Le truc de Charles Sirois pour favoriser l'expansion internationale


Édition du 19 Avril 2014

Le truc de Charles Sirois pour favoriser l'expansion internationale


Édition du 19 Avril 2014

Charles Sirois a imaginé un nouveau modèle de financement qui devrait inciter les entreprises québécoises à prendre de l'expansion à l'international. Son idée, qu'il a dévoilée à l'occasion du congrès annuel de Réseau capital, la semaine dernière, consiste à favoriser l'émission par ces entreprises de débentures subordonnées aux propriétés particulières.

Le remboursement de ces débentures serait lié au succès du projet d'expansion des entreprises, ce qui en ferait un produit risqué. Pour rendre ces titres non garantis attrayants aux yeux des investisseurs, le président du conseil de Telesystem propose que le gouvernement mette en place un incitatif fiscal normalisant le rendement, en fonction du risque, de l'instrument. Il pourrait s'agir d'un crédit d'impôt comme celui qu'un investisseur obtient en investissant dans un fonds de travailleurs, par exemple. Selon Charles Sirois, il est préférable que l'incitatif fiscal vise l'investisseur plutôt que les entreprises directement, puisque l'investisseur sera à même d'évaluer le risque propre à chaque émission.

La thèse de Charles Sirois est qu'il y a un chaînon manquant en matière de financement d'entreprises au Québec. Estimant que la province ne manque pas de fonds en capital de risque, l'homme d'affaires croit que ces débentures combleraient un vide. Selon lui, ce vide expliquerait que les entreprises d'ici ne sont pas assez nombreuses à prendre de l'expansion à l'international.

«L'entreprise qui doit financer son expansion sur les marchés extérieurs doit le faire par dilution, a expliqué Charles Sirois. Premièrement, la valeur des activités étrangères n'est pas reconnue par les investisseurs au moment du financement. De plus, si ça ne fonctionne pas, le fondateur se retrouve avec beaucoup moins d'équité [dans une entreprise qui n'est pas plus importante].»

Pas pour toutes les entreprises

Chris Arsenault, associé principal du fonds de capital de risque iNovia, ne croit pas que le modèle mis en avant par Charles Sirois s'applique à toutes les entreprises. Selon lui, une start-up comme la montréalaise LightSpeed, qui a vendu son logiciel destiné aux commerçants à quelque 18 000 boutiques aux quatre coins du monde, est bien servie par les fonds en capital de risque.

Dax Dasilva, pdg de LightSpeed, a en effet opté pour la dilution en acceptant un financement en capital de risque de plus de 30 millions de dollars. Outre des capitaux, ce mode de financement lui donne accès à l'expertise d'iNovia, mais aussi à celle de la société américaine Accel Partners, qui a aidé des entreprises comme Facebook et Dropbox à devenir internationales.

Chris Arsenault considère toutefois que le modèle de financement que préconise Charles Sirois pourrait inciter des entreprises plus matures à prendre des risques : «Ce qui est intéressant, c'est d'attacher un moyen financier à un objectif précis. Le risque est associé au projet, mais pas à toute la compagnie. Si ça ne fonctionne pas, l'entreprise ne coule pas.»

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