Une grande tape dans le dos des pionniers


Édition du 07 Juin 2014

Une grande tape dans le dos des pionniers


Édition du 07 Juin 2014

Anna Walkowiac, vice-présidente, innovation et développement, de Recyc-Québec et membre du jury des Prix Novae de l’Entreprise citoyenne

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Air Transat est sortie grande gagnante du gala des Prix Novae de l'Entreprise citoyenne, tenu à Montréal le 4 juin. Ce concours remplace celui consacré à l'écoconception, organisé depuis 2011 par Novae, média spécialisé dans le développement durable. «La responsabilité sociale des entreprises est beaucoup plus large que la seule écoconception, explique Mickaël Carlier, président de Novae. Nous voulions étendre nos prix à l'ensemble des sujets que nous traitons durant l'année.»

Le concours salue neuf initiatives touchant notamment le bâtiment durable, la mobilité, les matières résiduelles et la stratégie d'affaires. Il s'adresse autant aux grandes entreprises qu'aux PME, aux ONG ou aux institutions municipales. Notons que depuis quelques années, au Québec, il n'existait plus de récompenses de ce type. «Ces reconnaissances sont importantes, car ce sont les gestionnaires en développement durable qui font face à la résistance au changement, explique M. Carlier. C'est une grosse tape dans le dos qui attire sur eux l'attention de la haute direction, des collègues, mais aussi des employés.»

Le jury a eu à distinguer les initiatives les plus marquantes, une tâche qui peut porter à interprétation. À partir de quand une entreprise est-elle socialement responsable ? «C'est une organisation qui, premièrement, s'engage publiquement sur la voie du développement durable, explique Anna Walkowiak, vice-présidente, innovation et développement, de Recyc-Québec et membre du jury. Elle met ensuite en place des actions, puis établit des objectifs clairs et mesurables. Finalement, elle se dote de certifications reconnues, comme ISO 26 000 ou autres.»

Où en sont les entreprises québécoises à ce chapitre ? «Il n'y a pas de chiffre précis à cet égard, explique Mickaël Carlier. Je pense qu'elles s'en tirent très bien, dans la mesure où il y a peu de réglementation par rapport à la France, par exemple. La production de rapports de développement durable y est obligatoire pour les entreprises cotées en Bourse. Au Québec, même si elles n'y sont pas obligées, la plupart des grandes entreprises en publient. La majorité d'entre eux sont même basés sur la référence crédible dans le milieu, les normes GRI [Global Reporting Initiative].»

Pour une démarche crédible

Anna Walkowiak note toutefois qu'il reste beaucoup de travail à faire pour valider ces résultats. «Au-delà du rapport GRI, sa validation par des vérificateurs externes, une pratique courante en Europe, reste à développer ici. C'est important pour assurer la crédibilité des démarches.» Elle souligne que les entreprises doivent aussi prendre conscience de leur impact en amont et en aval de leurs activités. «Quel genre de pratique ont mes fournisseurs, mes sous-traitants ? dit-elle. On a vu ces questions poindre par exemple pour l'industrie du vêtement. Il faut se les poser et les poser.»

Si ces contraintes peuvent rebuter les entreprises qui n'y trouvent pas leur compte, Anna Walkowiac fait valoir que les bénéfices sont nombreux. «Tant du point de vue des revenus supplémentaires, grâce au positionnement auprès des clients, que de celui de la diminution des coûts, en valorisant les matières résiduelles. Cela sans compter le fait d'attirer et de retenir des employés.» Une étude récente du Massachusetts Institute of Technology menée auprès de 2 600 gestionnaires tend à lui donner raison. En effet, 75 % d'entre eux ont admis qu'à la suite de leurs démarches en développement durable leurs profits ont augmenté ou sont restés stables.

Une centaine de candidatures ont été posées pour cette première édition du concours, soit 25 % de plus qu'attendu, un signe tant de la vitalité du secteur que de l'intérêt pour le concours. «En reconnaissant les bons coups, on permet aux entreprises de se jauger, explique Pierre Lussier, directeur général du Jour de la Terre Québec et membre du jury. Ça leur donne des idées pour s'améliorer.»

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