Illuminé par le zen

Publié le 06/11/2008 à 10:08

Illuminé par le zen

Publié le 06/11/2008 à 10:08

Par lesaffaires.com
Les entraîneurs de soccer ont l'habitude de pousser les joueurs à la limite de leurs forces physiques. Jürgen Klinsmann, lui, prône le yoga et la relaxation!

«On dit souvent qu'un match se décide dans la tête, c'est pourquoi il faut aussi "entraîner" l'esprit», explique l'Allemand Jürgen Klinsmann.

Quand il a pris le poste d'entraîneur du club de soccer allemand du Bayern de Munich, l'été dernier, il a profité du congé des joueurs pour transformer le centre d'entraînement de fond en comble. Il l'a équipé d'une salle de cinéma, d'une bibliothèque, de billards, de consoles de jeu, etc. Et une salle de yoga a été aménagée.

Le club a investi 3,7 millions d'euros (5,6 millions de dollars) dans ce qu'il appelle désormais «le Centre de performance». «Il faut stimuler les joueurs, les inciter à progresser», indique l'ancien capitaine de l'équipe d'Allemagne de 43 ans.

Au retour des joueurs de l'équipe la plus titrée d'Allemagne, une autre petite surprise - symbolique - les attendait : quatre statues blanches représentant Bouddha qui surmontaient le complexe de la Säbener Strasse.

Énergie positive

Les séances d'entraînement ont radicalement changé. «L'objectif est de travailler intensivement, avec des buts précis, car cela permet de développer une énergie positive», détaille M. Klinsmann.

Deux points sont essentiels : l'individualisation du travail et l'épanouissement de chacun sur et en-dehors du terrain. Concrètement, les joueurs ont maintenant des objectifs personnels à atteindre à court et moyen terme, tant sur le plan sportif que personnel. Du jamais vu dans un milieu où l'on ne jure que par l'esprit d'équipe.

Pour mener à bien cette révolution, M. Klinsmann s'est entouré de nouveaux venus dans le soccer germanique. Des préparateurs physiques américains, un adjoint mexicain et un psychologue allemand. Ils sont chargés de mettre en pratique les idées de Klinsmann, qui n'a aucune expérience d'entraîneur de club et qui est de son propre aveu «plus un communicateur qu'un technicien».

«Notre présence permet à chacun d'insister sur les aspects essentiels de sa mécanique personnelle. Nos derniers tests physiques montrent que tous les joueurs, sans exception, ont progressé depuis cet été», dit Marcelo Martins, l'un des adjoints issus des Etats-Unis.

Inspiré par les Lakers

Ses idées, M. Klinsmann les a ramenées de son séjour en Californie, où il vivait depuis sa retraite en 1998. Il y a découvert le zen ainsi que des techniques d'entraînement innovantes, comme celles qui sont pratiquées dans le basket-ball professionnel américain, notamment chez les Los Angeles Lakers.

«Avoir une telle infrastructure ne fait pas marquer des buts, mais elle donne les conditions optimales pour marquer des buts, et encore mieux jouer», estime le manageur général Uli Hoeness, symbole un peu rustique du Bayern, et pourtant enthousiasmé par les changements opérés par M. Klinsmann.

Cela étant, de tels bouleversement ne vont pas sans grincements de dents. Des joueurs se disent déroutés par les nouvelles séances d'entraînement, où l'on se soucie plus du mental que du physique. Et des partisans bavarois s'indignent du fait que les joueurs soient délibéremment moins accessibles qu'auparavant, «histoire de préserver leur sérénité».

Mais surtout, les résultats de début de saison ont été catastrophiques. Tout bonnement les pires depuis une vingtaine d'années. Trois nuls, deux victoires, deux défaites : un maigre total de neuf points sur vingt-et-un possibles, et huit de moins que l'année précédente.

«Klinsi apporte une nouvelle approche dans le monde du soccer», a alors dit Karl-Heinz Rummenigge, le président du club, en soulignant qu'il fallait lui laisser le temps pour voir le fruit de son travail mûrir.

Dernièrement, tout semble aller mieux pour le Bayern. Il vient d'enregistrer cinq victoires d'affilée. L'objectif pour la première saison à saveur zen - somme toute modeste - est toujours à portée de crampons : remporter la Bundesliga et se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des champions.

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Klinsmann en bref

Au milieu des années 90, Klinsi - comme on le surnommait - était l'un des piliers d'un Bayern exubérant et instable, rebaptisé "FC Hollywood" par la presse allemande.

Sa carrière l'a mené de Stuttgart à Tottenham, en passant par Monaco, l'Inter et Gênes. Puis, Klinsmann est parti en 1998 étudier le management du sport dans le sud de la Californie, d'où est originaire son épouse.

Nommé sélectionneur de l'Allemagne en 2004, il a mené la Nationalmannschaft sur le podium de la Coupe du monde 2006. Il occupe depuis cet été le poste d'entaîneur du Bayern de Mucich, le club le plus prestigieux d'Allemagne.

Avec AFP, JDD et les Cahiers du Foot.

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