CogniSens: meilleure performance grâce à la réalité virtuelle

Publié le 02/03/2017 à 14:30

CogniSens: meilleure performance grâce à la réalité virtuelle

Publié le 02/03/2017 à 14:30

Une image des lunettes 3D utilisées par CogniSens. (Photo: courtoisie)

PME DE LA SEMAINE. S’entraîner, grâce à la réalisé virtuelle, pour augmenter ses performances cognitives… C’est le pari qu’a fait la PME Montréalaise CogniSens.

Après un premier logiciel de suivi d’objets multiples en 3D réservé aux athlètes, elle vient de lancer un nouvel outil destiné au grand public, NuTrain, et s’apprête à faire une collecte de fonds pour accompagner son développement. 

Tout a commencé au début des années 2000, avec une série de travaux menés par le professeur Jocelyn Faubert de l’Université de Montréal. Mais c’est la rencontre entre ce dernier et l’ancien avocat d’affaires Jean Castonguay, devenu entrepreneur dans le domaine des technologies, qui a scellé le début de l’aventure en 2009.

«Notre but était de prendre la technologie qui avait été développée et éprouvée au sein du laboratoire, et d’en faire un produit», explique Jean Castonguay, pdg de CogniSens.

Rapidement, le duo a été approché par une équipe sportive qui cherchait à développer un programme d’entraînement cognitif. Et pas des moindres: «Nous avons commencé à travailler avec Manchester United, la plus grande équipe sportive au monde. Nous avons passé quatre mois à les écouter et les voir jouer, ce qui nous a permis de développer des applications au regard de leur entraînement de base», confie le pdg.

Destinée aux professionnels, sa solution NeuroTracker a depuis été adoptée par un large panel de clients, à commencer par des clubs sportifs (les Falcons d’Atlanta, les Canucks de Vancouver, IMG Academy et le Soccer US) mais aussi les forces spéciales canadiennes et américaines. On dénombre au total près de 550 installations de la solution à travers le monde.

Une version grand public

Après s’être orienté un premier temps vers l’industrie du sport et le domaine militaire, CogniSens vient de lancer une nouvelle version de son programme, Nutrain, destinée au grand public. Disponible sur l’infonuagique par le biais d'un abonnement mensuel, elle se décline en trois versions pour différents publics: Performance pour les sportifs, Bien-être pour le marché du vieillissement, et Apprentissage pour les étudiants et les personnes atteintes de troubles comme le déficit d'attention avec hyperactivité (TDAH).

Le principe est toujours le même: commencer par suivre plusieurs balles en action, pour monter ensuite le niveau de difficulté (nombre, rapidité…) et finir, pourquoi pas, par instaurer des doubles tâches ou du conditionnement physique en même temps.

Après une version professionnelle commercialisée à 6000$ l’unité, la PME veut rendre sa version consommateur plus accessible, elle qui est offerte pour un prix de lancement de 50$/3 mois.

Avec ses 30 collaborateurs, CogniSens a réalisé 2,5M$ de chiffre d’affaires en 2015, et vise à doubler ce chiffre au cours des prochaines années. «Nous sommes déjà une société rentable, mais le lancement de NuTrain devrait accélérer nos ventes», précise Jean Castonguay. La compagnie se limite pour l’instant à l’Amérique du Nord, afin d’assurer l’expédition des lunettes 3D qui vont de pair avec son logiciel.

Endosser des fonctions de recherche

Ce qui la distingue de ses concurrents? «Nous avons pris le temps, au cours des dernières années, d’obtenir des validations», annonce M. Castonguay. Une référence à peine voilée à son concurrent Luminosity, condamné il y a quelques mois à une amende de 2M$ pour de fausses allégations concernant ses produits. «Étant donné que nous sommes dans un nouveau secteur, nous avons été obligés de nous impliquer et de mener plusieurs recherches pour valider l’efficacité de notre produit», justifie-t-il.

Si bien que la compagnie a ouvert une organisation à but non lucratif, destinée à encourager la recherche sur les thématiques chères à la société, à savoir les impacts de l’entraînement cognitif dans plusieurs domaines. Elle regroupe à ce jour une quarantaine de collaborations à travers le monde, comme les universités de Pittsburgh (Etats-Unis), Lyon (France), ou Sunderland (Angleterre). « Ces projets ne traitent pas uniquement de la performance, mais aussi des problèmes neurologiques comme la démence, le TDAH ou la maladie de Parkinson », rapporte M. Castonguay, qui affirme qu’un article scientifique devrait bientôt annoncer des résultats sur des jeunes atteints de TDAH.

Une levée de fonds en cours

Autofinancée à ses débuts, CogniSens a nécessité au total près de 10M$ d’investissements, dont 4M$ de la part de ses deux cofondateurs. «Le reste a été financé par des investisseurs privés et par l’Université de Montréal, qui a mis 1M$ sur la table».

Une nouvelle ronde de financement est en cours auprès d’investisseurs privés pour accélérer la commercialisation. «Nous espérons récolter entre 2,5M$ et 5M$ afin de mieux pénétrer le marché et de développer de nouvelles applications. Car comme toutes les sociétés de logiciels, notre modèle de souscription nous conduit à devoir développer de nouveaux modules». La PME est à la recherche de nouveaux bureaux de 8000 à 10 000 pieds carrés à Montréal et prévoit d’atteindre le seuil des 100 emplois d’ici 18 mois. «Nous ne quitterons jamais le Québec car nous sommes étroitement liés à un centre de recherche de l’Université de Montréal», précise la société.

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