Certains voient le Quartier de l'innovation (QI) comme, au mieux, une séduisante utopie ou, au pire, une énième opération de marketing visant à faire briller Montréal par sa créativité entrepreneuriale. Ceux-là se doivent de vite déchanter, car le QI s'est transformé, en un rien de temps, en un époustouflant laboratoire à ciel ouvert, où se dessine ni plus ni moins notre avenir. Ericsson, Agropur et Vidéotron, notamment, y expérimentent maintenant à tout-va, avec une idée fixe en tête : créer un monde meilleur, où la technologie se met au service de l'humain, et non l'inverse. Exploration.
L'événement fut discret, mais il n'en est pas moins marquant. Le 20 septembre, en plein coeur du hall lumineux de l'École de technologie supérieure (ÉTS), Ericsson, Vidéotron et l'ÉTS ont dévoilé leur alliance pour faire du QI un vaste terrain de jeux technologique. «Expérimenter dans un laboratoire clos, c'est bien, mais ça ne suffit plus aujourd'hui. Voilà pourquoi nous avons décidé de tester sur le terrain, auprès de l'ensemble de la population du QI, les services et les applications de demain, à l'image de la 5G et de l'Internet des objets», a dit Manon Brouillette, pdg de Vidéotron et vice-présidente exécutive du conseil d'administration du QI.
La 5G ? Il s'agit de la cinquième génération de téléphonie mobile, qui promet d'être 100 fois plus rapide que la 4G actuelle, à l'horizon 2020 : par exemple, télécharger un film ne prendra qu'une poignée de secondes. Par ailleurs, l'expression «Internet des objets» désigne la capacité de connecter entre eux différents objets de la vie courante (télévision, réfrigérateur, système de chauffage, etc.) et de produire des données permettant d'optimiser l'usage que nous en faisons. «Ces technologies sont, en vérité, d'une complexité sans précédent. C'est pourquoi il est vital de pouvoir les expérimenter grandeur nature, ce qui, à notre connaissance, n'existe encore nulle part dans le monde», a dit Mark Henderson, pdg d'Ericsson Canada.