60 secondes avec: Gloria Lemire, présidente du Réseau Femmessor et de Femmessor Centre-du-Québec

Offert par Les Affaires


Édition du 09 Mai 2015

60 secondes avec: Gloria Lemire, présidente du Réseau Femmessor et de Femmessor Centre-du-Québec

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Édition du 09 Mai 2015

Par Matthieu Charest

«Les institutions financières ne sont pas si adaptées que ça aux femmes» - Gloria Lemire, présidente du Réseau Femmessor et de Femmessor Centre-du-Québec.

Le dernier budget fédéral annonçait 700 millions de dollars sur trois ans (réservés par la BDC) aux entreprises dirigées par des femmes. Est-ce qu'il y a des initiatives semblables au Québec ?

L'annonce du fédéral, c'est une très bonne nouvelle, une excellente initiative. Québec, pour sa part, finance Femmessor par l'intermédiaire du ministère de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations (MEIE). Je sens une grande écoute de la part des ministres Jean-Denis Girard et Jacques Daoust [respectivement ministre délégué aux PME et ministre titulaire du MEIE]. On sent qu'ils accordent beaucoup d'importance à la valorisation de l'entrepreneuriat féminin, ils en reconnaissent l'importance. Et c'est fondamental. La prospérité économique du pays passe par la présence des femmes en affaires.

Pourquoi faut-il encore, en 2015, des fonds destinés aux femmes entrepreneures ? Il existe pourtant des outils disponibles à tous les entrepreneurs.

C'est la question qui tue ! (Rires.) Si on laisse simplement aller les femmes vers les outils traditionnels, elles vont y arriver, mais ça prendra du temps. Nous voulons être un accélérateur. Malgré les discours, les institutions financières traditionnelles ne sont pas si adaptées que ça aux femmes. Le cadre entrepreneurial est encore orientés vers les hommes qui veulent se lancer, devenir riches. Pour les femmes, la croissance est parfois plus lente. Ce n'est pas la réussite à tout prix, mais plutôt : «Tant mieux si ça arrive». Des fois, c'est plus facile d'obtenir un prêt de 50 000 $ que de 5 000 $...

Mais je suis convaincue que ça va changer en mieux. Il y a 10 ou 15 ans, être entrepreneure, c'était souvent un «accident» de parcours. Aujourd'hui, c'est un choix délibéré. Ultimement, le rêve, c'est que Femmessor n'ait plus besoin d'être là.

D'ici là, quels sont les outils financiers que vous offrez ?

Nous offrons un financement complémentaire afin d'aider les femmes à mener leurs projets à terme, dans toutes les régions du Québec. Pour chaque cas, nous allons prêter de 5 000 $ à 35 000 $. Mais ce ne sont pas des subventions : il faut un plan d'affaires robuste. Ce sont des décisions d'affaires prises en fonction des qualités personnelles des entrepreneures et de leurs projets.Nous proposons aussi du financement en capital-actions, en partenariat avec Capital Croisance PME (un partenariat entre la Caisse de dépôt et placement du Québec et le Mouvement Desjardins), pour les entreprises rentables et en activité depuis au moins trois ans, détenues par des femmes. Là encore, nous prenons la décision selon le potentiel du projet, son mérite. Dans ce cas, l'apport en capital varie de 50 000 $ à 250 000 $.

> 9,6: Femmessor a consenti des prêts de 9,6 M$ partout au Québec depuis 10 ans. Source : Femmessor

Gloria Lemire, présidente du Réseau Femmessor et de Femmessor Centre-du-Québec

Associée chez Deloitte, Gloria Lemire est directrice des opérations de certification et services-conseils (Deloitte Drummondville). En plus d'être présidente du Réseau Femmessor et de Femmessor Centre-du-Québec, elle fait partie de la cellule de mentorat de la MRC de Drummond.

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