L'écoconception à la rescousse des fabricants de meubles

Publié le 16/09/2010 à 00:00, mis à jour le 16/09/2010 à 13:54

L'écoconception à la rescousse des fabricants de meubles

Publié le 16/09/2010 à 00:00, mis à jour le 16/09/2010 à 13:54

Diminuer de 40 % la quantité requise de matériaux pour construire un meuble. Voilà le résultat étonnant qu'a obtenu l'Ébénisterie B.P., de Trois-Rivières, en faisant appel à l'écoconception.

Le Québec compte encore peu d'entreprises converties à l'écoconception - une approche qui tient compte de l'impact environnemental des produits, de leur conception jusqu'à la fin de leur vie -, mais celles qui ont ajouté cette corde à leur arc constatent que cette démarche peut être rentable.

Ébénisterie B.P., qui s'est lancée dans l'écoconception il y a 18 mois, vient de commercialiser son premier produit "écoconçu", EKO, un meuble de salle de bain au design esthétique offert à prix concurrentiel. L'entreprise employant une vingtaine de personnes souhaitait produire des meubles écologiques sur mesure.

La PME trifluvienne a travaillé avec la Chaire industrielle de recherche sur le meuble de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) pour la conception de son meuble. "Notre région est frappée de plein fouet par les difficultés de l'industrie forestière. Pour nos PME, il est impératif de se démarquer sur leurs marchés pour rester en affaires", dit Michel Trépanier, professeur associé à la Chaire.

M. Trépanier a fait appel à Marie Bellemare, une étudiante de l'École de design industriel de l'Université de Montréal, pour faire le pont avec Ébénisterie B.P..

Des vernis et de la colle à base d'eau

Alcide Pâquet, le propriétaire de la PME, "nous a donné carte blanche" pour ce projet d'écoconception, souligne Marie Bellemare.

L'étudiante a d'abord réalisé une analyse de cycle de vie simplifiée avec l'aide du Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) pour trouver les forces et les faiblesses environnementales de l'entreprise.

Premier constat : Ébénisterie B.P. peut remplacer les teintures et les vernis à base de latex et la colle par des produits à base d'eau.

"L'élimination potentielle des émanations de produits toxiques a été bien reçue par les employés", dit Jean-Pierre Hamelin, directeur de l'usine. La PME peut aussi substituer le bois pressé imprégné de colle par du bois écologique acheté auprès de fournisseurs locaux, ce qui diminue le transport de matériel.

Reste le défi d'éliminer la coûteuse quincaillerie - coulisses, vis, charnières, etc. - souvent importée de Chine. "On est revenu à la méthode de nos grands-parents", indique M. Hamelin. Ce dernier travaille avec deux ébénistes, un peu à tâtons au début. On élimine les coulisses de métal en remettant les coulisses de bois sur bois et en faisant appel à la bonne vieille cire. Pour éliminer les charnières, on y installe des portes coulissantes fabriquées avec de minces lattes de bois. En tout, Ébénisterie B.P. a diminué de 40 % la quantité de matériaux requise pour construire le meuble.

Des retombées durables

Les premiers meubles EKO ont été livrés dans les magasins spécialisés en plomberie au printemps dernier. Jean-Pierre Hamelin s'attendait à ce que les ventes décollent plus rapidement. "Six mois se sont écoulés entre le lancement d'EKO et les premières commandes. Par contre, depuis quelques semaines, le rythme des commandes s'accélère. Notre objectif est de produire une trentaine d'exemplaires EKO en 2011", expose M. Hamelin.

La PME trifluvienne, qui a un chiffre d'affaires annuel de 2,5 millions de dollars, veut appliquer la méthode d'écoconception à toutes ses collections de meubles traditionnels, affirme le propriétaire Alcide Pâquet. Cet automne, elle remplacera l'ensemble des vernis et teintures à base de latex qu'elle utilise par des produits à base d'eau.

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