Une relève à la vitesse grand V


Édition du 13 Juin 2015

Une relève à la vitesse grand V


Édition du 13 Juin 2015

Richard Priest, propriétaire de J.L. Priest. [Photo: Jérôme Lavallée]

Léonard Priest, 71 ans, prévoyait prendre sa retraite en 2015 et céder l'entreprise à son fils Richard, avec qui il était copropriétaire en parts égales de J.L. Priest, une entreprise de construction de Hemmingford spécialisée en électricité. Toutefois, après 25 ans de travail en commun, les deux hommes ont senti qu'ils ne partageaient plus la même vision. Le père a alors décidé d'accélérer son départ. En mars 2013, il a annoncé qu'il prendrait sa retraite le 30 juin suivant. Il fallait passer le flambeau en... 121 jours. Tout un défi !

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«On discutait du transfert de l'entreprise depuis plusieurs années», précise Richard Priest, aujourd'hui unique actionnaire de l'entreprise. «Mais quand j'y repense, je me demande comment j'y suis arrivé ! En plus de devoir transmettre la majorité des données nécessaires pour établir la valeur de l'entreprise, j'étais en train de terminer mon MBA.»

Son excellente relation avec son père et sa connaissance de l'entreprise l'ont aidé à traverser le processus. En effet, Richard Priest maîtrisait tous les rouages de la PME fondée par son père en 1964. «C'était alors un modèle de propriétaire-opérateur. Mon père travaillait seul comme électricien. Il a bâti des bases solides.»

En 1988, il se joint à J.L. Priest et en devient actionnaire à 50 %. Depuis, l'entreprise s'est diversifiée et offre des services en électricité, construction, automatisation et thermographie. «Nous sommes passés de deux personnes à une équipe d'une trentaine d'employés», raconte le directeur général actuel.

Pour faciliter le passage d'une génération à l'autre, les deux propriétaires avaient déjà mis en place une structure financière. «Mais cette planification était sommaire, explique Richard Priest. Maintenant, il fallait entrer dans les détails.» Première étape : évaluer la valeur marchande de l'entreprise. Nombre de clients, performance de l'entreprise au cours des dernières années, équipe, marges bénéficiaires : tout a été passé au crible par les experts.

Jouer cartes sur table

Mais ces données, en apparence objectives, peuvent laisser place à l'interprétation. «Ce n'est pas comme évaluer une voiture, dit Richard Priest. À la fin du processus, les professionnels arrivent à une fourchette de prix et non à un montant précis.» Une question délicate à trancher, d'autant plus qu'après 25 ans de travail d'équipe, père et fils n'étaient pas sur la même longueur d'onde. «Quand nous étions ensemble en affaires, nos intérêts étaient les mêmes. Mais là ce n'était plus le cas, précise-t-il. Mon père avait besoin de ces revenus pour sa retraite alors que je voulais payer un juste prix.»

Pour éviter les tiraillements, les deux ont décidé de mettre cartes sur table dès le départ. «J'ai parlé avec mon père du fait qu'il était important d'aller au fond des choses et de discuter ouvertement.» Une transparence qui leur a permis de régler les détails de la transaction avec succès, estime Richard Priest.

Deux ans après le changement de garde, les affaires vont bon train. Après quelques restructurations, le directeur général prévoit afficher une croissance de 15 % cette année, l'une des meilleures dans l'histoire de la PME. Il estime qu'il doublera son chiffre d'affaires sur un horizon de quatre ans. «Je pense que les meilleures années sont devant nous. Et mon père est fier de ce succès. Son âme est encore dans l'entreprise, et ça fait mon bonheur...»

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