Le Québec innove beaucoup dans l'organisation mais pas assez dans les technologies


Édition du 29 Mars 2014

Le Québec innove beaucoup dans l'organisation mais pas assez dans les technologies


Édition du 29 Mars 2014

Par Pierre Théroux

C'est un secret de polichinelle : les entreprises doivent constamment innover et développer de nouveaux produits pour assurer leur croissance et faire face à une concurrence de plus en plus mondiale.

Pourtant, le Québec est plutôt en perte de vitesse alors que sa part du PIB consacrée à la R-D ne cesse de diminuer, ayant chuté de 2,79 % en 2002 à 2,39 % en 2010. De plus, la proportion d'entreprises québécoises qui ont introduit au moins une innovation entre les années 2010 et 2012 s'élève à 60,9 %, comparativement à 77 % de 2007 à 2009, indique une étude de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) publiée en mars.

Cette baisse des dépenses en R-D est en grande partie attribuable à la crise économique et financière qui sévit depuis 2009, explique l'étude, qui observe le même phénomène dans l'ensemble du pays. Sauf en Ontario. En effet, la province voisine a plutôt pris le chemin inverse, alors que le taux d'innovation des entreprises est passé de 66,5 % de 2007 à 2009 à 71,2 % de 2010 à 2012.

«Ce ne sont certainement pas de bonnes nouvelles. Pourtant, on ne cesse de le répéter, les entreprises sont condamnées à innover. Ce sont les sociétés les plus innovantes qui réussissent et se démarquent», commente Jean-Louis Legault, président-directeur général de l'Association pour le développement de la recherche et de l'innovation du Québec (ADRIQ).

«On mise sur des industries, comme l'aérospatiale ou les sciences de la vie, et de grandes entreprises, telles Bombardier, CAE et Cascades, qui investissent de façon importante en recherche et développement. Mais il reste beaucoup à faire», constate le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion. En fonction depuis l'automne 2011, dans un nouveau poste créé par le gouvernement, son rôle est de conseiller le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie en matière de développement de la recherche.

Autre constat : les entreprises québécoises favorisent l'innovation non technologique, démontre encore l'étude de l'ISQ. Le type d'innovation pratiquée par la plus grande proportion d'entreprises au Québec, entre les années 2010 et 2012, est l'innovation organisationnelle (37,9 %) suivie de l'innovation en marketing (32,5 %), soit les deux types d'innovation dite non technologique. Par ailleurs, un peu plus du quart des entreprises ont innové en produits (27,7 %) ou en procédés (26,0 %) pendant cette même période.

En Ontario, le portrait de l'innovation est différent. Ainsi, 49,3 % des entreprises ontariennes ont innové en produits, soit un taux significativement plus élevé qu'au Québec, et 36,0 % d'entre elles ont fait des innovations en procédés.

«Les innovations non technologiques sont nécessaires, mais il faut s'assurer d'un meilleur équilibre et accroître les investissements en innovation de produits et de procédés», dit M. Legault.

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