«Ma plus grande crainte en tant que gestionnaires, c’est qu’un employé me dise qu’il est en “burn-out”», confie le PDG de Sharethrough, JF Côté. (Photo: courtoisie)
RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l'on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.
RHÉVEIL-MATIN. Il y a de ses expériences qui nous marquent aux fers rouges. Pour JF Côté, le président de Sharethrough, c’est l’épuisement professionnel de son père qui a complètement bouleversé la vie de ce petit bonhomme d’une douzaine d’années.
Trente-deux ans plus tard, «ma plus grande crainte en tant que gestionnaire, c’est qu’un employé me dise qu’il est en “burn-out”, avoue celui qui dirige la boîte de publicité programmatique. Ça veut dire que je n’ai pas été assez ouvert pour identifier comment il allait. Ça a toujours été au cœur de mon leadership.»
De nombreux mécanismes ont donc été adoptés au sein de la société technologique au fil des ans afin d’éviter que ses membres ne se retrouvent dans une telle situation, indique JF Côté en entrevue avec Les Affaires.
Ainsi, Sharethrough paie la totalité du suivi psychologique de ses employés, et son PDG consulte «religieusement chaque matin» sa boîte de messagerie électronique dans laquelle ses 150 collègues peuvent envoyer questions et commentaires, anonymement ou pas. En plus de leurs vacances, les travailleurs ont aussi droit à trois jours dédiés à leur bien-être.
Depuis le début de la pandémie, l’entreprise a instauré de nombreux rendez-vous, comme des 5@7, des ateliers de yoga ou de cuisine, pour nourrir le bonheur de leurs troupes, et créer un sentiment d’appartenance à l’organisation.
Elle a aussi envoyé de l'équipement promotionnel, comme des chandails et des casquettes, afin que ses travailleurs arborent fièrement leurs couleurs, à l'image d'une équipe sportive.
C’est un défi de taille pour la PME connue sous le nom de District M jusqu'en 2021, moment de l'acquisition de l'enseigne américaine Sharethrough, dont les salariés s'éparpillent entre Montréal, Toronto, New York, Chicago, San Francisco, Los Angeles, Denver, Houston, et bientôt, l’Europe.
Conjuguant le décalage horaire et le travail à distance, JF Côté souhaite que l’expérience employé soit la même, peu importe où se trouve le travailleur. «Avant la COVID-19, les gens s’identifiaient beaucoup à leur lieu de travail. Il a fallu s’adapter rapidement à la virtualité, à ne se voir qu’en 2 pouces par deux pouces sur nos écrans», constate-t-il.
Embrassant maintenant le mode hybride à bras ouverts, il n’observe pas parmi les membres de son organisation de «fatigue Zoom», ce qui contribue fort probablement à l'important taux de participation de ses salariés à ces initiatives. «Je pense qu’en technologie, avec le genre d’employés que j’ai, et notre culture d’entreprise, on adhère à ce mode plus décentralisé et virtuel».
Écoutez-les, pardi
Il va sans dire que dans un secteur d’activité où la compétition pour attirer des talents est féroce, ce souci du bien-être des travailleurs vaut son pesant d’or pour fidéliser ses troupes. Et ça passe en grande partie par la communication, assure le PDG.
«Demandez à vos employés ce qu’ils veulent. Ce n’est plus vrai que c’est à la direction de décider ce qui doit être fait. La raison pour laquelle on a un taux de roulement plus bas que l’industrie, c’est parce qu’on écoute, on s’adapte à eux et qu’ils font partie prenante de l’organisation», explique JF Côté.
Après tout, son équipe est son actif le plus important pour faire croître Sharethrough: «Sans eux, je ne peux développer mes produits, donc je veux qu’ils se sentent bien et respectés, qu’ils se sentent engagés. C’est comme ça qu’on va se bâtir».
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