«Les entreprises ne sont pas des marchandises» - Michael Sabia, de la Caisse de dépôt et placement du Québec


Édition du 18 Octobre 2014

«Les entreprises ne sont pas des marchandises» - Michael Sabia, de la Caisse de dépôt et placement du Québec


Édition du 18 Octobre 2014

Ils ont débattu de prospérité durable au Sommet international des coopératives, à Québec : Robert J. Shiller (Université Yale, États-Unis), Franco Taisch (Raiffeisen, Suisse), David P. Shark (Organisation mondiale du commerce), Michael Sabia (Cais

Le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec invite le monde financier à repenser le rôle d'investisseur. Depuis la crise financière de 2008, a-t-il dit à l'occasion de sa participation au Sommet international des coopératives à Québec, le 7 octobre, les investisseurs ont perdu de vue l'importance de leur contribution à la santé économique globale.

«Il y a une tendance négative qui s'est installée : les investisseurs ont transformé les entreprises en marchandises», a regretté M. Sabia, prenant la parole dans un panel sur la prospérité durable aux côtés du colauréat du prix Nobel d'économie 2013, le professeur Robert J. Shiller, de l'université Yale.

«Les investisseurs, a poursuivi Michael Sabia, ne sont plus des propriétaires (owners) et ne pensent pas comme des propriétaires : ils pensent comme des négociateurs (traders). Mais considérer une entreprise comme une marchandise ne peut fonctionner, car l'entreprise est aussi un acteur de la société. Les entreprises participent à la hausse de la productivité, créent des emplois, innovent et dynamisent l'économie.»

Le président de la Caisse de dépôt considère que l'augmentation des actifs sous gestion des grands fonds mutuels, qui ont la pression de livrer des résultats à court terme, explique en bonne partie la tendance. Depuis 25 ans, a-t-il fait valoir, les actifs qu'ils gèrent sont passés de 3 000 milliards à 32 000 milliards de dollars.

«La période de détention des actions est passée de sept ans à sept mois. Comment, dans une si courte période, peut-on être motivé par la santé à long terme d'une entreprise ?» a-t-il demandé.

Sans prétendre connaître toutes les solutions à ce problème, Michael Sabia a estimé que tous les investisseurs peuvent participer à le réduire. Il a indiqué que la Caisse travaillait avec un groupe d'institutions qui partagent ce point de vue (ces institutions gèrent des actifs de 9 000 G$) afin d'élaborer des stratégies d'investissement à long terme susceptibles de rallier d'autres investisseurs. Il faut aussi, a-t-il dit, trouver des manières de récompenser la loyauté des actionnaires et repenser la définition de fiduciaire, parler de l'importance des employés et des communautés. Si on veut construire une prospérité durable, l'intérêt financier ne doit pas faire foi de tout, a-t-il ajouté.

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