C'est en engageant ses employés émotivement, en les récompensant pour leurs bons coups et en acceptant de leur déléguer une bonne partie du pouvoir qu'une entreprise parvient à accroître sa productivité et à rester à l'avant-garde.
Voilà ce qu'est venu dire le pdg de Cisco Canada, Nitin Kawale, aux gens d'affaires réunis dans le cadre de la Conférence Défi Meilleurs Employeurs, organisée par Les Affaires, en collaboration avec Towers Watson, l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés et Emploi Québec.
Cisco Canada, qui s'est classée parmi les trois meilleurs employeurs dans une étude de la firme Hewitt Associates, a partagé les éléments clés de sa recette.
De nombreuses entreprises ont beaucoup à faire pour atteindre l'excellence dans la gestion de leur main-d'oeuvre, affirme M. Kawale. Il a évoqué la terreur que ressentent de nombreux dirigeants à l'idée de perdre le contrôle, hésitant à mettre fin à un modèle de gestion qui remonte au début de l'ère industrielle.
" La plupart des entreprises ont peur de laisser leurs employés faire le travail à l'extérieur du bureau ", a-t-il cité en exemple. Elles craignent qu'ils ne perdent leur temps à naviguer sur des réseaux sociaux, qu'ils partent plus tôt du bureau ou qu'ils mêlent travail et loisir.
Or, ces préoccupations ne devraient pas être centrales et pourraient même nuire au rendement des employés les plus créatifs, selon le pdg de Cisco Canada.
Chez Cisco, la question n'est pas quand et où vous faites le travail, mais bien plutôt si vous remplissez vos objectifs et si vous respectez les échéances. " Hier, je travaillais encore à 11 heures du soir, parce que je suis un maniaque de soccer et que je voulais regarder les deux matchs de la Coupe du monde ", a-t-il expliqué.
De la même façon, des employés du géant californien peuvent choisir de travailler de la maison un matin parce qu'ils ont des obligations familiales ce jour-là. Des outils de mesure très fins permettent tout de même à l'entreprise de s'assurer que le travail est réalisé.
M. Kawale a donné quelques statistiques pour illustrer ses propos : environ 48 % du travail effectué chez Cisco Canada est réalisé en dehors des heures normales de travail; 24 % du travail est fait par les employés depuis leur domicile. Le 9 à 5, qui implique une séparation hermétique entre la vie privée et la vie au bureau, est d'une autre époque, selon M. Kawale.
Le pdg de Cisco Canada a d'ailleurs insisté sur l'importance vitale pour les dirigeants de s'adapter à ce nouveau mode de travail, qui est facilité par la technologie - outils de vidéoconférences et téléphonie intelligente, entre autres.
Les nouvelles générations veulent marier vie privée et travail, et de les en empêcher est la meilleure façon de les démotiver et d'obtenir d'eux un rendement très inférieur à leur potentiel.
