Entrevue n°262 : Maria Seidman, pdg, Yapp


Édition du 10 Octobre 2015

Entrevue n°262 : Maria Seidman, pdg, Yapp


Édition du 10 Octobre 2015

Par Diane Bérard
D.B. - Qu'est-ce qui a grincé ?

M.S. - Dès que j'ai rejoint Warner, je me suis adaptée à la façon de penser et de travailler de l'entreprise. Il fallait demander la permission à mes supérieurs, aux actionnaires. Or, pour innover, il ne faut pas demander la permission avant. Il faut plutôt dire «pardon» après.

D.B. - Dites-nous-en davantage...

M.S. - Prenons le cas de Flickster, un service de recommandation et de visionnement de films acquis par Warner en 2011. J'ai participé à cette transaction. Warner aurait dû mettre au point Flickster à l'interne, pas l'acheter. Mais c'était impossible. Il y a trop de processus rigides et d'habitudes bien installées pour que fleurissent de tels projets chez Warner.

D.B. - Six mois après le lancement de Yapp, vous avez fait une présentation devant des investisseurs. Vous étiez enceinte de plusieurs mois. Cela vous a-t-il nui ?

M.S. - Mes réflexions sur la façon dont on traite les femmes dans le secteur techno sont plutôt nuancées. Puis-je affirmer que j'ai été victime de discrimination ? Non. Il y a tant de raisons pour lesquelles on peut refuser de vous financer. Très souvent, l'entrepreneur ne connaîtra jamais les véritables raisons du refus. Comment affirmer que le fait d'être une femme a influé sur la décision ? Je crois toutefois qu'il est sain que le débat ait lieu, pour qu'on reste vigilants.

D.B. - Peut-on réduire les risques de discrimination ?

M.S. - Oui. Il faut multiplier les modèles de réussite et en parler. Plus on mettra en avant les femmes qui réussissent dans le secteur de la technologie, plus cela en inspirera d'autres à s'engager dans ce secteur. Et plus cela normalisera leur présence.

D.B. - Lors de vos études en entrepreneuriat à l'université californienne Stanford, qu'avez-vous appris de plus utile pour votre quotidien d'entrepreneure ?

M.S. - C'est un programme incroyable. Je suis impressionnée de la rapidité avec laquelle l'université adapte le contenu pour qu'il soit contemporain. J'y ai appris le marketing, la finance, la comptabilité et toutes les matières de base, bien sûr. Mais le cours dont le contenu me sert chaque jour est celui qui abordait les relations interpersonnelles. Il m'a appris, entre autres, la façon d'amorcer des conversations difficiles et de composer avec tous les types de personnalités.

D.B. - Comment décririez-vous le rôle d'un entrepreneur ?

M.S. - Il existe plusieurs perceptions, et elles ne correspondent pas toujours à la réalité. Je vais vous parler de ma réalité. L'entrepreneur est celui qui résout des problèmes pour que tout le monde autour de lui puisse travailler.

D.B. - On dit souvent qu'on ne peut pas évaluer le rendement des entreprises du secteur techno en se fiant aux mesures traditionnelles. Qu'en pensez-vous ?

M.S. - Pendant le démarrage, nous avons souscrit à ce raisonnement. Nous suivions seulement le nombre de nos clients. S'il grimpait, nous étions satisfaits. Aujourd'hui, nous regardons, par exemple, les revenus récurrents - les clients qui reviennent - et le coût d'acquisition - certains clients n'en valent pas la peine. Vous savez, l'argent sonnant qui entre chaque mois dans vos coffres reste une mesure significative.

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