Un trio d'actionnaires qui donne du pep à Menuiserie Bélisle

Offert par Les Affaires


Édition du 09 Mars 2016

Un trio d'actionnaires qui donne du pep à Menuiserie Bélisle

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Édition du 09 Mars 2016

Par Claudine Hébert

Menuiserie Bélisle affiche un carnet de commandes en croissance depuis qu’elle est passée aux mains de Kevin Thibault, Jean-Pierre Bélisle et Michel Dumont. [Photo : Benoît Lepage]

Un transfert d'entreprise réussi ne se limite pas à assurer la relève. Il est l'occasion de faire évoluer la PME. Le cas de Menuiserie Bélisle, à Saint-Jean-de-Dieu, dans le Bas-Saint-Laurent, en est un exemple. Depuis que l'entreprise est passée aux mains de trois employés en 2013, les ventes de ce fabricant de portes et fenêtres en bois haut de gamme ont explosé.

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Jamais depuis la création de l'entreprise, en 1971 par Jean-Claude Bélisle, le carnet de commandes n'avait été aussi rempli. La PME a embauché une dizaine d'employés à partir de 2013, pour un effectif qui atteint 40 personnes aujourd'hui. De plus, les périodes de chômage ont quasi disparu et le chiffre d'affaires a presque doublé pour franchir les 5 millions de dollars en 2015.

Quelle est la recette des trois nouveaux actionnaires - Jean-Pierre Bélisle (43 ans), Kevin Thibault (35 ans) et Michel Dumont (34 ans) - qui se partagent la propriété de l'entreprise à égalité des parts ? «Compte tenu de notre endettement, il n'était pas question que l'on fasse du surplace», répond Kevin Thibault, directeur des ventes.

Pour rembourser plus rapidement leur dette d'achat, les trois jeunes entrepreneurs ont demandé à la Banque de développement du Canada (BDC) de déterminer, sans perdre de temps, les meilleurs marchés de développement pour leurs produits fabriqués sur mesure. «On ne voulait pas tirer dans tous les sens. On voulait cibler les bons marchés pour que ça rapporte sur le coup», indique M. Thibault, embauché chez Menuiserie Bélisle à l'âge de 20 ans, en 2001.

Dès que la Nouvelle-Angleterre a été reconnue comme marché cible, les proprios de Menuiserie Bélisle ont embauché, en 2014, sous les recommandations de la BDC, un représentant commercial du côté américain. Les résultats ont été immédiats. Les ventes américaines, qui correspondaient à 10 % des revenus de la PME en 2013, comptent aujourd'hui pour 50 %. La BDC a également aidé le trio d'actionnaires à retravailler l'image de l'entreprise et lui a suggéré de changer de nom pour Bélisle portes et fenêtres architecturales.

Faire progresser l'entreprise

«Ils sont jeunes, ils sont dynamiques et ils connaissent bien l'entreprise depuis des années. Je savais que nous mettions la menuiserie entre de bonnes mains», dit Chantal Caron, l'ex-copropriétaire de la PME. En compagnie de son conjoint Dany Bélisle, elle a joué le rôle de relève en 1995, lorsque son beau-père Jean-Claude, fondateur de l'entreprise, est décédé.

«En 2009, Dany et moi avons commencé à songer à nous retirer. Le jeune frère de Dany, Jean-Pierre, qui démontrait des aptitudes à la production, et un de nos employés, Kevin Thibault, qui excellait aux ventes, ont alors chacun acheté 5 % des parts», indique Mme Caron.

Mais celle qui veillait à la gestion et à l'administration de la PME savait qu'il manquait un troisième acteur pour que le transfert réussisse : un actionnaire habile avec les chiffres. Le couple, sans enfant, a fait appel à une firme externe pour les aider à trouver le candidat. «On a embauché une personne que la firme nous a recommandée, dit Mme Caron. Il devait d'abord être à l'essai pendant six mois. Cependant, la chimie n'a jamais opéré entre lui et les deux autres actionnaires. C'est alors qu'on a eu une idée. Et si on engageait notre contrôleur financier, Michel Dumont ? Il a accepté en moins de 24 heures.»

Recruté en 2004, à 22 ans, à sa sortie du baccalauréat en comptabilité à l'Université du Québec à Rimouski, Michel Dumont était devenu le bras droit de Chantal Caron. «On aurait dû lui proposer de faire partie de l'actionnariat dès le départ», dit-elle.

À la veille de célébrer le troisième anniversaire du transfert d'entreprise en juillet, les trois nouveaux propriétaires continuent de s'entendre à merveille. «Ça fonctionne très bien parce que chacun excelle dans son domaine. Et chaque décision est soupesée, pensée et acceptée par les trois actionnaires avant d'être mise en place», insiste Michel Dumont.

Pour satisfaire à la demande américaine, qui a grimpé en flèche, les nouveaux propriétaires de Bélisle portes et fenêtres architecturales ont acheté de l'équipement d'usinage. «Nous avons également réaménagé l'espace de l'usine en isolant notre entrepôt de 2 600 pi². Un quart de travail de soirée a également été ajouté au printemps, à l'été et à l'automne», dit Michel Dumont.

Enfin, les cédants sont restés présents pour assurer le transfert. Dany Bélisle vient encore donner un coup de main lorsque la production bat son plein. Quant à Chantal Caron, elle a quitté l'entreprise depuis plus d'un an. Mais elle n'est jamais loin lorsque le trio d'actionnaires a besoin de ses conseils.

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