" Quand je dis que la franchise se vend mal, c'est parce qu'elle soulève des tollés "

Publié le 17/04/2010 à 00:00

" Quand je dis que la franchise se vend mal, c'est parce qu'elle soulève des tollés "

Publié le 17/04/2010 à 00:00

Les Affaires - Quelle est, selon vous, la perception des gens d'affaires sur l'importance des relations gouvernementales ?

Joseph Facal - Je suis toujours surpris de la connaissance schématique, pour être poli, que les gens d'affaires ont de la politique. Ils manifestent de lourds préjugés négatifs, ce qui ne les incite pas à s'intéresser aux relations gouvernementales avant qu'il ne soit trop tard. Il n'y pas souvent d'engagement à cultiver des relations gouvernementales.

Il faut dire aussi que l'absence de formation en relations gouvernementales dans les universités québécoises n'aide pas.Contrairement aux universités anglo-saxonnes qui prévoient l'enseignement des relations gouvernementales dans leurs cours de gestion depuis longtemps, il n'y avait pas de cours à HEC avant le mien.

L.A. - En plus d'apporter une foule d'informations pratiques et de conseils, vous portez vous-même des jugements crus sur les politiciens et les fonctionnaires. N'avez-vous pas peur de vous faire taper sur les doigts ?

J.F. - Je ne crains le jugement de personne. Je suis fier de la franchise qu'on me prête. En aucun moment, je dis que les politiciens sont pires que les autres, ou que les gens d'affaires. J'affirme simplement qu'il ne faut pas être naïf.

Quand on vous parle d'intérêt supérieur, vous devez savoir que derrière cela, il y a des gens qui veulent se faire élire. Quand je dis que la franchise se vend mal, c'est parce que j'ai observé qu'elle soulève souvent des tollés - vous n'avez qu'à voir les réactions à la suite du dernier budget !

Je crois que les politiciens ne sont pas si différents des gens d'affaires : les uns sont des chasseurs de votes, les autres sont des chasseurs de profits !

L.A. - Que doit-on retenir du processus décisionnel gouvernemental ?

J.F. - Que la réalité fonctionne à deux vitesses. Le politicien, élu, veut se faire réélire et il veut des résultats visibles et rapides. Mais la machine administrative a un rapport différent au temps. Le fonctionnaire cherche à se conformer aux normes.

Ce qui compte pour les gens d'affaires c'est d'être proactifs plutôt que réactifs dans leurs relations gouvernementales. Ils doivent aussi apprendre à travailler avec la société civile, pas seulement avec les politiciens et les fonctionnaires. Ils parlent de compétitivité, d'efficacité, mais ils oublient que la société civile est attachée à d'autres valeurs, qui sont celles de la solidarité, l'égalité des chances...

S'ils veulent convaincre le gouvernement du bien-fondé d'une décision, ils doivent la présenter de façon réaliste et vendable pour le reste de la société. C'est comme cela qu'ils établiront leur crédibilité et leur légitimité.

Comprendre et influencer les gouvernements, Joseph Facal, Éditions Transcontinental, 2010, 160 pages, 27,95 $

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