Voir à la santé des employés, c'est rentable

Publié le 30/04/2010 à 14:00

Voir à la santé des employés, c'est rentable

Publié le 30/04/2010 à 14:00

Par Suzanne Dansereau

Photo : Bloomberg

Les employeurs qui investissent dans des programmes de santé et bien-être pour leurs employés devraient être encouragés, et non ridiculisés.

Un nombre croissant d'études démontrent que ces initiatives sont bénéfiques non seulement pour les employés, mais aussi pour le rendement des entreprises.

C'est ce que font valoir plusieurs experts à la suite de la publication dans les journaux, au cours des dernières semaines, d'articles qui décrient certaines dépenses effectuées par la Caisse de dépôt et placement du Québec, dans la fonction publique et dans le réseau de la santé et des services sociaux.

Diffusés dans les médias de Quebecor, dont le Journal de Montréal, les reportages ciblent des dépenses qui vont de 1 400 $ pour une fin de semaine de retraite silencieuse pour deux employés, à 20 000 $ pour des cours de yoga pour 300 fonctionnaires. Les réunions de planification stratégique et les cours de cuisine ont aussi été visés par les reportages.

" Chasse aux sorcières "

Plusieurs activités de santé et bien-être dans le milieu municipal et parapublic ont été annulées à la suite de cette controverse, déplore Marie-Claude Pelletier, pdg du Groupe de promotion et de prévention en santé GP2S. " C'est malheureux, car des programmes bien structurés ont des effets positifs réels. "

Jean-Pierre Brun, titulaire de la Chaire de gestion de santé et sécurité du travail à l'Université Laval, juge que ces programmes font l'objet d'une chasse aux sorcières. " On fait fausse route. Les entreprises qui se préoccupent de la santé et de la qualité de vie au travail affichent des rendements supérieurs de 15 à 20 % à ceux d'autres organisations. Ce genre d'initiative ne doit pas considéré comme une dépense, mais comme un investissement, car la non-santé coûte cher. "

" Certaines dépenses [mentionnées dans les articles] me paraissent élevées ", indique de son côté Martin Juneau, directeur de la prévention à l'Institut de cardiologie de Montréal, qui offre des services de prévention et de promotion de la santé. " Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. "

Un bon rendement

Chez Desjardins, une étude réalisée en 2008 auprès de 1 000 employés montre que chaque dollar dépensé dans le programme de santé et mieux-être s'est traduit par un rendement de 1,50 à 3 $ au bout de trois ans.

" Le rendement de 1,50 $ touche des facteurs facilement mesurables, comme l'abaissement du taux d'absentéisme et du taux de roulement pendant la période étudiée, tandis que celui de 3 $ porte sur d'autres facteurs plus qualitatifs, comme le degré d'engagement, précise Réal Cassista, directeur, assurance collective et gestion de la santé, de Desjardins.

Luc Saint-Pierre, vice-président, ressources humaines, de Pfizer Canada, signale que 80 % des employés qui ont participé aux programmes de santé et bien-être disent avoir amélioré leurs habitudes de vie. " Ce sont des mesures valables qui contribuent grandement à la mobilisation des employés. "

Des chiffres convaincants

17 % Coût direct et indirect de la non-santé, en proportion de la masse salariale.

1,8 jour Réduction de l'absentéisme, par employé par année, dans les entreprises qui offrent des programmes de santé et mieux-être.

28 % Écart de la hausse de la valeur aux actionnaires entre les entreprises qui offrent des programmes de santé et celles qui n'en offrent pas.

12 % Augmentation de la productivité d'un employé qui pratique une activité physique régulièrement.

Source : Watson Wyatt, sondage nord-américain, 2008


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