Sauter une coche au bureau, c'est inacceptable !

Publié le 11/06/2011 à 00:00, mis à jour le 17/06/2011 à 13:30

Sauter une coche au bureau, c'est inacceptable !

Publié le 11/06/2011 à 00:00, mis à jour le 17/06/2011 à 13:30

[Photo : Gilles Delisle]

La question

Un employé a piqué une crise devant ses collègues, dois-je réagir ?

La réponse de nos expertes, Marie-Josée Bélanger et Lucie Marcoux, CRHA, de Zone RH.

" Et comment que vous devez réagir ! Comme pour tout écart de conduite d'un employé, ne rien faire est la pire solution. Les patrons qui pensent que s'occuper d'un incident ne réussit qu'à lui donner de l'importance ont tort. Comme ceux qui balaient l'incident sous le tapis en lançant : " Bof, il est comme ça ! " ou " J'ai d'autres chats à fouetter ! ".

Si vous étiez absent quand votre employé a éclaté, commencez par rencontrer des témoins pour savoir ce qui s'est exactement passé et dit. Ne vous fiez pas à une seule personne.

Ensuite, faites venir l'employé dans votre bureau pour connaître les raisons de son emportement. Ce peut être des raisons personnelles, comme un divorce, des difficultés financières, une maladie, etc. Si c'est le cas, vous pouvez lui conseiller d'utiliser les services de votre programme d'aide aux employés, si vous en offrez un, ou bien de consulter un CLSC ou d'autres ressources. Faites montre d'un peu de compassion, mais, surtout, évitez de jouer au thérapeute ; ce n'est pas à vous de régler les problèmes personnels de vos employés. Vous pouvez aussi inviter votre employé à venir évacuer ses émotions dans votre bureau lorsqu'il sentira que le couvercle de la marmite est sur le point d'exploser.

S'il s'est emporté pour des raisons professionnelles, voyez si vous ne pourriez pas trouver une façon de l'accommoder. S'il n'est pas d'accord avec la stratégie de l'entreprise, expliquez-lui pourquoi il faut agir ainsi. Peut-être votre employé n'a-t-il pas les bons outils pour accomplir sa tâche ? Peut-être s'agit-il d'un conflit avec un autre employé ? Peut-être accepte-t-il mal une nouvelle politique. Quoi qu'il en soit, sa crise de nerfs cache peut-être un mécontentement plus généralisé au sein de votre personnel, et vous avez tout intérêt à en connaître la cause pour prévenir d'autres incidents fâcheux.

Dans un deuxième temps, il est impératif de faire savoir à votre employé que son comportement est inacceptable. Selon la gravité (injures, bris de matériel, etc.), vous pourriez même lui donner un avertissement écrit en lui précisant que si une crise de ce genre se reproduit, vous pourriez appliquer des sanctions... pouvant aller jusqu'au congédiement. Vous devez en effet réaliser que si votre employé pète régulièrement les plombs, non seulement cela aura un effet très négatif sur le climat de travail, mais des collègues pourraient porter plainte pour harcèlement psychologique. D'où l'importance de faire preuve de fermeté !

Et surtout, ne vous montrez pas plus tolérant à l'égard d'un employé colérique, parce qu'il est performant. Avez-vous envie d'envoyer le message à tous vos employés qu'ils peuvent être détestables avec tout le monde s'ils atteignent leurs objectifs ? "

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?