Programme émergence de l'EEB: Vingt et un jeunes qui rêvent grand


Édition du 11 Janvier 2014

Programme émergence de l'EEB: Vingt et un jeunes qui rêvent grand


Édition du 11 Janvier 2014

Le champion olympique Bruny Surin. Photo: Valérie Lesage

Ils sont 21 et ils veulent bâtir le Québec de demain. Ils forment la première cohorte d'entrepreneurs-athlètes du programme Émergence de l'École d'entrepreneurship de Beauce (EEB), qui a commencé le 3 octobre. Leur apprentissage se fera autour de trois C : choix, crédibilité, courage.

Le vendredi soir de leur deuxième session de formation, ils ont rendez-vous avec le champion olympique Bruny Surin. Un modèle inspirant par ses performances, sa persévérance, sa droiture et sa concentration. La discipline sportive et les affaires ont beaucoup en commun.

C'est d'ailleurs avec un relais 4 x 100 mètres que la formation débute dans la noirceur et le froid humide de novembre. Les équipes doivent discuter stratégie, apprendre à communiquer pour gagner. La course n'est pas qu'une affaire de vitesse.

Avant d'entrer en piste, Ruby Brown, présidente d'Essence Workshop, service de création de parfums sur mesure, manifeste son inquiétude. Elle attend de l'EEB qu'elle lui permette de clarifier sa vision d'entreprise, et elle est incertaine quant au résultat.

«La formation aide les jeunes entrepreneurs à choisir, explique la directrice de la recherche opérationnelle de l'EEB, Marie-Ève Proulx. Ont-ils besoin de s'associer à quelqu'un ? Avec qui continuer ? S'ils s'apprêtent à prendre la relève d'une entreprise, est-ce bien ce qu'ils veulent ? Dans quel horizon de temps ? Comment le dire à leur père [actuel dirigeant de l'entreprise à reprendre] ? Il y a tout ça et la crédibilité à gagner pour prendre sa place auprès du père, du banquier et des fournisseurs.»

L'école a conçu ce nouveau programme pour répondre aux besoins spécifiques des entrepreneurs en début de parcours (trois à cinq ans d'expérience) ou identifiés comme de la relève.

«Il faut avoir vécu quelques expériences avant d'arriver ici pour pouvoir se raccrocher à des cas précis. C'est comme ça que le transfert de connaissances se fait», dit Mme Proulx.

Soutien mutuel

En plus d'un coaching individuel, les jeunes entrepreneurs vivront six sessions de trois jours ensemble avec des entrepreneurs-entraîneurs ; une formation plus courte que le programme Élite. Il fallait tenir compte des moyens financiers limités des jeunes entrepreneurs, tout comme de la difficulté de s'absenter pour suivre une formation quand on a seulement un ou deux employés pour veiller sur l'entreprise.

«Le cours ici, c'est wow ! s'exclame Alexandra Roy qui se prépare à prendre, dans huit à dix ans, la relève d'ITR Acoustique, entrepreneur en construction. On est coachés par des gens qui ont réussi et qui ne l'ont pas toujours eue facile, c'est riche. On apprend beaucoup à se connaître soi-même. Et c'est super, parce qu'on se soutient déjà entre nous, entre les séjours.»

Les formations montrent rapidement la force de l'équipe, par des exercices pratiques. Chacun apprend des expériences des autres, car l'EEB se veut un lieu de partage et de confiance.

Le samedi matin, Bruny Surin, médaillé d'or aux 4 x 100 mètres aux Jeux olympiques d'Atlanta en 1996, parle du rêve et des efforts pour l'atteindre. À 17 ans, il rêvait de courir plus vite que Carl Lewis. Il a mis 15 ans pour y arriver.

«Tout le monde me disait : t'es malade ! Sois réaliste ! Mais plus vous dites où vous voulez aller, plus vous vous donnez de chances d'y arriver», explique le champion.

Une partie de la première de la cohorte Émergence de l'EBB. Photo: Valérie Lesage

Le doute, une distraction dangereuse

Sans le partage du rêve, Bruny Surin n'aurait jamais trouvé l'argent pour acheter ses premiers souliers de course. Tout au long de l'aventure, il a fallu se rendre imperméable aux doutes, une distraction dangereuse. À Barcelone en 1992, le doute a amené l'athlète à jeter un regard derrière, trop surpris d'être premier dans la première moitié du 100 m.

«Le ti-cul Surin n'était pas supposé être premier... Sans le doute, j'aurais pu atteindre mon rêve plus vite.»

Après une séance d'entraînement physique exigeante avec la cohorte d'entrepreneurs-athlètes, le champion enseigne l'importance de visualiser son rêve. La visualisation permet de chasser les doutes, d'avoir une vision claire, de fixer les étapes pour avancer et de fournir les efforts pour gagner.

«C'est un aspect négligé en affaires. Je fais des conférences toutes les semaines et je constate que les gens n'ont même pas un rêve spécifique. Ils se disent qu'ils veulent bien performer. Mais ça ne veut rien dire. Ça devient un moteur quand c'est défini», souligne celui qui dirige aujourd'hui une ligne de vêtements à son nom et qui rêve d'être le Nike du Québec.

«Aucun rêve n'est trop grand ! On va rire de moi ? C'est pas grave !»

Son ancien entraîneur Daniel Saint-Hilaire ajoute que la clé du succès, c'est la concentration.

«Votre rêve, vous n'y pensez pas une fois par an, mais souvent, très souvent.»

La vision de Robert Dutton

En soirée, l'ancien président et chef de la direction de Rona, Robert Dutton, maintenant entrepreneur en résidence à l'EEB, parle de son rêve à lui, de créer de la richesse en collaboration. Il voulait que les fournisseurs du quincaillier, comme les marchands, grandissent avec Rona. C'est à partir du rêve qu'on définit la mission, les valeurs et la vision de l'entreprise, explique-t-il aux jeunes.

«La vision, c'est la traduction du rêve en objectifs concrets, ce n'est pas juste de bonnes intentions. Les résultats de la vision doivent être mesurables.»

Tour à tour, les entrepreneurs-athlètes sont appelés à exposer leur vision devant le groupe. Ils mesurent alors le travail à faire pour mieux la définir et la communiquer. Un élément essentiel, car c'est le portrait d'entreprise qu'on présente aux clients, aux partenaires, aux fournisseurs ou aux investisseurs.

«Ma vision d'entreprise commence à se clarifier, raconte à la fin Ruby Brown, qui croyait devoir faire un choix entre ses ateliers personnalisés de parfumerie et la production de parfums pour des marques privées. J'avais l'impression d'être une girouette, et en 15 minutes de partage, je suis passée au bien-être de pouvoir embrasser toutes les occasions. C'est un privilège de pouvoir recevoir les conseils du groupe. J'ai besoin d'être en contact avec des gens qui ont les mêmes défis que moi, car on ne définit pas une vision avec nos employés.»

La réflexion se poursuivra pour les entrepreneurs- athlètes. En février, ils devront être prêts à présenter leur vision devant d'éventuels partenaires qui les aideront à prendre leur envol.

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