Des autobus scolaires électriques québécois à la conquête des États-Unis

Publié le 30/03/2017 à 15:15

Des autobus scolaires électriques québécois à la conquête des États-Unis

Publié le 30/03/2017 à 15:15

(Photo: eLion)

PME DE LA SEMAINE. Depuis décembre 2016, la société Autobus Lion exporte ses autobus scolaires électriques eLion jusqu’en Californie. Avec 85 salariés, cette PME originaire de Saint-Jérôme est en pleine progression, avec un chiffre d’affaires qui dépasse les 20M$ grâce à un positionnement qui la place comme le seul fabricant d'autobus scolaires électriques à grande capacité en Amérique du Nord. 

Lorsqu’il a monté la société en 2008, le comptable agréé Marc Bédard souhaitait bousculer le milieu conservateur des autobus scolaires, tant au niveau des matériaux que de la motorisation. En s’associant avec Camile Chartrand, ex-président du fabricant de bus scolaires Corbeil, les deux fondateurs ont d’abord mené 3 à 4 années de R&D visant à alléger le poids et le coût d’achat des véhicules. Après avoir commercialisé de premiers véhicules diesel en 2011, la société a travaillé sur le passage à l’électrique.

Avec plus de 70 bus scolaires électriques vendus à ce jour, la croissance de l’entreprise provient désormais essentiellement de ce marché.

«En 2017, les véhicules électriques vont représenter plus de 50% de nos ventes. Nous avons commencé les livraisons dans des marchés comme la Californie, le Québec et la Nouvelle Angleterre», confie le cofondateur Marc Bédard, qui espère doubler le volume des ventes au cours des deux prochaines années.

Une croissance électrique

Seul fabricant d'autobus scolaires électriques à grande capacité en Amérique du Nord, les Autobus Lion s’attendent également à profiter des marchés qui émergent en Amérique du Nord. L’Ontario s’apprête par exemple à lancer son plan d’électrification des transports, comme le Québec qui a l’objectif d’atteindre les 100 000 véhicules électriques vendus d’ici 2020. «On regarde aussi des États à tendance verte comme ceux de Washington ou New York», glisse-t-il. En vertu de ces développements, les exportations pourraient même devenir dominantes à compter de 2018.

Pour doper les ventes, Autobus Lion a recruté des distributeurs spécialisés, préalablement formés en vue de pouvoir réaliser l’entretien des véhicules électriques. «On pense à ouvrir une usine du côté américain d’ici quatre ans, même si notre site principal restera celui des Laurentides», s’engage Marc Bédard. Côté financement, la société a réalisé deux rondes en 2011 et 2015, dont les montants n'ont pas été révélés, auprès d’investisseurs privés dont XPND Capital, le fonds d’Alexandre Taillefer qui est derrière la flotte de taxis électriques québécois Téo. D’autres rondes de financement ne sont pas exclues pour conserver l’équilibre financier.

Un marché subventionné

Si les véhicules d’Autobus Lion possèdent pour l’instant une autonomie de 150 km, ce chiffre pourrait doubler d’ici 2 à 3 ans. Leur alimentation se fait via des bornes que le client achète auprès de fournisseurs recommandés par la société. «Les clients ont le choix entre 5 à 6 fournisseurs principaux, pour un coût net d’environ 2000$ la borne, car leur achat est remboursé à 50% par le gouvernement provincial», ajoute-t-il.

Affichés à un tarif de 300 000$, les véhicules sont éligibles à une subvention de 125 000$ de la part du gouvernement du Québec, ce qui ramène le prix d’achat net à 175 000$. «Difficile de parler du prix sans la subvention», concède toutefois Marc Bédard, tant l’incitatif joue une place importante pour l’essor de ce marché. Mais ce dernier reste confiant, car la tendance est plutôt à l’arrivée de nouveaux plans verts dans les provinces canadiennes. «Les gouvernements fixent toujours un horizon de 5 ans, à l’intérieur duquel on s’attend à ce que l’augmentation des volumes et la maîtrise de la technologie fassent fondre la différence de prix existant entre le diesel et l’électrique».

Un pari sur l’avenir. Alors que le marché des véhicules de grande dimension représente 30 000 ventes annuelles en Amérique du Nord, les Autobus Lion produisent 1 000 véhicules à l’année, «ce qui laisse une belle marge de progression».

Un pari de constructeur

Autobus Lion fait affaire avec plus de 400 fournisseurs de pièces (Québec, États-Unis, Asie) et assemble ensuite les véhicules dans son usine des Laurentides. «Nous faisons nous-même la production complète des châssis, des fourgons et du bloc batterie. L’objectif étant de ne dépendre d’aucun fournisseur», explique Marc Bédard.

Avec un seul site dans les Laurentides cumulant à la fois la production et le bureau des ventes, Autobus Lion fonctionne avec une armée de vendeurs au Québec et en Ontario, et de distributeurs dans les autres régions. «Nos clients sont principalement des opérateurs ou des commissions scolaires», précise Marc Bédard.

La PME regarde déjà d’autres secteurs comme le transport de marchandises, un marché qui représente plusieurs centaines de milliers de véhicules vendus chaque année, et où le rendement sur le capital investi pourrait être encore plus important étant donné le nombre de kilomètres parcourus.

 

Autobus Lion en quelques chiffres

Année de création : 2008

Chiffre d’affaires annuel: 20M$

Marchés desservis: Canada, États-Unis

Emplacement du siège social: Saint-Jérôme

Objectif pour l’année à venir: Développer les ventes de son nouvel autobus électrique eLion au Canada et aux États-Unis.

Autobus Lion en quelques chiffres

Année de création : 2008

Chiffre d’affaires annuel: 20M$

Marchés desservis: Canada, États-Unis

Emplacement du siège social: Saint-Jérôme

Objectif pour l’année à venir: Développer les ventes de son nouvel autobus électrique eLion au Canada et aux États-Unis.

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