Montréal en voie de se transformer en laboratoire vivant ?


Édition du 17 Septembre 2016

Montréal en voie de se transformer en laboratoire vivant ?


Édition du 17 Septembre 2016

Par Olivier Schmouker

«Montréal a tous les atouts pour devenir le fer de lance des Living Labs en Amérique du Nord.» Tel est l'avis exprimé par Harout Chitilian, vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal - il est notamment responsable des technologies de l'information et de la Ville intelligente -, lors du 7e Sommet mondial des Living Labs, qui s'est tenu à la fin d'août à Montréal, pour la première fois à l'extérieur de l'Europe. Et de souligner que la métropole était une ville universitaire, multiculturelle et bilingue.

Les Living Labs ? Il s'agit de regroupements d'organismes publics, d'entreprises, d'associations et de citoyens dans le but de découvrir ensemble des solutions à un problème urbain et de les tester sur le terrain afin de trouver la meilleure d'entre elles. Ce sont donc des sortes de laboratoires vivants (living labs, en anglais), où l'on mène des expériences localement avant d'appliquer la solution ainsi trouvée à l'échelle de la ville.

Un exemple dans l'arrondissement du Sud-Ouest

Quelques opérations proches de ce que font les Living Labs ont d'ores et déjà vu le jour à Montréal. Un exemple : le récent codesign de la rue Notre-Dame, dans l'arrondissement du Sud-Ouest. L'automne dernier, le cabinet-conseil en collaboration Percolab et différents partenaires locaux ont invité les habitants à repenser la rue, histoire de l'améliorer une fois les importants travaux de voirie terminés. Un site Web a été mis en place, des consultations ont été menées sur le terrain, y compris dans des succursales de banques. Résultat ? Des propositions d'aménagements inédits, à l'image de corridors scolaires plus design et sécuritaires ; reste à présent à expérimenter certaines d'entre elles.

Cela étant, rien ne s'est encore produit de comparable à ce qui se passe ailleurs. Lors du Sommet, la Finlandaise Veera Mustonen, chef du projet Smart Kalasatama, du Forum Virium Helsinki, a ainsi présenté la petite révolution que connaît depuis 2013 le quartier déshérité de Kalasatama de la capitale de la Finlande. Les Living Labs y foisonnent pour, entre autres :

> bâtir des maisons flottantes dans l'ancien port ;

> instaurer un système de partage local de voitures électriques ;

> codesigner une résidence pour personnes âgées favorisant les activités communes ;

> créer de toutes pièces une université pouvant accueillir 1 500 étudiants ;

> implanter un réseau de poubelles collectives reliées entre elles par des tuyaux aspirateurs sous-terrains, si bien qu'un service public de ramassage des déchets deviendrait superflu.

«L'idée, c'est de faire naître d'ici 2035 une toute nouvelle ville de 25 000 habitants qui fournira de l'emploi à 8 000 d'entre eux, a dit Mme Mustonen. Et ce, de telle sorte que chacun y gagne en bien-être, au point d'économiser une heure par jour par rapport à maintenant (en transport, en tâches ménagères, etc.).»

«Les Living Labs répondent au besoin vital de chaque être humain d'oeuvrer en collaboration avec les autres, un besoin qui a d'ailleurs permis notre survie au fil des millénaires, ajoute la Finlandaise Tuija Hirvikoski, présidente de l'European Network of Living Labs (ENoLL) qui pilotait le Sommet. C'est pour ça qu'ils sont appelés à un bel avenir dans les métropoles comme Montréal : ils renouent des liens là où l'urbanisation rapide les a distendus.»

Et M. Chitilian de conclure : «Montréal est humaine, intelligente et citoyenne. Il est clair que la Ville aura désormais une oreille plus attentive que jamais à l'égard des initiatives qui miseront sur ces qualités-là».

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