Le lab: La délicate science du filtrage d'idées


Édition du 25 Janvier 2014

Le lab: La délicate science du filtrage d'idées


Édition du 25 Janvier 2014

Par Olivier Schmouker

«J'ai moi-même un million d'idées par jour. Ça bouillonne sans cesse dans ma tête. Le danger, c'est de se laisser submerger et de se noyer» - Marie-Ève Laroche, propriétaire de l'espresso bar Pikolo. Photo: Jérôme Lavallée

Les personnes créatives, c'est bien connu, sont comme des entonnoirs à idées : elles recueillent toutes celles qui leur tombent du ciel, d'autant plus aisément que l'ouverture du cône est grande. Le hic ? Cet entonnoir peut vite se transformer en instrument de torture. Il devient dès lors impossible de passer à l'action, et ce, même si l'on sait qu'il y a en soi une idée géniale.

Comment remédier à ce problème ? Un filtre, bien sûr. D'où mon idée de rencontrer un expert dans la science du filtrage, soit un barista. Rendez-vous aussitôt fixé avec l'un des plus réputés de Montréal, Marie-Ève Laroche, la propriétaire de l'espresso bar Pikolo, au carrefour de l'avenue du Parc et de la rue Sherbrooke.

«J'ai moi-même un million d'idées par jour. Ça bouillonne sans cesse dans ma tête. Le danger, c'est de se laisser submerger et de se noyer», m'a-t-elle confié. Et d'ajouter : «Alors, je filtre. Comme le café. Vraiment. Je laisse le temps faire son oeuvre, et j'ai confiance que seul le meilleur finira par passer.»

L'un de ses professeurs à HEC Montréal lui a enseigné en 2009 un truc pour bien filtrer ses pensées. Il lui a conseillé de traquer sans relâche le pourquoi du comment, afin d'éviter de ne réfléchir qu'en surface. «Un exemple concret : les clients qui s'installent au comptoir ne savent jamais quoi faire de leur manteau. Certains s'assoient dessus et l'abîment, d'autres prennent le siège voisin pour l'y déposer, etc. La solution est toute bête : installer un petit crochet devant chaque tabouret fixe», a-t-elle illustré, le regard pétillant d'ingéniosité.

Mais comment savoir si l'idée retenue est bel et bien la meilleure ? «C'est simple, j'en parle autour de moi. Si elle ne fait pas l'unanimité, c'est le signe qu'elle n'est pas excellente, qu'il y en a une autre meilleure encore, et qu'il me faut donc continuer à filtrer», m'a-t-elle expliqué.

En fait, un signe ne trompe pas. «La bonne idée est celle dont la saveur finale nous charme. C'est celle qui parle à notre âme, qui la porte plus loin. C'est celle qui nous nourrit et qui nourrira tous ceux qui en bénéficieront», m'a dit Marie-Ève Laroche.

Un café simple et authentique

De là vient d'ailleurs son assurance de viser juste avec le Pikolo, qui a ouvert ses portes en 2011. «Le café a toujours piqué ma curiosité. Je me suis dit que les Québécois pourraient, eux aussi, attraper la piqûre, si on les y exposait. J'ai donc fait un voyage d'un an en Australie pour tout apprendre sur l'art du barista (production, torréfaction, mélanges, etc.), puis j'en suis revenue avec l'idée d'ouvrir un café simple et authentique, où les clients qui demanderaient le café du jour se verraient offrir chaque fois quelque chose de différent. Question de découvrir qu'un café peut avoir des saveurs fruitées, épicées, chocolatées ou encore florales», m'a-t-elle dit, d'un air malicieux.

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