau, lors d’une visite dans une ferme de quinoa en Bolivie. (Photo: courtoisie)

À défaut de pouvoir faire de grands pas, mieux vaut en faire de petits que de rester sur place. Voilà ce qui résume la position environnementale par rapport au plastique de Cie 2 Ameriks, qui est derrière la marque GoGo Quinoa.

Grâce à diverses initiatives, la PME lavalloise affirme avoir réduit sa consommation de plastique de 14 tonnes en moins de deux ans.

Elle a récemment remplacé l’emballage de plastique de ses biscuits GoGo Quinoa par un film de cellulose produit à partir du bois. Ce même emballage biodégradable est aussi utilisé pour la gamme de Puffs et les céréales de Gogo Quinoa distribués par les Fermes Lufa.

«C'est Lufa qui nous a demandé des emballages écologiques», explique le fondateur et président de l’entreprise, Martin Bilodeau en entrevue téléphonique avec Les Affaires.

L’entreprise aurait bien aimé faire de même pour ses céréales vendues ailleurs, mais c’était techniquement impossible.

«Il est très difficile d’imprimer sur cet emballage biodégradable et le film est très cassant en hiver, poursuit-il. Il ne résiste pas assez aux contraintes de transport et de manutention. La technologie n’est pas encore au point.»

Face au désastre environnemental que représente le plastique, la compagnie d’une quarantaine d’employés vend depuis 2020 ses pâtes de quinoa dans des boîtes en carton recyclé, qui sont facilement recyclables.

«Mais les règles alimentaires fédérales font qu’on n’a le droit de mettre nos céréales directement dans du carton comme pour les pâtes, donc on n’a pas le choix de continuer à emballer dans du plastique», déplore-t-il.

 

Neutre en plastique

Afin d’atténuer l’impact cet emballage, Cie 2 Ameriks a décidé de joindre le mouvement rePurpose Global, une plateforme de crédit plastique qui permet aux entreprises de compenser leur empreinte plastique en favorisant le recyclage de ce matériau polluant. Cet organisme aurait retiré 6,35 millions de tonnes de déchets de plastique dans 16 pays en partenariat avec plus de 200 marques.

Avec rePurpose Global, GoGo Quinoa a choisi de financer un projet de gestion des déchets à Bogota, en Colombie, afin de traiter des matières qui ne sont pas recyclées comme les sacs de croustilles et les emballages de chocolat. La quantité traitée sera équivalente au plastique de ses emballages de céréales, ce qui fait dire à la PME qu’elle est la première au pays à offrir une gamme qui a un impact neutre sur la production de déchets de plastique.

«On le fait parce qu’on y croit, précise Martin Bilodeau. Tant mieux s’il y a des consommateurs qui y croient aussi. Avec le temps, c’est l’entreprise privée qui va prendre en charge ces changements, car il n’y a pas vraiment de législation à court terme pour contrer le plastique.»

Miser sur la proximité

La PME qui veut atteindre la barre du 20 millions de dollars en revenus cette année compte sur les tendances vers l’achat local pour croître, car son marché est souvent occupé par des compagnies américaines.

«La production locale a le vent dans les voiles pour des raisons environnementales, mais aussi logistiques avec le manque de chauffeur, de place dans les entrepôts et les problèmes avec la frontière, note le président. Il y a beaucoup d’air dans des paquets de céréales ou des craquelins, ce n’est pas écologique et cela coûte cher à transporter, donc on a intérêt à développer la production ici.»

Ce qui freine l’expansion de son entreprise, c’est l’absence d’installation industrielle dans la grande région de Montréal.

«Il y a très peu de locaux de 30 000 pieds carrés disponibles, dit-il. C’est vraiment dur à trouver et les prix ont doublé.»

Le partenaire bolivien de Cie 2 Ameriks, qui produit les pâtes de quinoa qu'elle importe, est même prêt à investir ici pour les fabriquer, mais c’est la recherche de locaux qui bloque le projet pour le moment. Martin Bilodeau espère toutefois qu'il devienne réalité d’ici trois ans.

 

 


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