Depuis 10 ans, le nombre de prêts accordés par les banques aux grandes entreprises augmente beaucoup plus rapidement que celui des prêts destinés aux PME, selon des données de la Banque du Canada.

L'écart s'est accentué à partir de 2003. Le nombre de prêts de 1 à 5 millions de dollars (M$) et ceux de 5 M $ et plus ont progressé respectivement de 35 et 73 %, du quatrième trimestre de 2003 à celui de 2008. À l'inverse, les prêts inférieurs à 200 000 $ ont reculé de 6 % au cours de la même période.

Certaines banques considèrent que, par définition, les prêts aux PME ont une valeur inférieure à 5 M$. Or, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) juge cette catégorie non représentative. Une étude de l'organisme montre que le prêt médian accordé aux PME canadiennes était de 100 000 $ de 2000 à 2006.

Selon la FCEI, la diminution des prêts inférieurs à 200 000 $ montre que les banques privilégient les grandes entreprises. " Les PME ont de la difficulté à obtenir le financement nécessaire à leur croissance ", dit Richard Fahey, premier vice-président de la FCEI.

L'Association des banquiers canadiens (ABC) attribue la hausse des prêts supérieurs à 1 M$ en 2008 au fait que le marché obligataire, une des principales sources de financement des grandes entreprises, s'est tari à cause de la crise financière. Ces dernières se sont donc tournées vers les banques. " Les PME ont peu recours au marché obligataire ", dit Jacques Hébert, porte-parole de l'ABC.