Innover grâce aux plateformes virtuelles d'échanges de connaissances

Publié le 13/03/2010 à 00:00, mis à jour le 23/09/2010 à 12:39

Innover grâce aux plateformes virtuelles d'échanges de connaissances

Publié le 13/03/2010 à 00:00, mis à jour le 23/09/2010 à 12:39

Par Suzanne Dansereau

Dans le secteur forestier, ils sont plus de 500 à utiliser le réseau virtuel de partage de connaissances Cognitum. Au cours des trois derniers mois de 2009, Cognitum a donné lieu à 1 145 échanges. Les 17 questions posées ont valu 48 réponses. Si l'industrie, qui traverse la pire crise de son histoire, doit se réinventer, elle le fera grâce à ce genre d'outil Web, qui permet aux chercheurs et aux industriels d'échanger sur des défis et des solutions, estime Gérard Beaulieu, directeur des produits à valeur ajoutée du regroupement forestier FPInnovations.

" Notre objectif pour ce réseau est de brancher les gens sur les expertises, afin qu'ils partagent leurs préoccupations et des informations au sujet des travaux en cours, dit-il. De cette manière, ils ne perdront pas leur temps à travailler sur des problèmes déjà traités ailleurs, et ils innoveront plus rapidement. "

Une réponse en moins de 48 heures

Cognitum a été développé par le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) pour le regroupement FPInnovations, qui l'utilise depuis l'été dernier. FPInnovations est né d'un partenariat entre trois centres de recherche du secteur forestier : Paprican (pâtes et papiers), Forintek (bois massif, produits composites) et Foric (activités forestières). Ensemble, ils tentent de sortir de la crise.

Cognitum leur sert à la fois de bibliothèque, regroupant des documents pertinents sur des thématiques stratégiques et opérationnelles choisies, et de forum de discussion. Un animateur fourni par le CRIQ relance les utilisateurs afin qu'une réponse à une question posée soit trouvée dans les 48 heures qui suivent son affichage. Selon Heidi Kaffel, qui supervise les échanges de Cognitum au CRIQ, le délai moyen des réponses est trois plus rapide que l'objectif fixé.

Enfin, le réseau sert également à cartographier les compétences. L'idée est de faire connaître tous les experts du réseau à l'ensemble des entreprises et des intervenants du secteur forestier.

Pour Yves Dessureault, surnommé au CRIQ le " père " de Cognitum, c'est le point de départ de l'innovation ouverte dans le secteur forestier. " On essaie de développer des réflexes de collaboration chez les utilisateurs en plus de leur fournir un apprentissage collectif ", explique-t-il. L'appartenance au réseau favorisera ensuite des maillages, des conférences ou d'autres rencontres pour partager davantage de connaissances et, éventuellement, développer de la propriété intellectuelle. " C'est de cette façon que l'industrie reprendra sa place prédominante dans l'économie du Québec ", ajoute M. Beaulieu.

Un modèle qui se répand

Ce genre de réseau virtuel attire l'attention de regroupements québécois de plus en plus nombreux dont l'objectif est - toujours - l'innovation. Le Parim, dans l'industrie du meuble, l'utilise, de même que le Centre d'expertise en habitation du Québec et le Réseau en maîtrise d'énergie. C'est probablement la prochaine étape également pour les membres du Parc technologique de la région de Québec, de même que pour le nouveau Consortium de recherche en plasturgie et composite du Québec (CRPCQ).

Le but du consortium est d'inciter les industriels à collaborer à des projets dont l'envergure dépasse les capacités de leurs propres usines, explique Cristina Marques, directrice générale du CRPCQ. " Nous cherchons à unir des entreprises ayant les mêmes besoins, sans avoir le même marché ", précise-t-elle.

Pour l'instant, les membres n'ont pas de réseau virtuel mais des démarches sont en cours avec le CRIQ pour créer un bulletin électronique, un inventaire des compétences et un système de gestion des connaissances, indique Mme Marques. Le consortium a toutefois démarré des projets d'innovation ouverte grâce à un soutien gouvernemental de 300 000 $ pour la première année. Il s'agit d'un concours s'adressant à quatre centres de recherches et une dizaine d'industriels qui voudront collaborer à un projet précis aux objectifs commerciaux.

Un nouveau portail au CRIM

Depuis janvier 2010, un portail de collaboration est en place au Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM). Il sert aux projets qui démarrent, et on peut y déposer des documents, précise Jacques Ouellet, vice-président, R-D et commercialisation, de l'organisme. M. Ouellet et d'autres dirigeants du CRIM veulent concevoir un système qui fera l'inventaire de la propriété intellectuelle existante, et de ce qui est disponible ailleurs.

Éventuellement, le but est d'en faire une plateforme Web d'innovation ouverte. Sauf qu'on n'a pas encore trouvé la bonne formule, dit M. Ouellet. L'approche de crowdsourcing telle que développée par InnoCentive aux États-Unis, est excellente, dit-il, mais elle ne convient pas vraiment à la réalité québécoise. " Il n'y a pas beaucoup de grands donneurs d'ordres ici. Notre tissu industriel est davantage composé de PME, qui sont très réticentes quand il s'agit de partager leur actif principal, leur propriété intellectuelle. De plus, elles sont peu nombreuses à demander des brevets. La collaboration touche au coeur de leur business. "

C'est pourquoi M. Ouellet croit qu'avant de populariser l'innovation ouverte au Québec, il faudra faire un changement de culture et faciliter la gestion de la propriété intellectuelle qui, d'après lui, peut être " infernale " entre universitaires et entreprises. " Je connais bien des entreprises qui laissent tomber parce que c'est trop compliqué avec les universités ", lance-t-il. Dommage, car selon lui, dans le domaine des TI, le Québec a tout ce qu'il faut pour devenir un leader de l'innovation. Mais pour ces raisons, la collaboration n'est pas naturelle. " Nous n'avons pas la force du nombre, mais la faiblesse de l'organisation et de la mise en commun ", déclare M. Ouellet. Cependant, il y a une lueur d'espoir : nous envisageons de lancer des projets à grande échelle qui inciteraient les PME à collaborer. Un des projets pourraient porter sur la mobilité, dit-il. " La question est de savoir qui les financera. "

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