Culture d’entreprise VS culture de pays

Publié le 11/12/2008 à 14:24

Culture d’entreprise VS culture de pays

Publié le 11/12/2008 à 14:24

Diriger une entreprise est tout un défi. Imaginez alors diriger une entreprise ayant des bureaux en Europe, en Amérique du Sud ou même en Asie !

Le défi est d'aligner les objectifs d'entreprise à long terme, et ce, malgré le fait que chaque culture a ses croyances, ses valeurs et son histoire. Cette culture propre à chaque pays a bien entendu une influence sur la façon de vivre des habitants, leur façon d'interagir avec les autres et aussi leur façon de voir l'avenir. Et c'est là qu'il devient parfois difficile, pour une entreprise, d'aligner ses objectifs à long terme.

C'est d'ailleurs un point central du projet GLOBE, une vaste étude qui cherche justement à comprendre comment ces traits culturels distinctifs qui influencent les perceptions et les façons de faire.

Le projet, qui a été mené par Mansour Javidan, doyen de la recherche et professeur à la Thunderbird School of Global Management en Arizona, a permis de sonder 17 000 cadres intermédiaires provenant de 59 pays.

« Les résultats nous ont grandement étonnés », explique Mansour Javidan en entrevue avec UrgenceLeadership.com. « Nous avons découvert que certaines cultures sont orientées vers le futur alors que d'autres le sont beaucoup moins ». Cela s'explique, dit-il, par ce qu'ils ont vécu dans le passé; des guerres, des récessions ou même des désastres environnementaux.

Un pays comme l'Argentine (voir graphique) , où des guerres civiles et des récessions ont dévasté le pays, est beaucoup moins orienté vers le futur qu'un pays comme le Canada, qui a connu une prospérité relativement constante, avance le professeur. En d'autres mots, les Argentins sont plus cyniques face à l'avenir...

Mansour Javidan donne aussi l'exemple de la Russie. Un pays, fait-il remarquer, où les citoyens ont eu la vie dure et où les gens sont beaucoup plus orientés vers le court terme. « En raisons de leurs expériences passées, les Russes sont conscients qu'ils ne peuvent planifier pour le futur, car tout pourrait être bouleversé du jour au lendemain. »

« Ce n'est pas une question d'histoire »

Fares Chmait, président de Impact-Pro et enseignant au Centre de perfectionnement de l'École de gestion John-Molson de l'Université Concordia, croit que l'histoire du pays ne joue pas vraiment un rôle dans l'alignement des objectifs à long terme.

« Regardez le Vietnam, le Liban ou même l'Allemagne. Ce sont des pays qui ont traversé des périodes extrêmement difficiles. Aujourd'hui, le Vietnam est une économie florissante et l'Allemagne est une des économies les plus puissantes d'Europe. Même le Liban se redresse après chaque guerre civile. Les gens ont la volonté d'avancer », souligne Fares Chmait.

Il faut s'adapter à la culture du pays, prendre le temps de la connaître et se « connecter » avec les gens, suggère le président d'Impact-Pro. Les dirigeants doivent comprendre les croyances, les valeurs et la culture du pays. Ensuite, petit à petit, une relation de confiance se développe et il est, par la suite, plus facile d'établir les objectifs à court et long terme.

Pour pouvoir penser au futur, croit M. Chmait, les individus doivent avoir des modèles de leader. « Le Japon était détruit après la Seconde Guerre mondiale, mais les gens se sont tournés vers le professeur américain William Edwards Deming. Il prônait le Kaizen (l'amélioration continue), les gens l'ont suivi et regardez à quel point le Japon a grandi et est devenu une des plus grandes puissances mondiales! »

Mansour Javidan croit aussi qu'il est possible pour un pays de changer sa perspective du court au long terme. Mais cela prend du temps, prévient-il. « Un pays doit vivre plusieurs expériences positives, durant un long laps de temps, avant qu'on puisse voir un changement dans la perception de ses habitants face à l'avenir».

Le cas d'Aeterna Zentaris

Avec ses filiales au New Jersey et à Francfort en Allemagne, Aeterna Zentaris connaît très bien les défis de préparer des plans stratégiques à long terme.

La société pharmaceutique, spécialisée dans les thérapies en endocrinologie et oncologie, a mis sur place un comité comprenant des Américaines, des Allemands, des Canadiens, et un Britannique pour la planification de l'entreprise.

« Je dirais que les Européens ont une perspective plus à long terme, tandis que les Américains pensent plus à court terme, c'est-à-dire, au prochain trimestre ou à la prochaine année », explique Dennis Turpin, chef de la direction financière chez Aeterna Zentaris.

L'entreprise, qui oeuvre à l'échelle mondiale, dit que le style de gestion demeure le même dans ses différentes filiales et que l'entreprise prône une culture internationale. Et ce, malgré le fait que chaque membre du comité a sa vision et ses valeurs. Pour prendre les décisions, « il doit y avoir un leadership en place», dit M. Turpin.

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