Je me souviens

Publié le 02/09/2010 à 13:32, mis à jour le 02/09/2010 à 13:33

Je me souviens

Publié le 02/09/2010 à 13:32, mis à jour le 02/09/2010 à 13:33

Je me souviens d'avoir déjà fait partie de la relève. Jeune, frais émoulu de l'université, la tête remplie d'idées, de rêves et de projets que je souhaitais réaliser dans les entreprises pour lesquelles je travaillerais, j'avais de grandes aspirations quant à la façon de vivre l'aventure du travail. Et je n'avais qu'une envie: partager cette énergie et cette motivation avec mes patrons. Mieux, je rêvais de contribuer à améliorer les services et l'atmosphère de travail…

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Hélas, il en a été tout autrement! Les entreprises qui m'ont embauché me formaient pour que je connaisse les produits, les systèmes, les techniques de vente, m'informaient des politiques et des procédures de la société; mais jamais on ne me demandait mon avis, jamais on ne me faisait participer au processus décisionnel. Bien entendu, j'avais — comme tous les jeunes — un sens critique aiguisé, et mes jugements étaient peu nuancés. Mais, j'en étais persuadé, j'avais de de bonnes idées.

Je me souviens, alors que je travaillais au service de la photographie d'un grand magasin, avoir reçu deux importants lots d'affiches encadrées. Après avoir observé le comportement des clients, j'ai vite compris ce qui leur plaisait. J'ai donc pris l'initiative de me rendre à l'entrepôt, après mon boulot, afin de choisir les affiches les plus populaires et de les faire livrer au magasin. Résultat: ce mois-là, on a atteint un record de ventes. Moi, en revanche, j'ai récolté une montagne de réprimandes: un grief des employés de l'entrepôt, une insulte du responsable des étalages, une mise en garde de mon patron me rappelant de rester à ma place (… mais avec un sourire complice!). On a alors refait les étalages avec le matériel restant… qu'on a dû retourner au fournisseur trois mois plus tard, faute de l'avoir vendu. Ma seule reconnaissance, je l'ai obtenue des clients, qui m'envoyaient leurs amis afin que je les conseille dans l'achat d'une affiche.

J'ai relevé un manque de considération semblable pour l'intelligence des jeunes de la relève dans une usine de viande de Calgary où j'ai travaillé un été. J'étais jumelé à M. Moore, un «vieux» de 38 ans astucieux et fort sympathique, qui s'amusait à m'expliquer tout ce qui pourrait accroître l'efficacité dans l'usine. Mais pourquoi n'en parlait-il pas au contremaître? Quand je lui ai posé la question, il m'a répondu qu'une idée brillante ne pouvait pas venir d'un jeune ouvrier, et que, si ça se produisait, certains hauts gestionnaires se sentiraient menacés. À la fin de l'été, un consultant en amélioration continue est venu faire une évaluation, et il n'a proposé que moins de la moitié des idées de M. Moore — qui, je l'ai appris par la suite, est devenu maire de sa petite localité; sa reconnaissance, il l'aura finalement obtenue ailleurs qu'à l'usine. Par ailleurs, je trouvais bien curieux que, à cette usine, les responsables des ressources humaines qui définissaient les relations de travail des 10 prochaines années, soient, en fait, à deux ans de la retraite; leurs besoins et leurs attentes étaient-ils les mêmes que ceux des autres employés (dont les jeunes de la relève)? J'en doutais.

Puis, quelques années plus tard, alors que j'étais stagiaire dans une société parisienne, un patron s'est mis à s'intéresser au rêve que je caressais — lancer une filiale du groupe au Québec — et à me questionner. Il était fasciné par mon désir de réinventer le métier qu'on faisait dans cette boîte. Un projet utopique pour un jeune de 22 ans, me direz-vous? Il semble que ma naïveté, mon pouvoir de conviction et mon grand désir de réussir ont porté fruit. Mon patron m'a accordé sa confiance et m'a donné la latitude nécessaire pour concrétiser mon rêve, devenu nôtre. Ainsi soutenu, j'ai fait de l'entreprise le numéro un sur le marché d’ici.

Quelle différence y a–t-il entre la situation du jeune employé d'un grand magasin, celle de l'ouvrier jumelé à M. Moore et celle du stagiaire à Paris? La réponse: le patron!

Et nous, les patrons d'aujourd'hui? Que fait-on de la relève dans nos organisations? Quelle place lui accorde-t'on? Quand je m'arrête pour me rappeler cette époque où je faisais partie de la relève, je me mets à l'écoute des jeunes. Je les questionne sur leurs aspirations, je suis attentif à leur vision de l'entreprise. Et, le plus souvent… c'est très inspirant!

Et vous, vous souvenez-vous des années où vous incarniez la relève?

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