«Les employeurs aussi ont leurs responsabilités»

Publié le 14/05/2010 à 16:57, mis à jour le 07/10/2013 à 12:39

«Les employeurs aussi ont leurs responsabilités»

Publié le 14/05/2010 à 16:57, mis à jour le 07/10/2013 à 12:39

 Ils ne restent pas les bras croisés, certes, mais les employeurs devraient s’impliquer bien davantage auprès de leur relève, les jeunes, et ne pas hésiter à aller là où ils sont : dans les écoles. « Ils ont beaucoup de choses à dire aux jeunes, dit André Labrecque, conseiller d’orientation à l’Académie Les Estacades, de Trois-Rivières. Ils doivent aller dans les classes. Et les écoles doivent aussi leur ouvrir leurs portes. »

PLUS: Pas de diplôme, pas de formation, pas de problèmesLes effets pervers de la pénurie

Depuis quelques années, les initiatives se multiplient au Québec, tant pour faire connaître les métiers que les entreprises elles-mêmes. Celles-ci sont bien conscientes que les stratégies d’hier ne suffisent plus à attirer des jeunes en temps de pénurie. « Nous allons rencontrer les étudiants dès leur première année de cégep », dit Marie-Pierre Cloutier, responsable des ressources humaines de G.E. Leblanc, une entreprise qui conçoit et fabrique de l’équipement pour l’abattage de porcs à Saint-Anselme, dans Bellechasse.

Les cohortes de finissants en génie mécanique sont peu nombreuses au cégep de Lévis, une quarantaine tout au plus, alors qu’il faudrait en former le double pour satisfaire la demande dans la région. Mme Cloutier sait que plus tôt elle rencontre les jeunes, mieux ce sera pour G.E. Leblanc. « Ils apprennent à connaître l’entreprise et quand ils terminent leur cours, notre nom va sonner des cloches. C’est plus efficace que d’afficher seulement de postes, par exemple. »

De plus, la PME de Saint-Anselme a créé des stages de trois mois dans son entreprise, offerts aux finissants qui en sont à leur dernière session au collégial. « Nous leur offrons de travailler sur différents projets, avec de beaux équipements, ce sont des stages faits sur-mesure. La seule condition : qu’ils travaillent avec nous par la suite. »

Pour G.E. Leblanc, ces stages servent non seulement à recruter de la main-d’œuvre, mais aussi à insuffler jeunesse et dynamisme. « Au cégep, ils ont appris à travailler sur les derniers logiciels sur le marché, ils arrivent avec de nouvelles idées, ils nous apportent beaucoup. »

Former les jeunes sur les lieux de travail

À Baie-Saint-Paul, dans Charlevoix, l’entreprise Simard Suspension participe pour la troisième fois un programme alternance travail/études, en collaboration avec l’école secondaire de l’Isle-aux-Coudres qui offre un DEP en soudage-montage. Les finissants sont très prisés dans la région. Les élèves effectuent 36 jours de stage – trois séjours de 12 jours chacun – chez Simard Suspension pendant leur formation d’un an et demi. La PME de Charlevoix conçoit, fabrique et installe des systèmes de suspension pour véhicules lourds.

« Nous les intégrons dans nos équipes comme apprentis, dit Lise Melançon, conseillère aux ressources humaines. Pour nous, cela demande une structure d’accueil, car ils sont suivis par un chef d’équipe. Mais ça vaut le coup : nous voulons qu’ils viennent travailler chez nous après leur formation, que notre entreprise suscite leur intérêt. Les stages les perfectionnent comme futur employé. »

Une quinzaine d’élèves profitent du programme. Ils se divisent entre Simard Suspension et une autre entreprise de la région de Charlevoix.

« La formation sur les lieux de travail est devenue une tendance assez forte », constate Mircea Voltur, professeur à l’INRS et responsable de l’Observatoire Jeunes et Société. Ce qui est une fort bonne chose, même si elle a été provoquée par la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, ajoute l’économiste André Grenier, coordonnateur de l’équipe d’analyse du marché du travail à Emploi-Québec.

«Il faut revenir à un système d’apprentis. Les entreprises peuvent former aussi ! Il faut que les employeurs cessent de penser que leurs employés doivent arriver clé-en-main. Ils ont aussi une responsabilité. Qu’ils la fassent sculpter, la clé. »

 

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