«Sid Lee nous permettra de devenir des champions de la créativité et du management» - Michael Birkin, pdg de kyu

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Juillet 2015

«Sid Lee nous permettra de devenir des champions de la créativité et du management» - Michael Birkin, pdg de kyu

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Édition du 11 Juillet 2015

Par Olivier Schmouker

Michael Birkin, pdg de kyu.

kyu, une division du holding japonais Hakuhodo, a fait l'acquisition de l'agence de communication-marketing Sid Lee, le 6 juillet, pour un montant non divulgué. Une transaction qui en a surpris plus d'un, mais qui s'explique très simplement, comme nous l'a indiqué Michael Birkin, pdg de kyu, en entrevue.

LES AFFAIRES - Qu'est-ce que kyu, au juste ?

MICHAEL BIRKIN - kyu est un collectif d'agences de communication-marketing dont le but premier est de briller par une créativité débridée. Il est né en 2014 du regroupement des agences américaines Digital Kitchen, SY/Partners et Red Peak Group (Red Peak Branding et RPMC), auxquelles vient de s'ajouter la québécoise Sid Lee. Sa mission est simple : permettre à nos clients de grandir dans un univers de plus en plus complexe et concurrentiel. Et ce, grâce à la philosophie associée au kyu, le terme japonais pour signifier la progression par étapes vers des niveaux supérieurs, comme dans les arts martiaux.

L.A. - En quoi Sid Lee peut-elle contribuer à la propre progression de kyu ?

M.B. - Nous avons choisi Sid Lee parce qu'elle nous permettra de devenir des champions de la créativité et du management. Parce que l'agence québécoise fait preuve d'une véritable furie créatrice : on ne compte plus ses trophées remportés à l'échelle internationale. Et parce qu'elle a un style de management hors norme, mais très efficace : faire la fête, par exemple, est l'une des clés de son succès. Un style dont nous avons beaucoup à apprendre en tant que collectif.

L.A. - Vous répétez que vous êtes un collectif. Est-ce que ça signifie que Sid Lee devra se plier aux règles du groupe ?

M.B. - Non, surtout pas. Il faudrait être complètement malade pour vouloir faire plier les créatifs d'une agence de pub à un diktat étranger. Il est vital que chaque entité du collectif conserve sa spécificité. Car, si l'on voulait changer quoi que ce soit à l'essence même de Sid Lee, nous nous planterions lamentablement. L'important dans un collectif, c'est d'établir un grand respect entre les uns et les autres, afin de pouvoir évoluer tous ensemble de manière harmonieuse.

L.A. - kyu fait partie d'un géant japonais de la communication, du marketing, des médias et du divertissement. Cela vous force-t-il à rendre sans cesse des comptes à de hauts dirigeants à Tokyo ?

M.B. - Cela fait des années que je travaille avec des partenaires asiatiques - j'ai été récemment le vice-président, marketing, du fabricant d'ordinateurs taïwanais Acer. Et je peux vous affirmer que cela n'entrave en rien ma liberté d'entreprendre. Il est vrai que je suis en contact quotidien avec Tokyo, mais ce n'est pas pour rendre des comptes, c'est plutôt pour établir des liens de confiance de plus en plus forts, jour après jour. Quant aux dirigeants de Sid Lee, ils pourront, s'ils le souhaitent, nouer de tels liens, comme ils pourront tout aussi bien décider de ne jamais appeler Tokyo. Ce sont eux qui en décideront.

L.A. - D'après vous, quel est l'intérêt pour Sid Lee d'intégrer un géant comme Hakuhodo ?

M.B. - Ils sont multiples. Par exemple, cela leur permettra d'étendre leur présence jusqu'en Asie, un marché pénible à pénétrer sans aide locale. Sid Lee, croyez-moi, est au tout début d'une aventure palpitante dont ses dirigeants n'imaginent même pas l'ampleur. Leur coeur restera à Montréal, mais leur tête les amènera à réaliser leurs rêves les plus fous.

L.A. - Et pour vous, que représente l'aventure naissante avec Sid Lee ?

M.B. - Pour le collectif, Sid Lee est un atout phénoménal. Vous ne pouvez pas savoir combien nous sommes heureux de les compter parmi nous ! Et ce n'est pas fini. Nous ne souhaitons pas devenir trop gros, mais continuer de grandir tout de même d'ici les prochains mois.

L.A. - Avez-vous de nouvelles acquisitions en vue ? À Londres, peut-être, où vous avez fait vos premières armes professionnelles, notamment chez Interbrand ?

M.B. - (Rires.) Londres, oui, ça se pourrait bien. Il est clair que la réputation de la créativité des agences londoniennes n'est plus à faire...

Michael Birkin, pdg de kyu

Natif du Royaume-Uni, Michael Birkin compte plus de 25 ans d'expérience dans le domaine publicitaire. Il a été notamment président et chef de la direction d'Interbrand Group de 1987 à 1995. À la suite de l'acquisition d'Interbrand par Omnicom, M. Birkin a occupé plusieurs postes au sein de l'entreprise. Il est notamment devenu président et chef de la direction d'Omnicom Asie-Pacifique de 2004 à 2009. En 2009, il a acheté une participation majoritaire dans l'agence RPMC, où il a lancé Red Peak Group en 2010. Il est devenu pdg de kyu le 1er juillet 2014.

Sid Lee en quatre dates

1993: Création de l'agence à Montréal. Son premier client : un plombier.

2008: Sid Lee devient l'une des principales agences du fabricant de chaussures et d'équipement sportif Adidas.

2011: Le magazine américain Forbes classe Sid Lee parmi les cinq agences les plus performantes du monde.

2014: L'agence montréalaise remporte 15 Lions au Festival international de la créativité de Cannes.

2015: Rachat de Sid Lee par kyu. Aux termes de l'entente, Sid Lee maintiendra son siège social à Montréal.

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