Et aux États-Unis, la spiritualité n'est plus seulement une affaire de croissance personnelle pour les hauts dirigeants. Elle est en train de pénétrer dans la culture et l'organisation du travail.

Le fondateur de la brûlerie Green Mountain Coffee Roasters, du Vermont, a embauché son maître spirituel pour enseigner la méditation à ses employés qui le désirent. Robert Stiller a aussi consacré une salle à cette activité

Même chose chez Google, qui organise des séminaires de méditation dans ses bureaux de Mountain View, Pittsburgh, Londres, New York et Sidney. Depuis octobre 2007, Google offre à ses employés un cours de méditation et de présence attentive appelé Search Within Yourself.

Des salles de silence dans des entreprises canadiennes

"L'intelligence émotionnelle est une compétence cruciale, et c'est aussi important chez Google que partout ailleurs", déclarait Peter Allen, directeur de l'université Google, à l'agence de presse Bloomberg.

En fait, les salles de silence et de méditation se multiplient. L'entreprise de télécommunications Telus, dont le siège social est à Vancouver, en a aménagé une dans ses bureaux de l'arrondissement de Saint-Laurent, de même qu'ailleurs au pays. Ericsson, à Montréal, offre des cours de méditation dans le cadre de son programme de mieux-être.

Plusieurs organisations au Canada et aux États-Unis prônent la spiritualité au travail. C'est le cas du Centre for Spirituality and the Workplace de l'École de gestion Sobey de l'Université Saint Mary, à Halifax, créé il y a deux ans. Selon son président, Martin Rutte, le bien-être spirituel est "la dernière frontière à franchir en milieu de travail". "Les entreprises ont une certaine réticence, parce qu'elles ne veulent pas faire de prosélytisme auprès de leurs employés, dit-il. Mais tant que vous vous tenez loin de la religion, il y aura de l'enthousiasme. Les gens en ont besoin."

Cet article a été publié dans le journal Les Affaires le 20 décembre 2008.