Camden: quand la créativité montréalaise s'exporte

Publié le 03/02/2018 à 06:13

Camden: quand la créativité montréalaise s'exporte

Publié le 03/02/2018 à 06:13

(Photo: courtoisie)

PME DE LA SEMAINE. Alors que plusieurs agences québécoises ont été rachetées par de grands joueurs mondiaux au cours des dernières années, Camden navigue à contre-courant. La PME montréalaise mise sur ses racines québécoises et son inventivité montréalaise pour conquérir le reste du Canada, avec l’ouverture d’un nouveau bureau à Toronto en 2017 et un en France, en 2018.

«La réputation du Québec et de Montréal en matière de créativité n’est plus à faire, avec des ambassadeurs comme le Cirque du Soleil ou Moment Factory. C’est cette expertise de haut niveau, combinée à un contexte décontracté qui fait notre marque de commerce que nous voulons exporter», explique Mathieu Bédard, président de Camden, agence de publicité ayant pignon sur rue dans le Mile-End.

Une étape de plus dans le plan de croissance adopté par Mathieu Bédard et Marie-Michèle Jacques lorsqu’ils ont acheté l’entreprise, en 2013. Les deux copropriétaires ont alors fait prendre un virage diversification à cette firme fondée en 1991 sous le nom de Défi marketing. « Dans le domaine de la publicité, il y a toujours eu deux pôles. Le premier, qui regroupe des agences ultraspécialisées, dans le numérique par exemple, et le deuxième qui propose une multitude de services intégrés en interne.»

Une deuxième catégorie souvent l’apanage de grands joueurs, comme Sid Lee, Cossette, Bos et LG2, rappelle le président. «À cette époque, il n’y avait pas de petites et de moyennes firmes offrant des services intégrés. Les annonceurs ayant des besoins multiples se retrouvaient devant deux choix: ils se payaient la grosse boîte, avec les coûts qui viennent avec, ou se tournaient vers les entreprises spécialisées de taille plus modeste. Mais il fallait alors qu’ils négocient avec deux, trois ou quatre agences différentes pour avoir une stratégie complète.»

La PME a donc décidé de se tailler une place dans ce créneau inoccupé, en offrant différents services, mais en demeurant à échelle humaine. «Nous proposons le meilleur des deux mondes, affirme Mathieu Bédard, soit l’expertise des grands groupes combinée à l’agilité d’une PME. Ce qui est primordial, alors que l’univers médiatique roule à plein régime. Comme notre infrastructure est plus légère, on peut prendre 6 ou 7 semaines à remplir un mandat au lieu de trois ou quatre mois dans une firme plus importante. Sans compter que le budget est moins élevé, sans gruger sur la qualité.»

Pour mieux refléter ce nouveau positionnement, l’agence a modifié son nom pour Camden, en référence à ce marché très connu de Londres pour son côté ultra-créatif. «Nous voulions devenir une destination en soi. C’est pourquoi nous avons opté pour ce changement en 2015», se rappelle Mathieu Bédard. Pour compléter ce virage, l’entreprise a également procédé à l’acquisition de CGCOM en 2016, ce qui lui a permis d’augmenter son nombre d’employés, d’élargir sa palette de services et de clients.

Vers de nouveaux horizons

Un changement qui semble porter ses fruits, puisque Camden, qui compte maintenant 33 employés, a triplé son volume de mandats depuis 2015. La PME du Mile-End a réussi à séduire tant des joueurs québécois comme le Port de Montréal, que canadiens comme Iris ou encore des compagnies d’envergure mondiale comme Pratt & Whitney ou Air Liquide. «Toutefois, aucun de nos clients ne constitue plus de 10% de nos revenus, ce qui nous permet de conserver un certain équilibre», explique Mathieu Bédard.

Une recette que la petite firme aimerait exporter avec l'ouverture d'un premier bureau satellite à Toronto. Un tremplin pour continuer à conquérir le reste du Canada, alors que le service créatif de la PME travaille déjà dans les deux langues. Les copropriétaires lorgnent également du côté de l’Europe. Cette fois, leurs regards se tournent vers Lyon, en France, où ils examinent la possibilité d’y acquérir une entreprise. Une stratégie différente de celle adoptée dans la ville-reine. «En France, le réseau de contacts est primordial pour réussir. Acheter une firme locale facilitera donc les choses», explique Mathieu Bédard.

Mais, peu importe où elle se trouvera dans le monde, pas question pour l’agence Camden de renier ses racines. «Nous aimerions créer un groupe de publicité sur deux continents, en reproduisant à l’échelle internationale ce qui a fait notre succès à l’échelle locale. Montréal continuera d’être notre carrefour, alors que plusieurs contrats numériques ou de designs seront rapatriés ici. Mais on ne veut pas dénaturer notre entreprise avec un bureau de 100 employés. On préfère miser sur le qualitatif plutôt que sur le quantitatif», conclut le copropriétaire.

Camden en chiffres:

Année de création : 1991

Nombre d’employés : 33

Chiffre d’affaires annuel : confidentiel

Marchés desservis : Québec, Canada, États-Unis, France, Allemagne

Objectif pour l’année à venir : L’établissement du groupe Camden sur deux continents, tout en conservant son ADN

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