Hausse du salaire minimum : un défi comme tant d'autres pour Metro


Édition du 26 Août 2017

Hausse du salaire minimum : un défi comme tant d'autres pour Metro


Édition du 26 Août 2017

Par Dominique Beauchamp

La facture annuelle de 50 millions de dollars est impressionnante pour Metro (MRU, 41,92 $), mais l'épicier est bien équipé pour s'ajuster à la hausse de 21 % du salaire minimum en Ontario l'an prochain.

Sept analystes sur huit ont réduit leurs cours cibles, mais la majorité d'entre eux recommandent toujours l'achat du titre de l'épicier reconnu pour sa gestion efficace et sa répartition du capital.

Tal Woolley, de Eight Capital, coiffe même son rapport du titre «Restez avec l'équipe qui sait comment bûcher».

Le cours cible moyen de 47,90 $ laisse entrevoir un gain potentiel de 14 % pour le titre.

Il faut dire que le grand patron Éric La Flèche a promis que l'entreprise ne «ménagera aucun effort» pour contrer une dépense qui équivaut à 0,16 $ par action, selon les calculs de Patricia Baker, de Banque Scotia.

Le PDG s'est aussi dit persuadé de pouvoir absorber le choc entièrement, mais pas dès la première année.

«Le train de mesures des dirigeants pour accroître la productivité au cours des deux prochaines années est avancé», croit d'ailleurs Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux.

Tous s'attendent à ce que Metro hausse ses prix et remanie les horaires et les tâches des employés en magasin et dans les centres de distribution, à court terme.

L'épicier accélérera sans doute aussi l'installation de caisses en libre-service et d'étiquettes électroniques maintenant que le rendement de ces investissements augmente.

Un nouveau centre de distribution que Metro envisage d'ériger en Ontario sera sans doute automatisé.

L'inflation à la rescousse

En se fiant à l'expérience de la hausse de 7,3 % du salaire minimum de 2014 en Ontario, Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, prévoit que les prix des aliments pourraient augmenter de 0,7 à 1 % dans cette province l'an prochain.

«Les épiciers pourraient même hausser certains prix dans les prochains mois pour tester des stratégies», dit-il.

Le retour de l'inflation alimentaire, après 10 mois de déflation, devrait arriver à point nommé pour aider les épiciers à nourrir leurs revenus et à soutenir leurs marges.

À plus court terme, les analystes s'attendaient déjà à ce que les prix de la viande et de la volaille augmentent maintenant que la saison trop pluvieuse du barbecue est passée.

Sans le mauvais temps de juin, les ventes comparables auraient été positives au lieu de reculer de 0,2 % au troisième trimestre.

Comme d'autres épiciers, Metro n'a pas pu entièrement refiler aux consommateurs la hausse du coût de ces aliments.

M. Woolley gardera tout de même à l'oeil la stratégie promotionnelle de Loblaw (L, 67,90 $) et de Walmart Canada, car elle dictera l'intensité de la concurrence.

Couche-Tard, Adonis et les rachats d'actions en renfort

Chez RBC Marchés des capitaux, Irene Nattel fait valoir que Metro est bien positionné avec ses enseignes au rabais Super C et Food Basics en Ontario.

Non seulement ces supermarchés comptent-ils moins d'employés qu'une épicerie classique, mais la hausse du salaire minimum améliorera aussi le pouvoir d'achat des clients ontariens.

Pour continuer à faire croître ses bénéfices, Metro peut aussi compter sur son placement dans Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 60,70 $), sur le rachat prochain de la part de 45 % qu'il ne détient pas dans l'épicier Adonis et son grossiste Phoenicia, ainsi que sur le rachat annuel de 3 à 5 % de ses actions.

Même s'il garde confiance, Michael Van Aelst, de TD Valeurs mobilières, prévient que les marges seront sous pression pendant plusieurs trimestres, le temps que les mesures les plus lentes à instaurer fassent effet.

Il prévoit quand même une croissance annuelle de 10 % du bénéfice pour 2018 et pour 2019.

M. Shreedhar apprécie toujours autant les mérites de placement et l'efficacité du commerçant, mais la possibilité que sa performance déçoive le garde sur les lignes de côté.

De son côté, Mark Petrie, de CIBC Marchés mondiaux, voit mal comment Metro pourrait mériter une évaluation supérieure, au moment où sa croissance ralentit.

En 2018, le bénéfice d'exploitation croîtra d'à peine 3,5 %, dit-il.

De plus, la hausse de 10 % du bénéfice qu'il prévoit en 2018 proviendra en bonne partie d'Alimentation Couche-Tard et de l'effet du rachat d'actions.

Le cours cible de ces deux analystes s'établit à 46 $.

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