Un cocktail de solutions pour financer son MBA


Édition du 16 Janvier 2016

Un cocktail de solutions pour financer son MBA


Édition du 16 Janvier 2016

[Photo : Shutterstock]

Il est de moins en moins fréquent que les MBA soient payés par les entreprises des candidats.. Ces derniers doivent donc bien planifier le financement de leurs études.

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Jean-Sébastien Guertin, directeur principal ingénierie chez Keurig Canada, a dû débourser près de 50 000 $ afin de réaliser son MBA pour cadre de l'Université de Sherbrooke, commencé en septembre dernier pour une durée totale de 18 mois. Pour financer son projet, il a utilisé pour 35 000 $ d'options de son entreprise. Le reste des fonds a été accumulé en épargnant durant trois ans. Réunir une somme de cette importance a nécessité de faire des choix qui ont aussi touché la famille.

«Nous avons décidé de faire certains sacrifices, comme de diminuer le nombre de voyages, pour faire cet investissement plutôt que de nous endetter», explique Jean-Sébastien Guertin. Il poursuit son MBA tout en continuant à travailler. Son objectif : accéder à des fonctions de gestion d'entreprise alors qu'il gère pour l'instant essentiellement des projets technologiques.

Une aide conditionnelle de l'entreprise

Certains candidats au MBA profitent de l'aide financière de leur entreprise, qui peut payer en partie ou en totalité leurs droits de scolarité. C'est le cas de 70 % des 44 étudiants de l'EMBA McGill-HEC Montréal et d'environ la moitié des étudiants au MBA pour cadres de l'Université Laval et du MBA de HEC Montréal.

«C'est une pratique de moins en moins fréquente, notamment parce que les étudiants préfèrent garder leur indépendance et ne pas être liés par des contrats de fidélité qui les obligent à retourner travailler pour un temps minimum dans l'entreprise qui a payé les droits de scolarité», explique Alain Tremblay, directeur général adjoint du Centre Laurent Beaudoin, de l'Université de Sherbrooke.

En effet, lorsque les entreprises paient en tout ou en partie les droits d'un MBA, elles imposent souvent aux diplômés de rester à leur emploi pendant plusieurs années, habituellement de deux à cinq ans. Cela n'est pas automatique, notamment lorsqu'elles ne contribuent que pour moins de la moitié des coûts du programme. En cas de départ avant la fin de la période convenue, l'étudiant doit rembourser une partie des droits de scolarité au MBA payés par la société.

Des bourses au mérite

Le montage financier des étudiants au MBA est souvent constitué d'un cocktail de solutions : épargne, marge de crédit (étudiante, hypothécaire ou autre), etc. Conscientes de cette réalité, les universités proposent des solutions variées.

À l'Université McGill, pour le programme de MBA, «90 % des étudiants reçoivent une bourse d'en moyenne 12 000 $ selon des critères de performance divers [résultats scolaires, bénévolat, expérience à l'étranger, etc.]», précise Don Melville, directeur du programme. Relativement à l'EMBA McGill-HEC Montréal, les candidats issus du milieu des organismes à but non lucratif et les Autochtones sont admissibles à deux bourses (de 50 000 $ chacune).

À l'Université Laval, une vingtaine de bourses de 2 000 $ sont accordées par la Faculté des études supérieures et postdoctorales aux étudiants inscrits au MBA. Les candidats peu fortunés peuvent aussi bénéficier de bourses de 1 000 $ à 5 000 $ financées par des donateurs, comme les bourses d'accessibilité Claude-Gariépy, Claude-Fortier et Yves-Potvin.

Dans certains établissements, dont l'Université du Québec à Trois-Rivières, les fondations peuvent offrir des bourses. Des prix sont également décernés pour récompenser l'excellence de certains types de travaux, notamment un mémoire. À l'Université Concordia, 235 000 $ ont été versés en diverses bourses et récompenses en 2014-2015 à des étudiants au MBA.

Emprunter à taux réduit

Par ailleurs, la plupart des institutions financières offrent des marges de crédit étudiantes aux conditions avantageuses pour les étudiants inscrits au MBA et à l'EMBA. Certaines ont même des accords avec des universités, comme c'est le cas pour le Mouvement Desjardins et l'Université McGill. En règle générale, ces marges de crédit étudiantes sont assorties de taux inférieurs à ceux des prêts personnels. Par exemple, le taux d'intérêt de la Marge de Crédit Royale de la RBC pour étudiant est fixé au taux préférentiel auquel on ajoute 0,5 %, un taux qu'elle promet sur son site Internet de maintenir après l'obtention du diplôme.

De plus, le plafond de la marge de crédit étudiante est souvent élevé pour tenir compte des coûts importants de certains programmes de MBA, notamment pour cadres, mais aussi pour couvrir les frais de subsistance pendant la durée des études dans le cas d'un MBA à temps plein. Les plafonds varient de 90 000 $ (Mouvement Desjardins) à 125 000 $ à la CIBC, par exemple. Les institutions financières se montrent également plus souples à l'égard du remboursement de la marge de crédit. Les étudiants peuvent rembourser seulement les intérêts durant leurs études et ont même droit à une période de grâce de 6 à 12 mois dans certaines institutions financières avant de commencer à rembourser le capital.

Puiser dans son REER

Jacques La Berge, 56 ans, consultant en vente, développement des affaires et communication, a dû prévoir une perte de revenus d'environ 20 000 $ pour suivre son MBA pour cadres à l'Université Laval, qui coûte 16 500 $. Il a lui aussi économisé sur les voyages pendant deux ans avant de commencer ses études.

«Pour pouvoir étudier, j'ai moins le temps de faire du développement d'affaires et je dois refuser des contrats», constate-t-il. Ainsi, il a dû piger 2 000 $ dans son REER pour combler des besoins de trésorerie. Le Régime d'encouragement à l'éducation permanente (REEP) permet, lorsque le programme d'études est suivi à temps plein, de prélever sous certaines conditions jusqu'à 20 000 $ sur quatre ans dans son REER sans incidence fiscale. Le remboursement doit se faire sur une période maximale de 10 ans à un rythme prescrit par la réglementation.

Par ailleurs, le coût des études à temps plein donne droit à des crédits d'impôt.

«C'est un investissement vite rentabilisé, car on observe une augmentation des revenus de nos étudiants d'environ 20 % six mois après l'obtention de leur diplôme», souligne Louis Hébert, directeur des programmes MBA et EMBA à HEC Montréal.

Jacques La Berge a calculé qu'il devrait rentabiliser son investissement en un an. Fort de ses premiers apprentissages au MBA, il s'est adjoint les services de consultants spécialisés pour l'aider à accroître ses activités. De plus, il compte pouvoir augmenter rapidement son tarif horaire, si bien qu'il s'attend à doubler ses revenus actuels rapidement.

Coût d'un programme de MBA

Établissement / MBA pour cadres (exécutif) / MBA

EMBA McGill-HEC Montréal / 84 000 $ / -

Université McGill / - / 79 500 $

Université Concordia / 75 000 $ / 7 000 $

Université de Sherbrooke / 49 200 $ / 5 400 $

Université Laval / 16 500 $ / 4 457 $

ESG UQAM / 7 700 $ / -

HEC Montréal / - / 7 500 $

Coût pour les étudiants québécois et les résidents permanents. Le bas coût du programme de ESG UQAM tient au fait qu'il est le seul à être non privatisé au Québec.

Source : chiffres fournis par les établissements.

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