Bureaux : pourquoi les travaux coûtent cher

Publié le 30/03/2010 à 10:00, mis à jour le 07/10/2013 à 12:51

Bureaux : pourquoi les travaux coûtent cher

Publié le 30/03/2010 à 10:00, mis à jour le 07/10/2013 à 12:51

Il existe trois facteurs inflationnistes propres à la gestion immobilière. Photo : Bloomberg

Les gestionnaires d'immeubles de bureaux sont les premiers à admettre que leurs locataires paient souvent très cher pour de menus travaux. " La main-d'oeuvre est coûteuse. Par exemple, faire venir un menuisier dans les bureaux coûte 50 $ de l'heure ", dit Jacques Métivier, président de Redcliff Métivier, qui gère entre autres la tour du 999, boulevard De Maisonneuve Ouest, à Montréal.

La Presse a révélé récemment que SNC-Lavalin, gestionnaire de 320 immeubles fédéraux, avait facturé au gouvernement 1 000 $ pour installer une sonnette, 5 000 $ pour installer six luminaires encastrés et 1 000 $ pour enlever un interrupteur. Les travaux ont été effectués à l'édifice Portage III, à Gatineau. Les factures ont été obtenues grâce à la Loi d'accès à l'information. Certains éléments ont été censurés.

La ministre des Travaux publics, Rona Ambrose, a demandé qu'une vérification soit menée par un tiers.

Par voie de communiqué, SNC-Lavalin s'est défendue, expliquant la nature des travaux et le contexte dans lequel ils ont eu lieu. Elle fait valoir que sa bonne gestion permet au gouvernement d'économiser 50 millions de dollars par an.

Les experts à qui nous avons parlé ont cerné trois facteurs inflationnistes propres à la gestion immobilière.

1 Nombre limité de fournisseurs

Le locataire qui fait effectuer des travaux dans ses bureaux ne peut pas engager n'importe qui. Il doit nécessairement confier le contrat par appel d'offres à un des fournisseurs avec lesquels le gestionnaire immobilier fait affaire, explique Jean-Michel Laberge, porte-parole de SITQ, qui gère la Place Ville-Marie. Forcément, dans un marché captif, le jeu de la concurrence s'en trouve entravé, ce qui se traduit par des prix élevés.

Cette façon de faire a cependant un avantage : le gestionnaire peut négocier des tarifs de volume avec les entrepreneurs, et faire bénéficier ses locataires des économies qui en résultent.

2 Frais de gestion

Autre élément à considérer, le locataire doit payer au gestionnaire immobilier des frais de gestion (15 % dans le cas de Redcliff Métivier). " Il y a un coût au service que nous donnons au locataire. Nous répondons à l'appel de service. Nous prenons contact avec un fournisseur et nous lui assignons le travail à effectuer. Nous dressons la facture. Nous supervisons les travaux et nous les garantissons ", précise M. Métivier. Ainsi, des travaux d'électricité de 1 000 $ coûteront 1 150 $ au locataire.

3 Temps supplémentaire

Enfin, le gestionnaire immobilier est tenu de payer les entrepreneurs selon les modalités prévues aux conventions collectives de l'industrie de la construction, entre autres, celles concernant les heures supplémentaires.

Si on doit appeler d'urgence un électricien pour une panne majeure au milieu de la nuit, on devra le payer à temps double pour un minimum de trois heures, plus une heure pour le déplacement.

Toutefois, la convention collective a suffisamment de souplesse pour qu'on puisse payer un taux moindre; par exemple, les électriciens qui travaillent après 17 h en semaine, précise Mario Lessard, directeur des relations de travail à l'Association de la construction du Québec.

" Le donneur d'ordres peut convenir avec l'entrepreneur d'un déplacement de l'horaire de travail ", conseille M. Lessard. Dans ce cas, il paiera le taux horaire simple, majoré de 10 %.

Pourquoi SNC-Lavalin paie-t-elle ses entrepreneurs à temps double, pour un minimum de quatre heures, s'il est possible de faire autrement ? " Lorsque les travaux doivent à tout prix être effectués en dehors des heures normales, SNC-Lavalin O&M (Opérations et Maintenance) considère alors, soit le déplacement de l'horaire, lorsque les travaux sont d'une durée prolongée et d'une certaine complexité, soit le surtemps, quand les travaux dans l'ensemble sont de nature ponctuelle et de courte durée. C'est cette dernière option qui a dû être retenue dans les cas mentionnés dans les journaux ", a répondu par courriel la porte-parole de SNC-Lavalin, Leslie Quinton.

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