La Stratégie québécoise de la recherche et de l'innovation 2010-2013 dévoilée par le gouvernement à la fin de juin est elle-même novatrice, car elle prévoit de nouvelles façons d'aider les entreprises québécoises à innover.
Des projets mobilisateurs
Québec financera les entreprises, universités et centres de recherche qui se regroupent pour travailler sur des projets où le gouvernement estime que nous excellons à l'échelle mondiale : la fabrication d'un avion écologique; le bioraffinage forestier; les technologies de l'information écologiques et l'autobus électrique. Ces quatre projets ont un point commun : ils sont tous axés sur la réduction des émissions de CO2. Un cinquième projet, qui reste à être déterminé, touchera soit aux sciences de la vie, soit à l'innovation sociale, soit aux deux domaines.
Aide à la commercialisation
De nouveaux programmes d'aide à la commercialisation sont mis en place pour les entreprises. Auparavant, le financement de l'État se limitait à la R-D. Maintenant, il touche aussi les démarches de commercialisation. Québec tient ainsi compte du fait qu'il n'y a pas d'innovation s'il n'y a pas de marché.
Un scientifique en chef sera nommé à la tête des trois fonds qui subventionnent la recherche au Québec, lesquels seront fusionnés. Cette fusion permettra de favoriser la recherche interdisciplinaire, voie de l'avenir. Les universités ont réagi avec " inquiétude " au départ, mais se sont ralliées après avoir eu l'assurance que l'intégrité et le financement des fonds n'étaient pas remis en cause, indique Joseph Hubert, président du comité de la recherche à la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec.
Par ailleurs, le gouvernement doublera le financement des bourses pour les chercheurs universitaires en entreprise et soutiendra davantage les programmes de collaboration internationale, qui seront étendues aux PME de moins de 250 employés.
D'autres nouveautés
Les regroupements chercheurs-entreprises représentent la grande réussite de la dernière stratégie québécoise de la recherche (2007-2010). On les étend donc à d'autres secteurs.
Un comité stratégique en science et innovation remplacera l'actuel Conseil de la science et de la technologie. Ce comité travaillera de façon plus étroite avec le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, mais fera faire plus d'études à l'externe.
Une enveloppe de 2,3 milliards de dollars
Intitulée Mobiliser, innover, prospérer, la nouvelle Stratégie élaborée par Clément Gignac peaufine la stratégie précédente. Elle consacre autant d'argent sur trois ans que la stratégie précédente sur quatre ans, soit 2,3 milliards de dollars.
La vision de ces stratégies ? Qu'à l'avenir, la prospérité du Québec vienne de ses gains de productivité et non de la création d'emplois, car la province est touchée par le déclin démographique et la pénurie de main-d'oeuvre. Dans ce contexte, l'innovation devient capitale, et le gouvernement veut s'assurer de la soutenir adéquatement.
