Automatisation: les PME québécoises se dégourdissent

Publié le 18/12/2023 à 07:00

Automatisation: les PME québécoises se dégourdissent

Publié le 18/12/2023 à 07:00

Par Emmanuel Martinez

«Les PME québécoises ont pris de l’avance au pays en matière d’automatisation, et il faut s’en réjouir», déclare François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI. (Photo: FCEI)

Les PME québécoises sont en proportion plus nombreuses à se lancer dans l’automatisation que celles des autres provinces, selon une étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) dévoilée lundi.

Environ 41% des PME québécoises sondées ont entamé ce processus contre 37% en moyenne au pays. Le Québec est en tête avec l’Alberta parmi les provinces d’importance. Le taux d’entreprises qui jugent que l’automatisation n’est pas adaptée à leur modèle d’affaires est donc plus faible au Québec (54%) que dans l’ensemble du Canada (59%).

«Les PME québécoises ont pris de l’avance au pays en matière d’automatisation, et il faut s’en réjouir, car c’est la meilleure avenue pour relever les défis liés aux pénuries de main-d’œuvre», affirme François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI et auteur de l’étude, par communiqué.

Cette transformation est d’autant plus importante que le Québec est de loin la province canadienne où la rareté de main-d’œuvre se fait le plus sentir. Environ 68% des PME québécoises sont affectés par ce problème alors que la moyenne canadienne est de 59%.

Pour un meilleur rendement

L’augmentation de la productivité est le facteur pour s’automatiser le plus cité, soit par 66% des PME québécoises. Des gains de temps pour que les employés se concentrent sur l’essentiel (56%) et l’atténuation du manque de main-d’œuvre (45%) sont les deux autres raisons les plus répandues.

Par conséquent, les secteurs les plus touchés par ce dernier facteur sont les plus enclins à s’automatiser comme l’agriculture où 80% des entreprises s’y sont engagés. L’exception à la règle survient dans le domaine de l’hébergement et la restauration, ainsi que dans la construction où l’automatisation reste faible malgré une main-d’œuvre insuffisante.

Les coûts trop élevés représentent le principal frein puisqu’il est évoqué par 47% des répondants.

 

Davantage chez les grandes PME

Les processus comptables et de gestion des stocks sont au cœur de l’automatisation des PME québécoises. Environ 38% d’entre elles ont automatisé leur gestion comptable, 30% la gestion de la paie et 27% la gestion des ventes. Du côté de la gestion des stocks, 21% des PME misent sur une forme d’automatisation, alors que 20% choisissent d’y avoir recours pour gérer leur clientèle et mener des opérations de prospection.

Cette étude montre que l’automatisation se fait davantage dans les plus grandes PME que dans les microentreprises. En effet, 62% des PME comptant quatre employés ou moins jugent que l’automatisation n’est pas alignée avec leur modèle d’affaires. Cette tendance s’inverse selon la taille. Seulement 19% des PME de plus grande taille (50 à 499 employés) disent que l’automatisation ne leur convient pas.

«Il faut reconnaître que toute dépense ou tout investissement est d’autant plus significatif pour une entreprise de petite taille, soutient François Vincent. Cet effet de grandeur se constate également dans les impacts de la pénurie de main-d’œuvre. Plus l’entreprise est petite, plus le poids relatif d’un manque d’employé sur la productivité se fera sentir sur l’ensemble.»

La FCEI souligne donc que l’État devrait tenir compte de la structure de l’entreprise lors de la mise en place de programmes favorisant l’adoption de l’automatisation. Elle préconise une vaste campagne de sensibilisation, surtout dans les secteurs de la construction, de l’hébergement et de la restauration qui tardent à s’automatiser malgré la pénurie de main-d’œuvre qui les frappe de plein fouet.

«Nous devons saluer les actions du gouvernement du Québec visant à faire de l’automatisation une action stratégique pour l’économie, estime François Vincent. Il faut poursuivre et accélérer ce travail, car il reste encore trop d’entreprises qui ne croient pas que l’automatisation correspond à leur réalité d’entreprise, et les barrières sont plus grandes pour les petites entreprises. Il faut démontrer les bienfaits de l’automatisation et les nombreuses adaptations possibles.»

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