Avoir confiance en soi
Se lancer en affaires et porter à bout de bras une entreprise exigent une bonne dose de confiance, même si celle-ci ne doit pas être aveugle, note Sylvain Darche. Comme un cheval dans une course à obstacles, il sera plus sage, si la barre est trop haute, de s'arrêter avant de s'y fracasser les pattes.
Cette confiance en ses moyens est fondamentale, dit Yvon Gasse, titulaire de la Chaire en entrepreneuriat et innovation de l'Université Laval. Plus encore, observe-t-il, l'entrepreneur a l'intime conviction de contrôler son destin. "Il ne croit pas au hasard, mais à sa propre force." Pour lui, le salut n'est pas dans l'alignement des astres mais dans celui des chiffres, ceux qu'il aura contribué à faire croître.
Un trait, souligne M. Gasse, qui est particulièrement valorisé dans la culture protestante, peu encline au fatalisme et qui promeut davantage les réalisations terrestres que le bonheur dans l'au-delà.
Être persévérant
Cela vous empêchera de quitter le navire - ou l'excursion de vélo - à la première difficulté. Dans un sondage récent commandé par la Fondation de l'entrepreneurship auprès des Québécois, la persévérance et la ténacité étaient d'ailleurs citées comme les deux plus grandes forces de nos entrepreneurs.
Bien sûr, on doit distinguer persévérance et entêtement, dit Yvon Gasse, mais la première est essentielle pour survivre.
Louise Péloquin, chargée de formation et responsable du profil entrepreneur au premier cycle à HEC Montréal, constate que les étudiants qui se destinent à l'entrepreneuriat sont "intra-déterminés", c'est-à-dire qu'ils ont le sentiment intrinsèque qu'ils sont capables de surmonter les difficultés. Comme le taux de placement des diplômés atteint près de 100 %, dit-elle, il faut être drôlement motivé et persévérant pour ne pas se tourner vers une entreprise bien établie, offrant salaire régulier, avantages sociaux et ordinateurs dernier cri, et bâtir de toutes pièces son entreprise.
Être passionné
Il aurait été si simple d'envoyer mon CV au gouvernement... Pourquoi me suis-je embarqué dans cette aventure ? La passion donne un sens à cette question pas toujours évidente.
C'est la passion qui vous donnera l'énergie nécessaire pour traverser les moments difficiles, comme lors de votre cinquième soirée d'affilée au bureau à tenter de comprendre pourquoi vous venez de perdre votre plus lucratif client.
On ne compte pas son temps lorsqu'on est en affaires. "Il faut y consacrer entre 50 et 70 heures par semaine pendant plusieurs mois", selon Sylvain Darche.
Ce dernier voit tout de suite si une personne a le feu sacré. "Quand elle parle de son produit ou de son projet, le débit s'accélère, les yeux s'agrandissent, il y a de l'excitation."
Dans cette passion qu'Yvon Gasse décèle lui aussi d'emblée chez ses étudiants, il y a un besoin de réalisation. "L'entrepreneur a des objectifs, il prend les moyens pour les atteindre. Il est branché sur les résultats et sur l'action."