Montréal : ville créative, mais en manque de financement

Publié le 16/12/2009 à 12:38

Montréal : ville créative, mais en manque de financement

Publié le 16/12/2009 à 12:38

Charles-Mathieu Brunelle, Clément Gignac et Monique Savoie. Photo par Normand Huberdeau

Le Bixi, les nombreux festivals d’été et d’hiver ainsi que le Quartier des Spectacles ne sont que quelques-uns des projets qui illustrent le caractère créatif de Montréal. Plusieurs de ces idées ont d’ailleurs connu un succès monstre à l’international.

 

De nouveaux modèles de collaboration entre entreprises et universités sont également en émergence et la recherche scientifique et la formation universitaire de haute qualité sont de plus en plus reconnues à travers le monde.

 

Avec tous les projets créatifs et innovants qui font de Montréal un modèle aux quatre coins de la planète, deux questions pertinentes se posent :

 

1. Comment encourager la créativité dans la société et dans les entreprises ?

2. En faisons-nous assez pour encourager et financer nos talents créatifs ?

 

Ce sont les questions qu’à poser Réal Jacob, professeur titulaire au service d’enseignement du management à HEC Montréal, aux invités de la conférence organisée par la Jeune Chambre de commerce Montréal (JCCM) dans le cadre d’un mémoire qui vient d’être publiée par la JCCM à ce sujet.

 

Les invités : Clément Gignac, Ministre du développement économique, de l’innovation et de l’exportation du Québec, Monique Savoie, présidente fondatrice et directrice à la création de la Société des arts technologiques à Montréal (SAT) et Charles-Mathieu Brunelle, directeur général du Muséum Nature Montréal.

 

Montréal, ville innovante et inspirante

 

Des milliards sont investis chaque année en recherche et développement au Québec. Des investissements qui portent leurs fruits lorsqu’on regarde tous les projets créatifs qui ont vu le jour depuis quelques années. Le meilleur exemple : le Bixi, qui a connu un franc succès et qui verra probablement le jour dans plusieurs villes à l’étranger l’an prochain. Mais il demeure qu'il y a un grand manque en matière de financement et de commercialisation de projets, soutient le Ministre du développement économique du Québec.

 

« Ce qui est extraordinaire, c’est que Montréal est devenue une ville modèle à l’étranger et on se fait parfois même copier », renchérit Mme Savoie. Montréal a également de nouveaux modèles depuis quelques années, ajoute Monique Savoie. Alors que des villes comme Paris, Londres et New York étaient des modèles classiques par le passé, voilà que des villes nordiques, telles qu’Oslo, Stockholm et Barcelone sont devenues des exemples clés.

 

Comment crée-t-on une culture de création dans une entreprise ?

 

« On a besoin de plusieurs connaissances pour créer une culture de création dans une organisation, mais on ne peut pas reposer sur un cerveau », estime Charles-Mathieu Brunelle. Il faut créer un climat de confiance, consulter l’ensemble du personnel sur une variété de sujets et avoir des lieux de rencontre et des heures de rencontre libres au travail, ajoute-t-il. « Tout sans peut se faire sans un changement organisationnel important », assure-t-il en s’appuyant de ses expériences antérieures dans des organisations comme le Cirque du Soleil et la TOHU.

 

Un élément important stimule la créativité, croit M . Brunelle. Le temps. Du temps doit être alloué à tous les membres de l’entreprise, car les idées créatives, dit-il, ne viennent pas nécessairement entre 9 h et 17 h. Alors qu’il était à la TOHU, M. Brunelle avait instauré une après-midi de silence où personne ne pouvait parler. Pas même répondre aux appels des clients qui voulaient réserver des billets. C’était un moment où ils entraient dans un état d’esprit créatif, sans être interrompus.

 

« On travaille trop en silos », déplore Mme Savoie. Il y a ainsi, enchaîne-t-elle, des innovations qui se perdent. Les différents secteurs, de la santé aux arts en passant par l’aéronautique, devraient communiquer entre eux et partager leurs innovations, car ces dernières pourraient leur être fort utiles. S’ajoute le problème du financement, qui est une bataille constante, croit fermement la présidente fondatrice de la SAT. « Il faudrait un ministère arc-en-ciel qui engloberait plusieurs ministères où on pourrait aller chercher du financement au lieu de passer par six ministères pour un seul projet. »

 

La conférence, présentée en collaboration avec Deloitte, a été tenue au Hyatt Regency à Montréal le mardi 15 décembre lors d’un dîner-causerie réunissant des gens d’entreprises et d’organismes gouvernementaux.


Entrevue avec Monique Savoie, présidente fondatrice de la Société des Arts Technologiques

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