Le coaching pour développer son leadership


Édition du 16 Janvier 2016

Le coaching pour développer son leadership


Édition du 16 Janvier 2016

« La coach a été une guide pour moi. Elle m’a aidé à me poser les bonnes questions et à trouver mes réponses, à faire le tri entre mes diverses possibilités de carrière », dit Jean-Olivier Dalphond, associé de PixMob. [Photo : Jérôme Lavallée]

Depuis quelques années, bon nombre de programmes de MBA au Québec proposent du coaching à leurs étudiants. Les candidats bénéficient de plusieurs heures de suivi personnalisé pour développer leurs compétences personnelles de leader ou pour les aider à trouver un poste à leur mesure. Un avantage très prisé des étudiants.

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Jean-Olivier Dalphond, 33 ans, s'est porté volontaire pour participer au programme de coaching de son programme de MBA à temps plein de HEC Montréal, en 2011-2012. Alors qu'il travaillait dans le domaine du développement durable, il a voulu réorienter sa carrière sans savoir quelle direction choisir. Aujourd'hui, il est l'un des associés de l'entreprise montréalaise PixMob, spécialisée dans la création d'objets interactifs pour des événements culturels.

«Quand on commence un MBA, on se pose beaucoup de questions. La coach a été une guide pour moi. Elle m'a aidé à me poser les bonnes questions et à trouver mes réponses, à faire le tri entre mes diverses possibilités de carrière.»

«Suivre un MBA, ce n'est pas seulement faire des apprentissages théoriques sur la gestion d'entreprise, c'est aussi adopter une mentalité d'affaires, ce à quoi le coaching contribue beaucoup», ajoute Jean-Olivier Dalphond.

Offert depuis 2006, le programme de coaching est suivi par 80 à 100 étudiants par an à HEC Montréal, soit environ 65 % des personnes inscrites. «C'est une expérience individuelle qui aide à passer du statut de professionnel à celui de gestionnaire. Il est d'autant plus pertinent que beaucoup de candidats au MBA sont en réorientation de carrière», explique Viana Poulin, coordonnatrice du programme de coaching pour les MBA de HEC Montréal et professeure invitée au Département de management.

Après avoir rempli un questionnaire sur les pratiques de gestion, les étudiants ont une meilleure idée de leur profil. De plus, les séances de coaching - non obligatoires -, réalisées par des professeurs ou des personnalités du monde des affaires, permettent de corriger certaines lacunes, par exemple la difficulté à affirmer son autorité.

Priorité à la recherche d'emploi

À l'Université McGill, le programme de coaching, offert depuis six ans dans les programmes de MBA, est plutôt axé sur la recherche d'emploi.

Les volontaires passent un test psychométrique en deuxième année. «Ensuite, ils discutent avec les coachs de leur CV et de leur savoir-être [comment se présenter à une entrevue, etc.]. C'est un plus, notamment pour les étrangers qui ne connaissent pas toujours certains codes chez nous», dit Marie-José Beaudin, directrice exécutive du centre de carrière Soutar de la Faculté de gestion Desautels de l'Université McGill.

«Grâce à ce suivi personnalisé, notre taux de placement est très bon [89 % trois mois après l'obtention du diplôme]», précise-t-elle. En 2014, 76 étudiants ont suivi le programme de coaching.

Offert aussi aux gestionnaires expérimentés

Le coaching, qui figure déjà depuis quelques années dans les programmes réguliers de MBA, commence à être offert également dans les MBA pour cadres. Ces programmes accueillent des gestionnaires chevronnés, avec une expérience professionnelle d'au moins 10 ans, dont plusieurs années à des postes de gestion. Les universités Laval, McGilll et de Sherbrooke, notamment, ont introduit le coaching pour proposer une offre personnalisée.

«Les entreprises veulent des leaders qui réfléchissent, se connaissent bien, prennent position et se gèrent correctement avant de gérer les autres», affirme Alain Gosselin, responsable du module Reflective mindset de l'EMBA McGill-HEC Montréal et directeur de l'École des dirigeants HEC Montréal.

«Cette offre nous démarque», souligne Alain Tremblay, directeur adjoint du Centre Laurent Beaudoin de l'Université de Sherbrooke.

À l'instar de l'Université Laval, l'établissement a choisi des coachs certifiés pour animer les séances. Les étudiants commencent par passer des tests psychométriques. Puis ils ont droit à un accompagnement personnalisé axé sur le profil de chacun, tout au long de leur programme d'études.

«Par exemple, si les réponses au questionnaire révèlent une tendance à être très contrôlant et des difficultés à déléguer, on travaille en coaching pour trouver des solutions : quelles mesures de suivi mettre en place pour réussir à déléguer et que le collaborateur se sente autonome tout en répondant au besoin de contrôle du gestionnaire», explique Nathalie Cotard, chargée d'enseignement au Département de management de l'Université Laval et coach de gestion certifiée.

À l'Université McGill, le coaching à l'EMBA se fait plutôt par les pairs, qui suivent une formation au préalable sur «l'art de poser des questions», précise Alain Gosselin. Le coaching commence par une «retraite» de six jours pour la cohorte, durant laquelle les étudiants passent des tests psychométriques, dont les résultats sont analysés par une firme spécialisée. «Le module Reflective mindset propose ensuite plusieurs jours de réflexion sur des enjeux du milieu des affaires, puis sur soi-même [Quelles sont mes ambitions ? Mes motivations ? Comment mieux m'affirmer ? ]», dit M. Gosselin.

Une façon pour les gestionnaires d'apprendre sur eux-mêmes, mais aussi d'améliorer leur leadership : «Les dirigeants passent leurs journées à poser des questions, à amener les gens à réfléchir. Ils doivent trancher et rallier les autres à leurs décisions, souligne M. Gosselin. Jouer le rôle de coach pendant leur programme d'EMBA les aide à développer ces habiletés.»

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