Faire pousser les entreprises dérivées


Édition du 08 Novembre 2014

Faire pousser les entreprises dérivées


Édition du 08 Novembre 2014

Changement de mentalité

Toutefois, les partisans de la valorisation de la recherche sont optimistes, car les mentalités changent. Les chercheurs sont de plus en plus disposés à travailler de concert avec l'industrie pour voir leurs découvertes être, un jour, commercialisées. Liphorus en est un bon exemple, puisque le professeur à l'origine de la découverte continuera dans le cadre d'un contrat de recherche de développer sa découverte pour qu'un médicament soit un jour trouvé. De la même façon, Réal Vallée, titulaire de la chaire industrielle du CRSNG sur le développement de composants  photoniques photo-inscrits par impulsions laser femtoseconde de l’Université Laval, aime «faire le pont entre la recherche fondamentale et l'application. Je me sens privilégié de voir à quoi mènent mes recherches et d'y assister rapidement, sans avoir à attendre des dizaines d'années avant d'en observer la concrétisation», explique-t-il.

Du côté des étudiants, l'ouverture au monde des affaires est également beaucoup plus claire qu'auparavant. Félix Thouin, doctorant en physique à l'Université de Montréal et «technopreneur» (voir l'article en page 28), en est un bon exemple. «Cette expérience me fait me rendre compte que faire de la science, c'est faire la moitié du chemin ; mais ça ne change rien dans la vie des gens tant que nos résultats de recherche ne se concrétisent pas en produits», confie le jeune homme. Dans l'entourage de recherche de Réal Vallée, deux entreprises ont été créées relativement à son travail en optique photonique. L'une l'a été par un collègue, l'autre par deux anciens étudiants. «Avant, les étudiants cherchaient un emploi. Maintenant, ils ont l'idée de créer une entreprise pour valoriser la recherche à laquelle ils ont contribué. C'est un grand changement de mentalité», se réjouit-il. Quant à l'université, «ses chercheurs continueront de publier et de breveter leurs découvertes, conclut Réal Vallée. C'est parfait ainsi, c'est notre mission.»

25 %: Pour chaque dollar investi en R-D, le Québec accuse un déficit de l’ordre de 25 % par rapport au reste du Canada en matière d’inventions générées. Source : Association of University Technology Managers (AUTM)

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