Un snowbird québécois fait fortune en Floride

Offert par Les Affaires


Édition du 05 Avril 2014

Un snowbird québécois fait fortune en Floride

Offert par Les Affaires


Édition du 05 Avril 2014

Par Matthieu Charest

Il y a cinq ans et demi, après plus de 30 ans à gérer, acheter, rénover et revendre des hôtels au Québec, Jean-Guy Sylvain prend la route de la Floride. À bord de son véhicule récréatif, il met le cap sur le «Sunshine State» chaque année comme le font des centaines de milliers de Québécois.

Lorsqu'il arrive sur place, il ne trouve pas chaussure à son pied. «Il n'y avait pas de terrains adaptés aux véhicules récréatifs, explique l'homme d'affaires. J'ai trouvé ça insensé !»

Avec une vingtaine d'autres propriétaires, il se met en quête d'un terrain pouvant lui convenir. À ce moment précis, les vacances au soleil étaient sur le point de se transformer en formidable occasion d'affaires.

En pleine crise financière, le marché immobilier est en déroute aux États-Unis. Il déniche une terre de 104 acres, à un prix d'aubaine, soit 18 millions de dollars américains. «Quand j'ai acheté le terrain, il y avait encore une hypothèque de 38 M$ US [qui le grevait], dit M. Sylvain. Il valait, au bas mot, de 50 M$ US à 55 M$ US.»

Sur cet immense terrain, dont la superficie équivaut à peu près au Vatican (le plus petit pays du monde), il entreprend la construction du Aztec R.V. Resort. Ce centre de villégiature compte maintenant près de 650 lots, pour la vente ou la location. Les prix varient de 175 000 $ US à 500 000 $ US chacun. Une fois l'achat conclu, les propriétaires doivent également verser des cotisations à une association et payer des taxes, comme s'il s'agissait d'un condo.

En trois ans d'activités, quelque 230 terrains ont trouvé preneurs, pour un total de vente de 40 M$ US. Quant aux lots restants, dont la valeur est estimée à 90 M$ US, Jean-Guy Sylvain a confiance dans le fait qu'il s'en départira, et ce sera plus tôt que tard.

Des lois floridiennes exigeantes

La réussite du Aztec R.V. Resort va au-delà des espérances de l'homme d'affaires. «Depuis un mois et demi, j'ai vendu 29 lots. C'est du jamais vu», a-t-il avoué à Les Affaires lors d'un entretien téléphonique cet hiver. Du même souffle, l'entrepreneur beauceron nous confie qu'il «ne répétera plus jamais l'expérience».

Pourtant, le projet est un franc succès. Depuis sa création, Aztec R.V. Resort génère un chiffre d'affaires qui frise les 15 M$ US. C'est sans compter l'hôtel qu'il détient dans la ville voisine de Fort Lauderdale, dont les revenus annuels sont de l'ordre de 4 M$ US.

C'est que les lois floridiennes sont «folles», selon lui. «Je m'étais dit : "Ça va aller vite ici", mais non ! Les inspections sont interminables. En plus, beaucoup de gens des différents départements du gouvernement ne respectent pas leur parole.»

À titre d'exemple, «si tu veux construire un cabanon, ça te prend des plans d'architecte et plusieurs semaines pour obtenir les permis, qui coûtent de 1 200 $ US à 1 500 $ US, et chaque étape requiert une inspection.»

Des propos qui tranchent avec l'avis de l'expert que nous avons consulté. Mais l'homme d'affaires le confesse lui-même : «Je me suis lancé là-dedans sur un coup de tête... Je vais m'en souvenir».

Peut-être, mais même si Jean-Guy Sylvain soutient d'un ton assuré qu'il va bientôt prendre du repos, il y a fort à parier que ce ne sera pas son dernier projet.

Les Affaires s'est penché sur le récit de huit Québécois qui ont choisi de s'exiler pour démarrer une entreprise. Si leurs pays d'adoption respectifs - et leurs parcours - sont parfois aux antipodes, ils partagent tous une audace et une détermination singulière.

À lire aussi:
L'incontournable dragon chinois 
Sur la piste des géants, en Inde 
Faire découvrir le terroir québécois en France 
Conquérir la Terre sainte grâce à la musique 
Le Pérou, une véritable mine d'or 
Le succès british d'une entreprise de Longueuil
Neuf ans au Laos 

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?