La course vers le précipice

Publié le 17/11/2012 à 13:59, mis à jour le 20/11/2012 à 13:59

La course vers le précipice

Publié le 17/11/2012 à 13:59, mis à jour le 20/11/2012 à 13:59

Par Premium

Le problème de la course vers le précipice, c’est qu’on peut la gagner.

Par : Seth Godin

Nous savons que les industriels tentent de tirer le moindre sou de chaque marché. Nous savons que nos concurrents veulent réduire leurs coûts à zéro et s’imposer comme le seul choix évident aux yeux du consommateur. Et nous savons aussi que bon nombre de ceux qui veulent exploiter les ressources naturelles les veulent toutes, tout de suite et à bon marché.###

Nous pouvons éliminer toutes les règles qui visent à protéger l’eau ou la sécurité des consommateurs. Nous pouvons exploiter les travailleurs, les obliger à en faire plus pour moins cher, afin de soumissionner à un prix plus bas que celui de la concurrence. Nous pouvons abuser des consommateurs moins bien informés et les tromper pour qu’ils achètent des articles qui leur donneront satisfaction à court terme, mais des maux de tête à long terme. Les résultats seront peut-être douloureux, mais la voie pour y parvenir est certainement la plus simple. Nul doute, nous savons comment y arriver.

Dans notre monde connecté, les producteurs de biens subissent une forte pression. Le prix de tous les biens qui respectent certaines normes ou qui répondent à un appel d’offres est connu instantanément par tous les acheteurs. Cela signifie que les grandes entreprises exigeront de chaque pays le plus faible taux d’imposition possible, des lois environnementales édulcorées au point d’être éliminées et l’abolition des protections dont profitent les travailleurs. Tout cela pour que les industriels d’un pays produisent des biens au moindre coût. Je sais que tout cela peut être fait. Il y a toujours moyen de rogner sur les coûts, de sacrifier la qualité de vie et de souffrir en silence au nom d’une part de marché supplémentaire.

Agir pour tomber le premier dans le précipice…

Peut-être y gagnerez-vous quelques dollars de plus pendant un moment, mais cela ne durera pas, et vous n’en serez pas fier. Il y aura toujours quelqu’un qui trouvera le moyen d’être moins cher ou plus inflexible que vous.

La course vers le sommet me semble plus sensée.

Elle met l’accent sur le design, sur le respect, la dignité, l’audace, l’innovation, la durabilité, et oui, sur la générosité, alors qu’il est tellement plus facile d’être égoïste. Elle est aussi risquée, pleine d’obstacles techniques et émotionnels, et demande de la patience, des efforts et de l’intuition. La course vers le sommet est un parcours à long terme, avec des résultats souhaitables.

Je m’y inscris.

 

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